lundi, avril 30, 2012

Les descendants


Du 2 au 27 mai, du mardi au samedi à 20 h 30, le dimanche à 16 h 00, au Théâtre de l'Aquarium - La Cartoucherie :


d'après Sedef Ecer, mis en scène de Bruno Freyssinet


"Dans un étrange observatoire astronomique, des orphelins de guerre, élevés loin de chez eux, s’interrogent sur leur passé : sont-ils des enfants de victimes ou de bourreaux ? Comment avancer s’ils ne connaissent pas l’histoire qui les a fondés ? Mais est-ce vraiment avancer que de déterrer les secrets du passé ? Et si son meilleur ami se révélait être descendant des ennemis de naguère ? Et pourquoi bâtir son identité sur les combats des générations précédentes ? 
Mille et une questions traversent la pièce que Sedef Ecer, auteure turque et francophone, a imaginé pour Bruno Freyssinet, se nourrissant des multiples débats et ateliers qu’ils mènent tous deux depuis des mois ici et là, avec de jeunes comédiens et étudiants arméniens et turcs, allemands et français, ainsi que des rencontres avec des intellectuels et des personnalités politiques de ces pays qui ont été, à un moment de l’Histoire, en conflit avec leur voisin. À projet transfrontalier (la création a eu lieu à Erevan), spectacle transdisciplinaire : au-delà des quatre langues qui se mêlent dans la pièce, se croiseront sur scène danse et musique, théâtre et cinéma. Aux antipodes d’un spectacle documentaire ou historique, et décollée de tout conflit réel, cette fiction fait dialoguer héritage et réconciliation, mémoire intime et mythologies collectives. Comme une main obstinément tendue vers l’Autre, malgré les murs et les miradors, malgré la guerre et la douleur, malgré la colère et les malentendus. Un pari sur la vie, en quelque sorte. En paroles et en chansons." 

vendredi, avril 27, 2012

Savas Özkök





Savaş Özkök est né en 1980 à Enteb (Gaziantepe). Il chante, compose et joue du qanûn. Il a été formé dès l'âge de 8 ans à la musique classique ottomane par son père, lui-même joueur de qanûn, tandis que son frère et sa sœur aînés choisissaient respectivement le kemençe et le violoncelle. À 18 ans, alors qu'il a déjà une formation très poussée dans la musique classique turque, il s'intéresse aux musiques non musulmanes, avec des compositeurs de la fin de l'Empire ottoman, comme le virtuose grec du 'Oud, Yorgo Bacanos, son frère Aleko Bacanos, ou Astik Ağa, İsak Varon ou Artaki Candan… Il entre au Conservatoire National de l’Université Technique d’Istanbul, où il reçoit l'enseignement  de Nevzat Sümer, Erol Deran, Niyazi Sayın, Nevzad Atlığ... Puis il entreprend un Master à l’université Haliç, d'Istanbul. 

Savas Özköz s'est produit avec les Derviches Tourneurs de Konya ou le New Istanbul Oriental Ensemble de par Burhan Öçal, en Turquie ou à l'étranger. Il joue aussi  avec le Choeur de Musique Classique Turque de Bursa. 

Il a reçu le prix Ziryab des virtuoses au Maroc, en 2010.

jeudi, avril 26, 2012

Relire le Coran selon Arkoun



Vendredi 27 avril à 15 h 00 : Relire le Coran selon Arkoun. Avec Benzine Rachid (IEP Aix-en-Provence), islamologue et Jean-Louis Schlegel (IEP Paris), sociologue des religions, auteurs, avec Mohammed Arkoun, de La Construction humaine de l'islam. Entretiens (Albin Michel). Culture d'islam, A. Meddeb.

Présentation de l'éditeur 
Dans ce recueil d’entretiens audacieux, Mohammed Arkoun évoque les débuts de son parcours intellectuel et personnel avant d’aborder avec intelligence et justesse des questions d’ordre scientifique, historiographique, épistémologique et politique. Influencé par une forte identité kabyle et un héritage philosophique en filiation directe avec des penseurs tels que Foucault ou Bourdieu, il se révèle un penseur engagé. Parfois iconoclaste, n’hésitant pas à remettre en question le discours actuel sur l’islam, il porte un regard éclairant sur les interrogations qui entourent une nécessaire déconstruction de l’islam aujourd’hui. Guidé par une parole que seule contraint l’exigence de vérité,le texte confronte personnages historiques et figures symboliques, parole de Dieu et parole de l’islam, et pose la question d’une ankylose des savoirs islamiques. Ces entretiens permettent ainsi de mieux rendre compte, sous la forme d’un texte accessible et vivant, des multiples facettes de la pensée de cet intellectuel qui se place en marge du discours modéré de nombreux musulmans.
Biographie de l'auteur 
Mohammed Arkoun est un historien et philosophe internationalement reconnu, disparu en 2010. Il a dirigé L’Histoire de l’Islam et des musulmans en France (Albin Michel, 2006). Spécialiste de l'islam, professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à la Sorbonne, il plaidait pour un islam repensé dans le monde contemporain. 
Rachid Benzine est islamologue, chercheur associé à l'Observatoire du religieux ; ses recherches et travaux portent sur l'herméneutique coranique contemporaine.  
Jean-Louis Schlegel est sociologue et éditeur.

  • Broché: 221 pages
  • Editeur : Editions Albin Michel (1 février 2012)
  • Collection : Itinéraires du savoir


Querelles


Sortie le 25 avril du film de Morteza Farshbaf, Querelles (Iran, 2011).

Synopsis : C’est la nuit. Arshia 10 ans, entend une violente querelle qui oppose ses parents suivie de leur départ précipité. Dès le lendemain, son oncle et sa tante, tous deux sourds muets, décident de prendre la route avec lui, pour rechercher ses parents soudainement disparus. Tandis qu’ils traversent le pays, des montagnes iraniennes à Téhéran, ce voyage donnera l’occasion au couple de revenir sur toutes ces années de vie commune, et de régler quelques comptes, sous le regard du jeune garçon...

"Ma logique était de me servir du son pour opposer les personnages principaux - des sourds-muets - et les sentiments qu’ils pouvaient ressentir et exprimer. Le passage d’une scène à l’autre est presque toujours accompagné d’une rupture de l’équilibre auditif : passage d’un train, camion, chantier. Le silence comme le son est utilisé pour créer une transition visuelle et auditive pour les personnes qui ne sont pas capables de parler et d’entendre". Morteza Farshbaf. 

mercredi, avril 25, 2012

Téhéran

Jeudi 26 avril à 22 h 10 sur Ciné + Club : Téhéran, de Nader T. Homayoun (Iran, 2009) :
"Ibrahim a quitté sa province et sa famille pour tenter sa chance à Téhéran. Mais dans cette jungle urbaine où tout se vend, tout s'achète, le rêve peut rapidement virer au cauchemar. Mêlé à un trafic de nouveaux-nés, Ibrahim plonge dans les bas-fonds de la ville, là où cohabitent prostituées, mendiants et mafieux en tout genre."

 "Je pense que Téhéran est plus qu’un film de genre, ce film révèle aussi l’état d’esprit de la société iranienne d’aujourd’hui après quatre ans de présidence d’Ahmadinejad. C’est le triomphe du cynisme, de la démagogie et de l’impunité. Ces maux sont partis du pouvoir et ont contaminé toute la société. Je n’aurais jamais tourné ce film à l’époque de Khâtami, le précédent président (1997-2005), car il n’existait pas une telle désacralisation des valeurs sociales, les gens croyaient encore en quelque chose." Nader T. Homayoun.

En savoir plus

mardi, avril 24, 2012

Attentat contre le leader du Parti des Ânes



La statue érigée par le Parti des Ânes, à Silêmanî, au parc Nalî, compte à peine 10 jours d'existence publique qu'elle subit déjà les attaques d'esprits chagrins ou qui ne supportent, comme le disait Albert Cossery, que d'être gouvernés par des ânes à 2 pattes.

Peu de temps auparavant, des protestations avaient été émises sur la page facebook de la ville de Silêmanî, et des groupes avaient menacé de passer à l'acte, sans doute pour sauver l'honneur de ces mêmes ânes à 2 pattes. Chose dite, chose faite : l'œuvre du sculpteur Zirak Mira a en effet été endommagée la nuit dernière et arbore à présent un beau gnon sur le front, tandis que sa cravate a aussi subi quelques outrages. 

Cela a sûrement dû fort chagriné le Secrétaire général du Parti des Ânes qui avait déclaré que cette inauguration lui inspirait les mêmes sentiments que le jour de ses noces (on ignore ce que Madame en pense).

La nouvelle a indigné des artistes et des journalistes, fervents supporters du Parti, qui crient au "terrorisme de la pensée", et une attaque contre "la liberté artistique et la créativité". Le syndicat des artistes du Kurdistan (KAS) a exprimé publiquement sa condamnation d'un tel vandalisme et a souhaité que soient engagées une enquête et des poursuites judiciaires.


Source Kurdish Observer.

dimanche, avril 22, 2012

Le génocide arménien

Lundi 23 avril à 20 h 50 sur la chaîne Toute l'Histoire : Le Génocide arménien, de Laurent Jourdan (France/Belgique, 2005).

vendredi, avril 20, 2012

L'Arménie au Moyen-Âge


Samedi 21 avril à 16 h 00 sur RCF : L'Arménie au Moyen-Âge, avec Jean-Michel Thierry de Crussol, historien de l'art, spécialiste de l'Arménie, décédé en 2011. L'Art et la foi,  T. Lyonnet.





Présentation de l'éditeur Fruit de trente années de recherches, cet ouvrage propose un répertoire complet des monuments arméniens de Haute-Arménie situés actuellement en Turquie centrale. Beaucoup d'entre eux ont été découverts par l'auteur lui-même et sont à ce jour encore inconnus de la communauté scientifique. Délimitant le territoire concerné sur la base de données historiques et géographiques, il en retrace l'histoire de l'Antiquité jusqu'au seuil du XXe siècle, puis donne un aperçu général des problèmes archéologiques, des types et des techniques de construction au cours des siècles. Suit un répertoire alphabétique des monuments, région par région. Chaque notice expose la situation, l'histoire et la description du monument, accompagnées d'une riche iconographie, constituée de photographies, de cartes et de plans. Les monuments concernés bénéficient d'une très faible protection et se dégradent inexorablement : l'inventaire de Jean-Michel Thierry de Crussol prend donc l'aspect d'un sauvetage virtuel d'une importance inestimable, une ultime description avant disparition. 
Biographie de l'auteur Jean-Michel THIERRY DE CRUSSOC a enseigné la Culture et l'Art arméniens à l'Inalco, les Arts chrétiens de Transcaucasie à l'EHESS et a été chargé par le ministère des Affaires étrangères de nombreuses missions scientifiques en Arménie, Géorgie et Azerbaidjan. 
Broché: 199 pages Editeur : CNRS (5 mai 2005) Collection : Hc Art Cp7 Langue : Français ISBN-10: 2271061873 ISBN-13: 978-2271061874

jeudi, avril 19, 2012

Keyhan Kalhor et l'invention du Shahkaman



Le Shah Kaman est un instrument créé pour et avec Keyhan Kalhor par le luthier autrichien Peter Biffin. Le Shah-kaman a 5 cordes principales (4 pour le kemençe) et 7 cordes dites "sympathiques" ne vibrant que par la résonnance des cordes principales quand elles sont frottées. La couleur en est plus sombre, plus basse "terrestre" dit Keyhan Kalhor.

Quant au santour muni de 96 cordes d'Ali Barhami Fard, il a une octave plus basse que les santour habituels. 


Genèse des Mille et une nuits

Vendredi 20 avril à 15 h 00 sur France Culture : Genèse des Mille et une nuits, avec Aboubakr Chraïbi (INALCO), co-éditeur de l'édition parue chez Flammarion et auteur de Les Mille et une nuits. Histoire du texte et classification des contes (L'Harmattan). Cultures d;islam, A. Meddeb.




Présentation de l'éditeurLe recueil des Mille et une nuits est sans doute le plus célèbre et le plus influent des ouvrages de littérature arabe. Il pose pourtant de sérieux problèmes : à quelle époque a-t-il été composé ? Combien de contes y trouve-t-on ? Quel texte peut-on utiliser comme référence ? Existe-t-il des ouvrages similaires ? A quelle littérature ou à quel genre peut-on le rattacher ? La première partie qui compose ce livre retrace l'histoire du recueil des Mille et une nuits : cela permet d'éclairer son statut, ses origines, ses transformations, son évolution, sur presque mille ans, jusqu'à la constitution d'un vaste ensemble de plus de trois cents récits, forts différents les uns des autres, dont certains font plusieurs centaines de pages et d'autres une dizaine de lignes. La deuxième partie propose une méthode d'identification et de classification de cet ensemble. Elle fournit à cet effet une information particulièrement utile : une liste d'ouvrages anciens, arabes et non arabes, qui contiennent d'autres versions de ces mêmes récits, ouvrant ainsi la voie à des travaux comparatistes et, au-delà, à l'intégration des contes des Mille et une nuits au vaste mouvement de création et de circulation des textes littéraires, les plus dramatiques et les plus marquants, indépendamment de leur langue et de leur culture.

Biographie de l'auteurAboubakr Chraïbi est Maître de conférences HDR à l'Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO, Paris). Il a dirigé Classer les récits, Théories et pratiques (L'Harmattan, 2007) ainsi que les Mille et une nuits en partage (Sindbad - Actes Sud, 2004), coédité Les Mille et une nuits de Galland (Garnier Flammarion, 2004), Les Mille et un contes, récits et légendes arabes de René Basset (Corti, 2005) et publié de nombreux articles sur les Mille et une nuits, la littérature arabe médiévale et la théorie littéraire.
  • Broché: 246 pages ; Editeur : L'Harmattan (25 mars 2008) Collection : Critiques littéraires
  • ISBN-10 : 2296050972 ; ISBN-13 : 978-2296050976.

mercredi, avril 18, 2012

Le génocide arménien

Jeudi 19 avril à 20 h 50 et vendredi 20 avril à 22 h 45 sur la chaîne Toute l'Histoire : Le Génocide arménien, de Laurent Jourdan (France/Belgique, 2005).

Une séparation


Jeudi 19 avril à 20 h 45 sur Canal+ Cinéma : Une séparation, Asghar Farhadi Iran, 2010).

SynopsisLorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…


Le Temps dure longtemps


Sortie le 18 avril du fil d'Özcan Alper, Le Temps dure longtemps , avec Gaye Gürsel, Durukan Ordu et Sarkis Seropyan.


Synopsis : Sumru prépare un master d’ethnomusicologie à l’Université d’Istanbul. Elle s’installe au Sud-Est de Turquie [Kurdistan] pour quelques mois afin d’y étudier les élégies anatoliennes et leur histoire. A Diyarbakır, elle rencontre Ahmet, vendeur de DVD pirates ayant filmé des témoignages de survivants kurdes. Sumru est hantée par le souvenir douloureux de son premier amour, un Kurde mystérieusement disparu. Aux côtés d’Ahmet, dans le contexte tragique de cette guerre non reconnue à ce jour, elle va devoir affronter son passé et l’histoire de son pays.

"L’une des principales motivations de ce film est d'essayer de donner un sens au présent et au passé à travers ces poèmes [les élégies] qui sont au cœur de l'histoire. Alors que Sumru traque ces élégies pour appréhender la souffrance d’un peuple, elle ouvre une blessure personnelle liée à son passé. Cette histoire est importante car elle permet de présenter la diversité de ces sociétés mais aussi parce qu'elle montre comment l'expérience collective se reflète dans la vie des individus. A travers cette guerre sans nom [contre les Kurdes] qui se poursuit depuis les trente dernières années, au cours de laquelle 17 500 assassinats politiques ont été commis sous le nom de « cas non résolus », je tiens à regarder la Turquie d'aujourd'hui en face." Özcan Alper.




Lire aussi l'avis de Télérama.


mardi, avril 17, 2012

Les territoires de la répression en Syrie

Mercredi 18 avril à 14 h 00 sur France Culture : Les territoires de la répression en Syrie, avec Fabrice Ballanche (univ. Lyon II, Groupe de recherches et d'études sur la Méditerranée et le Moyen-Orient, Maison de l'Orient), spécialiste de la Syrie. Planète Terre, Axel Kahn.

lundi, avril 16, 2012

Corps et Cosmos dans la médecine ancienne (2)


Mardi 17 avril à 14 h 00 sur France Culture : Corps et cosmos dans la médecine ancienne (2), avec Gérald d'Andiran, historien de la médecine pour La Médecine ancienne. Du corps aux étoiles (PUF). Avec ou sans rendez-vous, O. Lyon-Caen.





Présentation de l'éditeur

Après les pratiques médico-chirurgicales des anciennes Égypte et Mésopotamie, les origines de la médecine moderne sont évoquées, ainsi que la transmission du savoir médical de l'Antiquité grecque : par les Nestoriens, les mondes arabe et juif, et les copistes des monastères. Au Moyen Âge, l'herbier médiéval atteste l'attachement à la nature ; les astres et l'Homme zodiacal président à la saignée. Diverses influences modulent l'art de soigner : conceptions religieuses, symbolisme et arithmologie, magie, philosophie naturelle, physique des éléments, connaissances expérimentales et enseignement. Parallèlement à la science des proportions, l'anatomie réinventée devient quête et expression de beauté. Basée sur la tradition, la médecine des XVIe et XVIIe siècles est placée sous l'influence de la Renaissance. Hors du temps, la médecine asiatique est abordée dans sa diversité et sa philosophie.

Biographie de l'auteur

Ouvrage publié sous la direction de Gérald d'Andiran, docteur en médecine, spécialiste FMH en maladies respiratoires, ancien enseignant à l'Unité respiratoire, Division de pneumologie (HUGe), et ancien chef de clinique (HUGe). Avec la collaboration de Vincent Barras, Charles Méla, Sylviane Messerli, Élisabeth Macheret.

Broché: 544 pages Editeur : Presses Universitaires de France - PUF (24 novembre 2010) Langue : Français ISBN-10: 2130586295 ISBN-13: 978-2130586296

dimanche, avril 15, 2012

L'Arménie au Moyen-Âge

Lundi 16 avril à 16 h 03 et mardi 17 avril à 22 h 00 sur RCF : L'Arménie au Moyen-Âge, avec Jean-Michel Thierry de Crussol, historien de l'art, spécialiste de l'Arménie, décédé en 2011. L'Art et la foi,  T. Lyonnet.





Présentation de l'éditeur Fruit de trente années de recherches, cet ouvrage propose un répertoire complet des monuments arméniens de Haute-Arménie situés actuellement en Turquie centrale. Beaucoup d'entre eux ont été découverts par l'auteur lui-même et sont à ce jour encore inconnus de la communauté scientifique. Délimitant le territoire concerné sur la base de données historiques et géographiques, il en retrace l'histoire de l'Antiquité jusqu'au seuil du XXe siècle, puis donne un aperçu général des problèmes archéologiques, des types et des techniques de construction au cours des siècles. Suit un répertoire alphabétique des monuments, région par région. Chaque notice expose la situation, l'histoire et la description du monument, accompagnées d'une riche iconographie, constituée de photographies, de cartes et de plans. Les monuments concernés bénéficient d'une très faible protection et se dégradent inexorablement : l'inventaire de Jean-Michel Thierry de Crussol prend donc l'aspect d'un sauvetage virtuel d'une importance inestimable, une ultime description avant disparition. 
Biographie de l'auteur Jean-Michel THIERRY DE CRUSSOC a enseigné la Culture et l'Art arméniens à l'Inalco, les Arts chrétiens de Transcaucasie à l'EHESS et a été chargé par le ministère des Affaires étrangères de nombreuses missions scientifiques en Arménie, Géorgie et Azerbaidjan. 
Broché: 199 pages Editeur : CNRS (5 mai 2005) Collection : Hc Art Cp7 Langue : Français ISBN-10: 2271061873 ISBN-13: 978-2271061874

Histoire de la Syrie

Du lundi 16 au vendredi 20 avril, à 9 h 06 sur France Culture : Spécial Syrie : Histoire de la Syrie. La Fabrique de l'histoire, Emmanuel Laurentin.

vendredi, avril 13, 2012

"Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes"



Nous avions déjà évoqué ici l'histoire du parti de l'Âne, créé dans les années 1940 à Suleïmanieh, à l'occasion de la parution de l'article de Mirella Galletti, L'Âne dans la culture kurde. Ce parti a été refondé en 2005 et a, hier, inauguré en grande pompe et cérémonie la statue de son leader politique et spirituel, comme le rapporte le Telegraph, via l'AFP, œuvre qui est celle du sculpteur kurde Zerak Mira. 

C'est dans la ville de Suleïmanieh, berceau historique et politique de ce parti, rue Nalî (du nom du grand poète kurde, lui-même auteur d'un poème sur les ânes), qu'a été dévoilée la statue, en présence d'artistes et d'intellectuels.

Le Secrétaire général du Parti des Ânes, Omar Kalol, a exprimé son espoir que cette statue encouragerait les peuples du Kurdistan à mieux traiter les animaux en général, et les ânes en particulier :

"La statue de cet âne veut dire plusieurs choses : L'âne a joué un rôle éminent dans le mouvement armé pour la libération du Kurdistan, et il a été le seul ami des combattants kurdes dans les montagnes du Kurdistan au cours de la lutte pour les droits des Kurdes."

Le Parti des ânes a été fondé en 2005 et c'est un parti dignement autorisé par la Région du Kurdistan. Il a ses QG, ses branches locales, toutes dûment baptisées maisons des ânes et ses membres sont dénommés ânons ou ânes selon leur rang. Le Parti a même demandé du Gouvernement kurde un soutien financier afin d'ouvrir une station de radio, nommée "Zarîn" qui est le mot kurde pour désigner le braiement de l'âne en kurde.

Mais ce n'est pas le premier Parti de l'âne à Suleïmanieh, comme nous l'avons mentionné plus haut en citant l'article de Mirella Galletti :

"Entre 1940 et 1946, le gouvernement irakien décida d'autoriser la formation d'organisations syndicales dans tous les secteurs du travail en Irak. Les commerçants de la ville de Suleimanie, connus pour leur sens de l'humour et leur ironie, demandèrent à Kak Osman d'organiser un syndicat et d'en prendre la direction. Kak Osman refusa cette proposition et suggéra plutôt la création d'un Parti des Ânes dont il prendrait volontiers la direction. Tous ceux qui étaient présents se mirent à braire, d'autres donnèrent des coups de pieds… Le Parti des Ânes était né d'une plaisanterie de Kak Osman. La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre peut-être parce que les distractions étaient rares à cette époque. D'après l'écrivain Mohammad Mala Karimé : "La création du Parti des Ânes avait pour but de tourner en ridicule les autres partis politiques. Les objectifs du Parti des Ânes étaient plus humains et plus sociaux et les sympathisants du parti formulaient volontiers leurs revendications librement en public." Dans les années 1950 encore, on venait chez Kak Osman pour se faire examiner les dents ou les pieds (sabots!) comme on aurait fait pour des ânes ; ce fut longtemps un sujet de plaisanterie. Si par hasard on rencontrait Kak Osman, il était accueilli par des "Bienvenue Monsieur l'Âne". Aux reproches formulés, il répondait : "Ne redites jamais cela parce que vous êtes en train d'insulter les ânes (sous-entendant : ne dites pas que cette personne qui peut être imbécile est un âne car vous insultez l'âne qui lui est supérieur). La création de ce parti devint un sujet de plaisanterie nationale et un moyen de s'amuser. Les soldats kurdes et même les soldats arabes s'arrêtaient devant la boutique de Kak Osman, esquissaient le salut militaire en disant : "Comment vas-tu, grand chef ?" Lui, le grand chef, avait préparé un cahier où quiconque avait adopté l'idéologie asine pouvait signer et adhérer au parti. Il devenait membre du parti ipso facto. Des notables également venaient à la boutique pour plaisanter quelques instants. C'est ainsi que Kak Osman recevait du courrier d'Iran et de Syrie de personnes qui souhaitaient probablement adhérer au parti. Son fils, professeur à l'université, raconte qu'il avait adopté, lui aussi, l'attitude de son père et lorsque la personne qui l'approchait faisait l'âne, il jouait le jeu en la bénissant. Il est probable que les habitants de Suleimanie ont aimé ce parti virtuel qui leur permettait de rire et de supporter les frustrations de la situation politique. Le caractère enjoué de la petite ville de Sulamanie, les années de privation et le climat politique de la petite ville de Sulamanie ont certainement facilité la propagation des nouvelles et la longévité du parti."
Enfin, l'âne kurde a un cousin égyptien, au moins en littérature, puisque dans son roman, Mendiants et orgueilleux, paru en 1951 (et adapté par Golo en bande dessinée en 1991) Albert Cossery raconte l'histoire d'un village égyptien, qui, lors des élections municipales, faillit connaître le bonheur d'avoir un âne pour maire :

"Cela s’est passé il y a quelque temps dans un petit village de Basse-Égypte, pendant les élections pour le maire. Quand les employés du gouvernement ouvrirent les ruines, ils s’aperçurent que la majorité des bulletins de vote portaient le nom de Barghout. Les employés du gouvernement ne connaissaient pas ce nom-là ; il n’était sur la liste d’aucun parti. Affolés, ils allèrent aux renseignements et furent sidérés d’apprendre que Barghout était le nom d’un âne très estimé pour sa sagesse dans tout le village. Presque tous les habitants avaient voté pour lui. Qu’est-ce que tu penses de cette histoire ? 
Gohar respira avec allégresse ; il était ravi. « Ils sont ignorants et illettrés, pensa-t-il, pourtant ils viennent de faire la chose la plus intelligente que le monde ait connue depuis qu’il y a des élections. » Le comportement de ces paysans perdus au fond de leur village était le témoignage réconfortant sans lequel la vie deviendrait impossible. Gohar était anéanti d’admiration. La nature de sa joie était si pénétrante qu’il resta un moment épouvanté à regarder le mendiant. Un milan vint se poser sur la chaussée, à quelques pas d’eux, fureta du bec à la recherche de quelque pourriture, ne trouva rien et reprit son vol.- Admirable ! s’exclama Gohar. Et comment se termine l’histoire ?- Certainement il ne fut pas élu. Tu penses bien, un âne à quatre pattes ! Ce qu’ils voulaient, en haut lieu, c’était un âne à deux pattes."

jeudi, avril 12, 2012

Le fils du marchand d'olive


Synopsis : Pour leur voyage de noce, Mathieu et Anna sont partis en Turquie. Caméra au poing, pour enquêter sur Garabed, le grand père arménien de Mathieu, qui a échappé au génocide de 1915. Un road trip à travers le pays, marqué par des rencontres, mêlant animation, film d’investigation et documentaire historique pour rapporter la vision que se font les Turcs sur la tragédie de 1915.

Le Fils du marchand d'olives, de Mathieu Zeitindjioglu, sorti le 11 avril.

La conscience métisse


Vendredi 13 avril à 15 h 00 sur France Culture : Daryush Shayegan, philosophe et romancier iranien, pour La Conscience métisse (Albin Michel).

Présentation de l'éditeur 
Daryush Shayegan a forgé il y a trente ans déjà, suite à la révolution khomeyniste, le concept d'" idéologisation de la religion ", repris par de nombreux experts pour rendre compte de l'islam politique et de ses impasses. Il a aussi pensé la notion d'individu non plus en termes d'origine et d'appartenance uniques mais comme un patchwork d'identités multiples et décrit le monde contemporain non plus en opposant Orient et Occident, modernité et tradition mais en analysant cette " pensée de l'entre-deux ", les amalgames, les distorsions, les ruptures et les connexions qui traversent chaque être en tout lieu de la planète. Encore faut-il pour dégager le sens de cette " conscience métisse " interroger la mémoire historique, les constituants spécifiques qui ont permis à l'Occident d'émerger avec ses universaux (pensée critique, analyse scientifique, démocratie, etc) issus des Lumières face à un Orient déboussolé vivant un temps autre qu'historique, théologique, mystique voire mythologique qui s'est fissuré avec la mondialisation, la virtualisation et les réseaux sociaux. Multiculturalisme, identités plurielles, métamorphoses du religieux, interconnectivité, zones d'hybridation, déterritorialisations, autant de combinatoires que l'auteur analyse à l'heure des " révolutions arabes " qui voient s'opposer société civile et pouvoir anachronique. Les mutations qui bouleversent le monde ne sont pas venues du jour au lendemain : en renvoyant aussi bien aux philosophes de Nietzsche à Deleuze et Baudrillard qu'aux théologiens arabo-musulmans c'est à penser la généalogie et le devenir de notre " être dans le monde " que nous convie l'auteur. 
Biographie de l'auteur 
Philosophe, indianiste, comparatiste, Daryush Shayegan est né à Téhéran en 1935. Sa double culture occidentale et orientale lui a permis de dégager les points de rencontre et de friction entre Orient et Occident. Il a publié aux éditions Albin Michel Schizophrénie culturelle, Hindouisme et soufisme, Qu'est-ce qu'une révolution religieuse, Le regard mutilé et Henry Corbin. Il a reçu en juin 2011 la Grande Médaille de la francophonie de l'Académie française. 
272 pages Editeur : Editions Albin Michel (4 janvier 2012) Collection : Bibliothèque Idées Langue : Français ISBN-10: 2226208984 ISBN-13: 978-2226208989

mercredi, avril 11, 2012

L'affaire Pınar Selek

Mercredi 18 avril, de 19 h 30 à 23 h 00, conférence-débat :

 "L'Affaire Pınar Selek, un cas emblématique de la criminalisation de la société civile et des problèmes de la justice en Turquie"

Maison des Syndicats, 1 rue Sédillot, Strasbourg.



En présence de Pınar Selek et :
 Karin Karakaşlı (Ecrivaine, journaliste, maître de conférences)
Akın Atalay (Avocat de Pinar Selek mais aussi du journaliste Ahmet Şık)
Alp Selek (Avocat et père de Pinar Selek)
Oral Calışlar (journaliste et chroniqueur du journal Radikal)
Zeynep Direk (Professeur Dr. Philosophe, écrivaine, membre de l’association féministe Amargi)
Barbara Lauchbihler (Députée européenne et Présidente des droits de l’homme du Parlement européen)
Hélène Flautre (Députée européenne, Présidente de la Délégation à la commission parlementaire mixte UE-Turquie et de la Sous-commission des Droits de l’Homme du Parlement européen)
Martin Pradel (Avocat au barreau de Paris, et chargé de mission pour l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de la FIDH et de l'OMCT)
Samim Akgönül (Historien et politologue, Maître de Conférences à l'Université de Strasbourg, qui animera la table-ronde)  
Pour plus d’information et contact : ASTU 13a, rue du Hohwald 67000 Strasbourg Tél. 03 88 32 98 32 / E-mail : astu@astu.fr 

Note de service

Après un long moment sans liens, sans archives, sans phosphates, sans rien, puisque plus rien ne marchait avec les blogs Dynamics, Blogger réintroduit peu à peu des gadgets qui permettent de se ré-outiller un peu.

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lundi, avril 09, 2012

Une Métamorphose iranienne



Mardi 10 avril mars à 18 h 20 sur France Inter : Mana Nesyestani pour Une Métamorphose iranienne (Ça et là) ; Downtown, France Inter.


Présentation de l'éditeur 
Le cauchemar de Mana Negestani commence en 2006, le jour où il dessine une conversation entre un enfant et un cafard dans le supplément pour enfants d'un hebdomadaire iranien. Le cafard dessiné par Mana utilise un mot azéri, et les azéris, peuple d'origine turque du nord de l'Iran, sont depuis longtemps opprimés par le régime central. Pour certains d'entre eux, le dessin de Mana est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et un excellent prétexte pour déclencher une émeute. Le régime de Téhéran a besoin d'un bouc émissaire, ce sera Mana. Lui et l'éditeur du magazine sont arrêtés et emmenés dans la prison 209, une section non officielle de la prison d'Evin, sous l'administration de la VEVAK, le ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale... 
Au bout de deux mois de détention, Mana obtient un droit de sortie temporaire. Il décide alors de s'enfuir avec sa femme. Bouleversant, Une métamorphose iranienne est une plongée en apnée dans le système totalitaire kafkaïen mis en place par le régime iranien. 
Biographie de l'auteur 
Mana Neyestani est né à Téhéran en 1973, il a une formation d'architecte, mais commence sa carrière en 1990 en tant que dessinateur pour de nombreux magazines culturels, littéraires, économiques et politiques. Il devient illustrateur de presse à la faveur de la montée en puissance des journaux réformateurs iraniens en 1999. Catalogué comme dessinateur politique, Mana Neyestani est ensuite contraint de faire des illustrations pour enfants. Celle qu'il fait en 2006 conduit à son emprisonnement et à sa fuite du pays. Entre 2007 et 2010, il vit en exil en Malaisie, réalisant des illustrations pour des sites dissidents iraniens. Suite à l'élection frauduleuse de 2009, son travail est devenu le symbole de la défiance du peuple iranien. Il vit actuellement à Paris, en résidence d'artiste à la Cité Internationale des arts dans le cadre du programme international ICORN de soutien à la liberté d'expression.
Broché: 200 pages
Editeur : Editions Cà et Là / Arte Editions (17 février 2012)
Collection : Longues Distances
ISBN-10: 2916207651
ISBN-13: 978-2916207650

Corps et Cosmos dans la médecine ancienne

Mardi 9 avril à 14 h 00 sur France Culture : Corps et cosmos dans la médecine ancienne (1), avec Gérald d'Andiran, historien de la médecine pour La Médecine ancienne. Du corps aux étoiles (PUF). Avec ou sans rendez-vous, O. Lyon-Caen.





Présentation de l'éditeur

Après les pratiques médico-chirurgicales des anciennes Égypte et Mésopotamie, les origines de la médecine moderne sont évoquées, ainsi que la transmission du savoir médical de l'Antiquité grecque : par les Nestoriens, les mondes arabe et juif, et les copistes des monastères. Au Moyen Âge, l'herbier médiéval atteste l'attachement à la nature ; les astres et l'Homme zodiacal président à la saignée. Diverses influences modulent l'art de soigner : conceptions religieuses, symbolisme et arithmologie, magie, philosophie naturelle, physique des éléments, connaissances expérimentales et enseignement. Parallèlement à la science des proportions, l'anatomie réinventée devient quête et expression de beauté. Basée sur la tradition, la médecine des XVIe et XVIIe siècles est placée sous l'influence de la Renaissance. Hors du temps, la médecine asiatique est abordée dans sa diversité et sa philosophie.

Biographie de l'auteur

Ouvrage publié sous la direction de Gérald d'Andiran, docteur en médecine, spécialiste FMH en maladies respiratoires, ancien enseignant à l'Unité respiratoire, Division de pneumologie (HUGe), et ancien chef de clinique (HUGe). Avec la collaboration de Vincent Barras, Charles Méla, Sylviane Messerli, Élisabeth Macheret.

Broché: 544 pages Editeur : Presses Universitaires de France - PUF (24 novembre 2010) Langue : Français ISBN-10: 2130586295 ISBN-13: 978-2130586296

jeudi, avril 05, 2012

Ey Reqib chanté par des écoliers japonais



J'ignore les circonstances qui ont fait qu'une chorale de mouflets japonais se mette à entonner l'hymne national kurde, mais ils sont trop choux…

Les Kurdes se retirent du Conseil national syrien


Plus d’un an après le mouvement de révolte qui secoue durement la Syrie, les organisations et les partis politiques kurdes peinent à trouver leur place au sein de l’opposition syrienne, autant qu’à s’accorder entre eux sur la priorité ou la nature de leurs revendications, d’autant que le pays qui, avec le Qatar, soutient le plus activement les insurgés, est la Turquie, vue comme l’ennemi principal des aspirations kurdes. Il s’ensuit une valse d’hésitations entre le ralliement de mouvements au Conseil national syrien, qui regroupe toute l’opposition arabe ou le refus de s’y joindre sans garantie claire que les droits des Kurdes seront enfin entérinés dans la « nouvelle Syrie ».

Ainsi, alors que le 1er avril devait avoir lieu, à Istanbul, la deuxième rencontre des « Amis de la Syrie », un des principaux blocs de l’opposition kurde, le Conseil national kurde, s’est retiré du Conseil national syrien, en invoquant le refus des nationalistes arabes et des Frères musulman d’accepter les demandes des Kurdes dans leurs projets politiques, peut-être aussi encouragés discrètement en cela par la Turquie. En effet, selon le chercheur Jordi Tejel Gorgas, spécialiste de la politique kurde en Syrie, la méfiance des Kurdes se porte autant à l’encontre du pan-arabisme que de l’activisme des Frères musulmans (les confréries soufies kurdes jouant, par contre, un rôle influent dans la politique pro-kurde), qu’envers la Turquie, de laquelle « ils n’attendent rien de bon ». L’échec des promesses et des espoirs que l’AKP avait suscités avec son projet d’ouverture sur la question kurde, a, depuis 2009, persuadé la majorité des Kurdes qu’aucune solution ni détente politique ne pouvait être attendue de la part d’Ankara. Les Kurdes de Syrie « ne voient en aucune façon la Turquie comme un acteur ‘neutre’ dans la région, ni comme un modèle de démocratisation. » De plus, les media comme les services de renseignement turcs pointent une possible alliance du PYD (branche syrienne du PKK) avec le régime alaouite, le PKK cherchant une base de repli au cas où tenir Qandil, au Kurdistan d’Irak ne serait plus possible en raison de l’évolution des relations diplomatiques entre la Turquie et le Gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. Par contre, les responsables du PYD, tout comme ceux du PKK, ont affirmé clairement, et à plusieurs reprises, qu’en cas d’intervention militaire de la Turquie en Syrie, ils prendraient les armes contre les soldats turcs.

La position du PYD, qui proclame que son combat ne concerne pas seulement les Kurdes de Syrie mais englobe la question kurde dans sa totalité, est, au fond, une reprise du choix « stratégique » qu’avait fait le PKK dans les années 1990, alors qu’Öcalan, hôte de la Syrie, détournait les revendications des Kurdes syriens au profit du combat que le PKK menait tant en Turquie qu’au Kurdistan d’Irak, le tout dans une alliance ouverte avec Hafez Al-Assad. Les autres partis kurdes accusent à présent le PYD de jouer la même carte avec Bachar Al-Assad, et d’empêcher, voire d’attaquer physiquement les manifestations kurdes contre le régime. « L’attitude du PYD/PKK en Syrie est très révélatrice, explique Jordi Tejel Gorgas. En fin de compte, le PKK espère que si le régime ne tombe pas, leur loyauté leur permettra d’imposer leur hégémonie politique dans les régions kurdes. »

Malgré leurs divisions et leur indécision politique, David W. Lesch, qui enseigne l’histoire du Moyen Orient à l’université de la Trinité de San Antonio, juge, lui, que les Kurdes de Syrie ont joué intelligemment leur partie depuis le début de la révolte : « Je les soupçonne d’attendre leur heure en observant ce qui se passe, afin d’être à même de jouer un rôle, qu’Assad soit renversé ou non. Ils peuvent aussi regarder du côté de leurs frères en Irak pour y trouver une orientation et s’inspirer de la façon dont ceux-ci ont pu s’assurer une existence prospère et indépendante au milieu d’un Irak chaotique après l’invasion de 2003.

La méfiance kurde à l’égard du Conseil national syrien s’est trouvée confortée dans une interview accordée au journal kurde Rudaw par son dirigeant Burhan Ghalioun, interview dans laquelle il nie l’existence d’un « Kurdistan syrien » : « Il n’existe pas de « Kurdistan syrien ». Les Kurdes syriens obtiendront leurs droits comme le reste des citoyens de Syrie. Burhan Ghalioun a aussi rejeté la possibilité d’un statut fédéral accordé aux Kurdes de Syrie, qualifiant « d’illusion » ce projet soutenu par plusieurs partis kurdes : « Appliquer le modèle irakien est une chose impossible en Syrie. » L’émoi et les vives protestations que ces déclarations ont fait naître dans l’opposition kurde syrienne ont amené le porte-parole officiel du Conseil national syrien, Ahmed Ramadan, à revenir sur les propos de Burhan Ghalioun, en tentant d’apaiser les craintes kurdes : « Les Kurdes syriens sont inséparables de leurs frères qui vivent hors de Syrie, que ce soit en Irak, en Turquie ou en Iran », a-t-il déclaré au même journal Rudaw, quelques jours plus tard. Le porte-parole a nuancé les positions du leader du CNS, en affirmant que, contrairement au régime actuel, l’opposition syrienne reconnaît l’existence d’un Kurdistan syrien, même si celui-ci est inclus dans les frontières syriennes « Le régime syrien n’a pu nier l’existence d’un Kurdistan en tant que lieu géographique, mais il a toujours éradiqué les caractéristiques culturelles, historiques et démographiques de ce lieu. Mais les questions portant sur le fédéralisme et l’autonomie ne doivent pas être débattues pour le moment, en aucune façon, car les partis kurdes en Syrie ont des visées qui ne collent pas à la réalité de la Syrie. » Ahmed Ramadan ajoute que l’actuel régime syrien a toujours voulu se débarrasser de tous ses Kurdes (ce qui n’est pas tout à fait exact, la politique alouite ayant toujours voulu instrumentaliser ses minorités ethniques ou religieuses, afin de contenir la majorité sunnite) alors que l’opposition syrienne, selon Ramadan, tire fierté de l’identité du peuple kurde : « Le Conseil national syrien est fier des Kurdes syriens et de leur drapeau. » La nouvelle constitution en Syrie incluerait « des articles qui feraient spécifiquement référence à la culture et à l‘identité kurdes ».

mercredi, avril 04, 2012

Irakistan

Jeudi 5 avril à 23 h 00 sur France Culture : Irakistan, un film d'Édouard Beau. L'Atelier de la création, G. Mardirossian.
Edouard Beau est photographe reporter, distribué par l’agence VU et cinéaste. Parmi ses reportages : Sangatte (France, 2002), Attentes et espoirs (Kurdistan irakien, 2003/2004), Papum (Pologne, 2005), Mossoul cité interdite (Irak,2007). Irakistan est un film qui cherche à dépeindre le passé récent de l’Irak et du Kurdistan au travers de la vie d’une unité kurde de l’armée irakienne à Mossoul et d’un village kurde.

mardi, avril 03, 2012

Pâques arméniennes : Goussan Aljanian


  • Goussan Aljanian
  • 3 avril 2012
  • Ad Vitam Records
  • B0077RVEYA



'Ténor soliste de la cathédrale Saint James du Patriarcat arménien de Jérusalem, le Révérend Goussan Aljanian, grande voix de la musique liturgique arménienne, interprète ici la tradition des célébrations de Pâques.

Né en Turquie en 1964, le révérend Goussan Aljanian enseigne la musique liturgique et dirige les chants de la cathédrale Saint James du Patriarcat arménien de Jérusalem. Ordonné prêtre en 1983, il prend comme nom Goussan, ce qui signifie troubadour. Ténor soliste à la cathédrale Saint James, expert de la musique liturgique arménienne, il met particulièrement en lumière l’essence mystique et spirituelle de l’art musical arménien. Il s’est produit dans de nombreux concerts et festivals religieux et participe à l’Ensemble « D’une seule voix », qui réunit une centaine de chanteurs et musiciens israéliens et palestiniens, juifs, chrétiens et musulmans.


Enregistré en HDRS par Jean-Yves Labat de Rossi, à l’Abbaye d’Abu Gosh (Israël).

Après un album consacré à la Nativité, dont nous avions déjà parlé ici, Ad Vitam Records sort aujourd'hui, du même Goussan Aljanian, un album de saison avec des chants pascals.


1. Vori Keroupeagan
2. Alleluia
3. Ezkristos
4. Patz Mez Der
5. Sirdim Sasani
6. Veraskogan Yerknits
7. Ures Mayr Im
8. Barkevadoun
9. Skez Ornemk
10. Soupr Azdvaz
11. Irkerez Man.




lundi, avril 02, 2012

Révolution en Syrie ?


Le mardi 3 avril 2012 à 18h



Amphithéâtre EHESS  -  105 Boulevard Raspail  -  75006 Paris
Conférence de Nora Benkorich Attachée de recherche et d’enseignement au Collège de France. Dans le cadre du Cycle de conférences publiques de l'IISMM : Révolutions dans le monde musulman : l'actualité au regard du passé.

Révolution en Syrie ?
Plus d’un an après le début du soulèvement populaire contre Bachar al-Assad, qui s’est amorcé le 15 mars à Deraa, dans région du Hauran, peut-on parler de révolution en Syrie ? Cette conférence fera le point sur la situation passée, présente et sur les perspectives du mouvement de protestation, en accordant une importance particulière à la
stratégie déployée par le régime pour se maintenir au pouvoir malgré la ténacité de la dynamique de révolte et les pressions de la communauté internationale.


Concert de soutien à l'Institut kurde