vendredi, mars 30, 2012

Les Kurdes et la situation actuelle en Syrie


Samedi 31 mars à 17 h 30, à l'Institut kurde de Paris, Muhammad Ismaïl, membre du Bureau exécutif du Conseil national kurde syrien  et ancien membre du Comité de la Déclaration de Damas, membre du Bureau politique du Parti démocratique kurde de Syrie s'exprimera  sur Les Kurdes et la situation actuelle en Syrie.

Entrée libre.

Institut kurde de Paris, 106 rue Lafayette, 75010, Paris.

Temo : Derew




  • 18 mars 2012
  • Label: Air mail music
  • Copyright: (p) Sunset-France

Kurdistan, chants et musiques : Derew (Mensonge), par Temo.

Kulîlkên ezêb
Derew
Narê
Were da te bibînim
Cembeliyo
Vê dûriyê
Ji dil
Îro ji derba xencerê
Helîmê
Îro ji ber jana di dil
Loriya şehîdan
Gênc Xelîl



jeudi, mars 29, 2012

L'usure du monde

Vendredi 30 mars à 16 h 00 :  La rencontre : Frédéric Lecloux pour L'Usure du monde. Hommage à Nicolas Bouvier (Le bec en l'air). Pas la peine de crier, M. Richeux.



Après Exxon, Total ravive le conflit entre Bagdad et Erbil


L’interminable conflit entre l’Irak et la Région kurde au sujet de l’exploitation du pétrole au Kurdistan d’Irak se poursuit en épousant le climat général des relations politiques et diplomatiques entre Bagdad et Erbil, qui tend lui aussi à s’envenimer. À l’automne dernier, la compagnie américaine Exxon Mobil avait déclenché une vive controverse en annonçant la signature d’un contrat avec le Kurdistan d’Irak pour l'exploration de six gisements pétroliers, sans êtrepassé par Bagdad, comme le réclame depuis toujours le gouvernement central. Ce dernier avait menacé la compagnie Exxon d’annuler le contrat signé entre Exxon et l’Irak concernant le champ pétrolier de Qurna-Ouest (sud).

Les Américains avaient adopté une attitude indécise et prudente, indiquant que les réclamations irakiennes allaient être examinées. À la fin du mois de février, un représentant d'ExxonMobil s’était entretenu avec Hussein Chahristani, actuel Vice-Premier ministre et toujours ministre de l’énergie dont l’attitude intransigeante sur ce dossier n’a pas varié d’un pouce. La société américaine avait assuré le ministre qu’elle ferait part publiquement de sa décision « dans les prochains jours ».

Au début du mois de mars, c’est Total qui annonçait être entré en contact avec les Kurdes au sujet de contrats pétroliers mais Christophe de Margerie, le PDG de la compagnie française, a assuré n’avoir encore rien signé, dans une déclaration faite à la presse, alors qu’il s’était rendu au Koweït pour le 13e Forum international de l'énergie, le 13 mars: « Le Kurdistan fait partie de l'Irak, et beaucoup d'entreprises investissent au Kurdistan irakien, et je ne vois pas pourquoi Total ne pourrait pas le faire, donc nous regardons les opportunités, nous discutons, mais nous n'avons rien conclu encore ». Le dirigeant de Total a par ailleurs indiqué qu’il envisageait aussi de conclure des accords avec des sociétés déjà en possession de permis d'exploration d'hydrocarbures au Kurdistan, afin de participer à leurs projets d’explorations, mais « dans tous les cas, il faut l'accord du gouvernement du Kurdistan ».

Le 15 mars, le président de la Région kurde, Massoud Barzani, a, dans un communiqué sur son site officiel, accusé l’Irak de minimiser la quantité des exportations de pétrole provenant du Kurdistan irakien : « Le Kurdistan exporte 90.000 à 100.000 barils de pétrole par jour depuis le début de l'année, mais Bagdad affirme que les exportations n'atteignent que 65.000 bj par jour et que cela lui occasionne « des pertes financières quotidiennes » (...) Si les affirmations du ministère du Pétrole sont correctes, cela signifie que 25.000 à 35.000 bj sont perdus dans le processus de mise sur le marché (...) Le Kurdistan estime que cette divergence doit faire immédiatement l'objet d'une enquête, au cas où quelqu'un s'attribuerait la différence ». La présidence kurde se plaint aussi que depuis mai 2011 le gouvernement central bloque les paiements aux entreprises pétrolières, et indique que Bagdad doit à la Région kurde plus d'un milliard de dollars de chiffre d'affaires pour 2011, et que pour 2012, « pas le moindre dollar n'a été versé pour les exportations ».

Le même jour, dans un discours prononcé à Erbil, Massoud Barzani a stigmatisé dans des termes cinglants l’attitude du gouvernement irakien envers la réussite des Kurdes : « Les responsables au gouvernement central qui refusent d'accepter ces contrats sont des ratés qui n'arrivent pas à donner à l'Irak ce que nous donnons au Kurdistan. Ils veulent que nous soyons comme eux. Le problème n'est pas que ces contrats violent ou non la Constitution, mais qu'ils ne veulent pas que la région se développe. »

Deux jours plus tard, un porte-parole du gouvernement irakien annonçait que la société Exxon, dans une lettre adressée au ministère irakien du Pétrole, renonçait au contrat passé avec les Kurdes. Mais la nouvelle a été aussitôt démentie par la présidence kurde, par la voix de son Secrétaire général, Fuad Hussein, qui a indiqué à l’AFP que « La compagnie pétrolière ExxonMobil continue de travailler au Kurdistan et n'a fait aucune annonce au gouvernement kurde relative à un gel de ses activités au Kurdistan. Il y a constamment des réunions entre les parties concernées dans la région et les dirigeants du groupe américain. »

Le 20 mars, jour du Newroz, fête nationale et jour de l’An des Kurdes, Massoud Barzani a intensifié ses critiques contre l’Irak, en les dirigeant cette fois plus précisément sur le Premier Ministre Nouri Maliki, accusé, une fois de plus, de vouloir concentrer tous les pouvoirs de l’État dans ses mains et de prendre, notamment, le contrôle de l’armée. Le président kurde a ainsi estimé que les accords d’Erbil qui avaient suivi les élections législatives de 2010, entre les partis sunnites et chiites avaient perdu « toute signification » et que le partenariat entre les deux blocs politiques arabes, sous arbitrage kurde, était « totalement inexistant ».

« On assiste à une tentative de mettre sur pied une armée de 1 million d'âmes dévouées à une seule personne. Où dans le monde une seule et même personne peut-elle être Premier ministre, chef des armées, ministre de la Défense, ministre de l'Intérieur, chef des services secrets et chef du conseil de sécurité nationale ? »

En effet, les postes de ministres de la Défense et de l’Intérieur, assumés en « intérimaire » par Nouri Maliki le temps de s’accorder sur les nominations, sont toujours vacants, et les adversaires du Premier Ministre l’accusent de chercher ainsi à concentrer les pouvoir de la sécurité et de la défense nationale, à l’image de l’ancien raïs Saddam Hussein. Le président kurde a aussi rappelé que la question de Kirkuk et des autres régions devant choisir leur statut par référendum est toujours pendante et que les fonds devant être alloués à la Région kurde pour l’entretien d’une armée de Peshmergas ne lui sont toujours pas octroyés. Revenant enfin sur la question des contrats pétroliers, Massoud Barzani a déclaré qu’aucun des accords passés par la Région avec des sociétés étrangères était anti-constitutionnel et il a répété que la seule raison derrière l’opposition de Bagdad était son refus de voir le Kurdistan « aller de l’avant ».

« Il est temps de dire assez ! La situation actuelle est pour nous inacceptable et j’appelle tous les leaders politiques irakiens à essayer de trouver une solution de toute urgence, autrement nous nous retournerons vers notre peuple pour prendre toutes les décisions qu’il jugerait appropriées » a conclu le leader kurde, dans des termes qui ont été largement interprétés comme une menace à peine voilée de proclamer l’indépendance du Kurdistan.

Une semaine plus tard, le 26 mars, le gouvernement kurde, revenant sur le dossier du pétrole, menaçait de suspendre ses exportations de brut si Bagdad ne réglait pas ses dettes envers la Région. Autre point de litige : le gouvernement central serait sur le point de conclure un accord avec la société BP qui souhaite augmenter la production de pétrole à Kirkouk. La région étant réclamée par les Kurdes, ces derniers jugent « illégal » un tel accord.

Signe que la popularité de Maliki est au plus bas, même si les propos à résonnance séparatistes sont modérément désapprouvés ou jugés irréalistes par la rue irakienne, celle-ci estime justifiés les reproches de Barzani à l’encontre de l’actuel gouvernement. Les habitants de Bagdad se plaignent ainsi du délabrement des infrastructures, des services en eau et en électricité, de la corruption généralisée qui freine tout développement.

mercredi, mars 28, 2012

Vidures

Jeudi 29 mars à  12 h 10 sur RFI : Denis Donikian, écrivain et plasticien d'origine arménienne, auteur de Vidures (Actes Sud) ; En Sol majeur.




Présentation de l'éditeur
C’est une journée dans la vie de Gam’, une journée qui contient toute une vie. Unité de temps, unité de lieu, unité d’action, matière première de tragédie classique que Denis Donikian sculpte en roman-monde. On est au pied du mont Ararat, sous le bleu du ciel et le rire des mouettes moqueuses, les pieds dans la boue, entre la grande décharge et le cimetière, peut-être le chemin le plus court pour raconter la vie sur terre. Et tout est vrai. Poète contrarié, journaliste-pamphlétaire clandestin, vagabond magnifique, fils en fugue, orphelin inconsolable, chiffonnier de fortune dans une Arménie en ruine qui ressemble diablement à sa décharge - cette “apocalypse en sursis”, Gam’ conduit cette danse folle, dangereuse et salvatrice, épique et dérisoire : la traversée d’un jour parmi les sans-riens qui fouillent les entrailles de la ville pour en faire leur festin. Et Gam’ nous prête ses yeux, ses oreilles et ses sens pour appréhender une réalité de fable ou de mauvaise blague historique aussi invraisemblable que réaliste, aussi anachronique qu’actuelle. On est à la marge - dans l’ombre toujours vaguement menaçante d’un régime qui pour être indépendant n’en est pas moins autoritaire, mafieux, expéditif ; où la police envoie au feu ses voyous en costards à la gâchette facile, où tous les cadavres doivent disparaître. Voici Dro, le “bouseux sensuel”, le patron de la décharge, qui a baptisé son chien et ses porcs préférés des surnoms des trois caricatures de présidents qui se sont succédés aux commandes de la petite république - et qui manie le tractopelle en scénographe de la pourriture.

Voici Roubo, le gardien du cimetière, son voisin-frère-ennemi, collé toute la sainte journée à son tabouret, qui biberonne sa gnôle et surveille les entrées et sorties, aussi attaché à “ses” morts que l’autre l’est à ses porcs. Et voici les chiffonniers, hommes, femmes, enfants, dont le désespoir et les épreuves n’ont jamais entamé la fierté. L’humanité en deuil d’elle-même que nous présente Denis Donikian nous colle au cœur : elle est à part égale effrayante et attachante pour ce qu’elle ravive de souvenirs autant que pour ce qu’elle promet - parce qu’elle nous pend au nez. Le regard qu’elle pose sur son absence d’horizon (de la décharge, on voit le cimetière et vice-versa) est chargé d’une lucidité acérée, d’un humour de dépossédés et d’un sens de la fête proche de l’instinct de survie. C’est un pays, un peuple, qui a tout subi, injustice des hommes et de la nature, génocide et tremblement de terre, un pays qui s’est tout juste assez relevé, construit, pour céder aux fausses sirènes d’une comédie d’Indépendance conquise de haute lutte et aussitôt gangrénée par toutes les corruptions. Dans ce contexte sans merci, Denis Donikian échappe au folklore et aux lamentations légitimes pour mieux mener la ronde des affaiblis, explorer la hiérarchie sophistiquée de la misère et sonner l’heure du réveil. Aux confins d’un pays en charpie, dans l’urgence reçue en héritage, parce que quand “on n’a plus d’avenir à offrir, on patauge dans la fatalité”, comme un chant contestataire improvisé pendant qu’il est trop tard, Vidures est un hymne à la résistance humaine (à la survivance de l’humain), fort d’un constat paradoxal qui vaut pour tout un peuple : Vivre était encore possible après qu’on avait touché le fond. Vidures est une allégorie de l’Arménie dans un miroir tendu à toute la planète. Un hymne et un appel, un hymne et un coup de tonnerre pour rallumer les âmes, secouer les corps et rendre aux esprits le seul pouvoir qui vaille : celui des mots choisis, celui des histoires transmises, pour nourrir la mémoire qui est le meilleur moyen de transport vers l’avenir.

Il y a dans ce texte une puissance rare et fondamentale - et fondamentalement singulière, qui évoque des grandes voix à la pelle (on pense à Beckett, à Shakespeare, à Céline, à Hrabal…) et/mais qui ne ressemble à rien. Il y a, au-delà du souffle narratif, un texte qui fonce vent debout contre les pseudo-fatalités de l’histoire, une révolte qui creuse et qui jaillit, une rage pleine d’amour contre ses semblables si aisément vaincus, si vite démissionnaires. Il y a, enlacés, la colère et la joie de vivre, l’ordure et la poésie, le rire et l’impossible. Le “vin fou des légendes” et la honte bus d’un même trait. Il y a les messies narcissiques et les révoltés désarmés, des hommes qui font les morts et des morts qui ne lâchent rien. Der Vorghomia ! crie au petit matin Gam’, perché sur sa colline qui domine la ville. Ce sont les premiers mots de Vidures. Ils signifient : Seigneur, prends pitié ! Pourtant, après avoir résonné tout au long du roman, ils sonnent à nos oreilles comme un toast et comme un cri de guerre. Comme une improbable promesse. Comme une prière active.

Biographie de l'auteur : Né en France de parents arméniens rescapés du génocide de 1915, Denis Donikian a étudié à Lyon (littérature et philosophie) et à Erevan dans l’ex-Arménie soviétique. Il a enseigné à Kiev et au Viêtnam. Traducteur, il est l’auteur de nombreux essais, nouvelles, récits de voyages et recueils de poèmes. Vidures est son premier roman.

Broché: 360 pages Editeur : Actes Sud Editions (2 novembre 2011) Collection : Domaine français Langue : Français ISBN-10: 2330001584 ISBN-13: 978-2330001582

mardi, mars 27, 2012

Une Métamorphose iranienne


Mercredi 28 mars à 20 h 05 sur France Inter : Mana Nesyestani pour Une Métamorphose iranienne (Ça et là) ; L'Humeur vagabonde, France Inter.



Présentation de l'éditeur 
Le cauchemar de Mana Negestani commence en 2006, le jour où il dessine une conversation entre un enfant et un cafard dans le supplément pour enfants d'un hebdomadaire iranien. Le cafard dessiné par Mana utilise un mot azéri, et les azéris, peuple d'origine turque du nord de l'Iran, sont depuis longtemps opprimés par le régime central. Pour certains d'entre eux, le dessin de Mana est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et un excellent prétexte pour déclencher une émeute. Le régime de Téhéran a besoin d'un bouc émissaire, ce sera Mana. Lui et l'éditeur du magazine sont arrêtés et emmenés dans la prison 209, une section non officielle de la prison d'Evin, sous l'administration de la VEVAK, le ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale... 
Au bout de deux mois de détention, Mana obtient un droit de sortie temporaire. Il décide alors de s'enfuir avec sa femme. Bouleversant, Une métamorphose iranienne est une plongée en apnée dans le système totalitaire kafkaïen mis en place par le régime iranien. 
Biographie de l'auteur 
Mana Neyestani est né à Téhéran en 1973, il a une formation d'architecte, mais commence sa carrière en 1990 en tant que dessinateur pour de nombreux magazines culturels, littéraires, économiques et politiques. Il devient illustrateur de presse à la faveur de la montée en puissance des journaux réformateurs iraniens en 1999. Catalogué comme dessinateur politique, Mana Neyestani est ensuite contraint de faire des illustrations pour enfants. Celle qu'il fait en 2006 conduit à son emprisonnement et à sa fuite du pays. Entre 2007 et 2010, il vit en exil en Malaisie, réalisant des illustrations pour des sites dissidents iraniens. Suite à l'élection frauduleuse de 2009, son travail est devenu le symbole de la défiance du peuple iranien. Il vit actuellement à Paris, en résidence d'artiste à la Cité Internationale des arts dans le cadre du programme international ICORN de soutien à la liberté d'expression.
Broché: 200 pages
Editeur : Editions Cà et Là / Arte Editions (17 février 2012)
Collection : Longues Distances
ISBN-10: 2916207651
ISBN-13: 978-2916207650

Mari

Mercredi 28 mars à 14 h 30 sur France Culture : Découvertes au cœur de la cité de Mari, métropole mésopotamienne. Avec Pascal Butterlin (univ. Paris I). Le Salon noir, V. Charpentier.

Bouzouk en délire


À l'occasion de la sortie du nouveau CD d' Issa Hassan, « So bouzouk» le musicien donne un concert


à  l'Institut du Monde Arabe le vendredi 30 mars 2012 à 20h30.

Les récentes créations d'Issa font accéder la musique kurde à une nouvelle dimension, quand son travail de composition et d'arrangement allie son expression particulière à celles d'autres univers, d'autres langages musicaux. Il a élaboré ces rencontres avec plusieurs musiques, du flamenco au jazz, en choisissant des musiciens qui ne s'en tenaient pas, eux non plus, aux formes héritées du passé. L'improvisation, toujours vivante dans ces musiques, fait émerger de nouveaux terrains de jeu pour les musiciens et des émotions musicales inédites pour les auditeurs! Dans cet album, Issa exprime un univers personnel où se révèle son talent, ce qu'il est, ce qu'il aime, ce qu'il découvre chaque jour... Rendez-vous avec le grand joueur de Bouzouk Issa Hassan en compagnie d'excellents musiciens : Elie Maalouf - piano, Manuel Delgado - guitare flamenca, Emek Evci - contrebasse, et Youssef Hbeisch - percussions. 
Vendredi 30 mars 2012 Institut du Monde Arabe 1, rue des Fossés Saint Bernard 75005 Paris Tel : 01 40 51 38 11

lundi, mars 26, 2012

Dictionnaire kurde-français





Présentation de l'éditeur 
Le kurde soranî, parlé par plus de douze millions de Kurdes d'Irak et d'Iran, a été introduit comme langue d'enseignement au nord de l'Irak dès 1919, soit un siècle après son passage de l'oralité à l'écrit. Aujourd'hui, il est la première langue enseignée dans la majeure partie des écoles et des universités kurdes de ce pays, le kurde ayant été reconnu comme langue nationale en Irak, au même titre que l'arabe, de par la Constitution adoptée par référendum en 2005. Écrit en caractères arabo-persans, avec de nombreuses modifications correspondant à sa propre phonétique, le kurde soranî fait depuis une vingtaine d'années l'objet de nombreux dictionnaires bilingues avec les langues d'Europe. Le besoin d'un dictionnaire kurde-français d'importance se faisait sentir. Ce dictionnaire est le résultat d'un travail de vingt ans. Il contient 22 000 entrées, 3 000 variantes correspondant aux entrées, près de 2 000 sous-entrées (verbes composés) et plus de 1 000 expressions. On y trouve le radical de chaque verbe simple ou celui des composés lorsque le verbe simple n'est plus employé dans la langue parlée ou écrite. La catégorie grammaticale de chaque entrée est indiquée, ainsi que le niveau de langue chaque fois que cela a semblé nécessaire. Les entrées sont écrites en caractères arabes et en transcription latine. Pour le reste, la présentation uniquement en transcription a été adoptée par souci de ne pas augmenter le volume. Pour mieux faire apprécier la saveur des expressions et mots imagés, il a été souvent procédé à une traduction littérale. 
Biographie de l'auteur Halkawt Hakem est responsable de la section kurde dans le département Eurasie de l'INALCO. Il est l'auteur du Dictionnaire fondamental kurde-français, publié en 1996 par l'Asiathèque, qui ne sera pas réédité du fait de l'existence de ce nouveau dictionnaire, beaucoup plus important en nombre d'entrées.


Broché: 592 pages
Editeur : ASIATHEQUE; Édition : 2e édition (29 février 2012)
Collection : L'ASIATHEQUE-MA
ISBN-10: 2360570250
ISBN-13: 978-2360570256

Les Shawaks d'Anatolie

Mardi 27 mars à 0 h 45, sur ARTE :
La dernière saison : Shawaks (Demsala dawî : Ewaxan), documentaire de Kazim Öz, 2008 :



Chaque été, les Shawaks, tribu nomade de l’est de la Turquie, quittent leurs villages pour aller sur les hauts pâturages. Des troupeaux entiers de moutons et de chèvres montent avec les familles à bord de camions loués, qui seront vidés au pied des montagnes. Commence alors une périlleuse ascension : les mules, chargées lourdement, dérapent sur les pentes enneigées, risquant à chaque instant de s’effondrer sous leur fardeau. Lorsqu’ils arrivent finalement dans les hauteurs, les Shawaks plantent les tentes dans lesquelles ils passeront la saison chaude. En suivant pendant un an le rude quotidien de bergers semi-nomades d’Anatolie, Kazim Öz fait le portrait intime et poétique d’un peuple vivant au rythme des saisons et de la vie des bêtes, quittant leurs maisons de pierres après la naissance des veaux pour n’y rentrer qu’avec les premières pluies. Le réalisateur instaure un rapport étonnamment libre avec ses sujets et porte à l’image un monde cosmogonique, saisi dans sa réalité physique. Une œuvre singulière où le cinéaste filme les animaux pour mieux cerner les hommes.

samedi, mars 24, 2012

Babel Med Music : Kayhan Kalhor & Erdal Erzincan




Samedi 31 mars à 18 h 30, 3eme journée du Festival Babel Med Marseille, avec, notamment, Kayhan Kalhor et Erdal Erzincan :

'L’odyssée sonore turco-perse à bord de l’Orient Express Iran - Turquie Quand un maître du kamantché, cette immémoriale vièle iranienne, dialogue avec le prodige du luth baglama, les échanges délicats survolent les cimes musicales de Perse et d’Anatolie. Aux confins d’un jazz atmosphérique oriental (consacré sur le classieux label ECM), leur orfèvrerie instrumentale entraine les oreilles apaisées dans une ensorcelante odyssée sonore. La virtuosité du kurde iranien Kayhan Kalhor et la sensibilité d’Erdal Erzincan expriment dès lors, l’infinie richesse de cette « poésie du vent et des nuages », aérienne, sensible, impalpable et extatique. Embarquement élégant à bord d’un Orient Express céleste…'





Programme complet à télécharger ici ou sur le site, avec infos, lieux, tarifs, etc.

vendredi, mars 23, 2012

Un monde tortionnaire




Un rapport de l'ACAT fait état des pratiques et du bilan de la torture dans certains pays pour l'année 2011. Le rapport complet est à télécharger ou à consulter en ligne. Les pays mentionnés peuvent être examinés un par un, dont la Turquie, où il est dit d'emblée que "les principales victimes de torture et de mauvais traitements sont les Kurdes".

Pour la Syrie, à lire le témoignage du journaliste Khaled Sid Mohand, 23 jours dans les geôles syriennes et l'article du chercheur Radwan Ziadeh, La torture en Syrie : Une politique gouvernementale.

Il n'est pas inutile non plus de consulter le rapport 2010 sur l'Iran.


Improvisation de musique persane : Hossein Alizadeh & Pejman Hadadi


À Lyon, le samedi 24 mars 2012 à 18h00 Salle Molière (18/20 quai de Bondy, 69005), l'Association ABAN organise un concert donné par Hosseil Alizadeh et Pejman Hadadi, à l'occasion du Nouvel An :


"Nominé trois fois aux prix Grammy, Hossein Alizadeh, maître du târ et du setâr (luths de la tradition persane), se produit pour la première fois à Lyon accompagné de Pejman Hadadi, maître du tombak (la percussion iranienne).   Ils improvisent en duo, sans avoir rien décidé à l'avance, sans filet en quelque sorte. L’utilisation du Tar préserve l’une des traditions de la culture iranienne, tout en donnant à voir un véritable spectacle de percussion."


 Points de vente : Fnac - Carrefour - Géant - Magasins U – Intermarché 08 92 68 36 22 (0,34€/min) Renseignements 06 15 70 34 32 Tarifs : 15€ à 25€ Tarif réduit: Etudiant - Adhérent FNAC et CE

Rapport de l'ACAT sur la torture


L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a publié « Un monde tortionnaire », rapport sur les pratiques de la torture dans plusieurs pays au cours de l’année 2011». Parmi les pays recensés figure la Turquie. Dans le chapitre consacré à ce pays, il est dit d’emblée qu’« une part substantielle des atteintes aux droits de l’homme commises par les autorités turques est liée au conflit politique les opposant, depuis la création de la République, au peuple kurde. » Se fondant sur les chiffres fournis par l’IHD en Turquie, l’ACAT indique qu’après avoir diminué entre 2004 et 2007, « le recours à la torture et aux mauvais traitements a considérablement augmenté à partir de 2008 » et que « les principales victimes de torture et de mauvais traitements sont les Kurdes. »

Les victimes kurdes de la torture appartiennent ou sont soupçonnées d’appartenir à des organisations accusées d’être affiliées au PKK, comme le parti BDP et l’Union des communautés au Kurdistan. Elles peuvent être aussi arrêtées au cours de manifestations. La plupart d’entre elles sont jugées et condamnées en vertu d’articles de la loi antiterroriste, par exemple les articles 220 et 314 du Code pénal à l’encontre des « groupes ayant l’intention de commettre des crimes contre la sûreté de l’État ou contre l’ordre constitutionnel et son fonctionnement, et de la loi sur les manifestations et les rassemblements publics ». Il est souligné aussi que de nombreux mineurs accusés d’avoir jeté des pierres sur les policiers ou d’avoir participé à une manifestation subissent les mêmes sévices que les adultes, même si le 22 juillet 2010, le Parlement a amendé la loi antiterroriste afin que les adolescents de plus de 15 ans ne soient plus poursuivis et condamnés comme des adultes, dans des délits liés au terrorisme.

Un amendement de la loi sur les pouvoirs et obligations de la police datant de juin 2007 permet aux policiers de recourir aux armes à feu lors de la capture d’un suspect ou lorsqu’ils rencontrent une « résistance ne pouvant être contrée par la force physique ». Dans les faits, ces circonstances sont souvent invoquées « de façon extensive à l’encontre des Kurdes ».

Les actes de brutalité sont maintenant fréquemment perpétrés par les forces de l’ordre dans les véhicules ou dans la rue, depuis que des caméras ont été installées dans les centres de détention. Les commissariats où l’on a le plus recours à la torture en Turquie sont ceux des unités anti-terroristes dans les régions kurdes, comme celles de Diyarbakir ou d’Adana. Dans les centres de détention, beaucoup d’actes de torture et de mauvais traitements sont perpétrés par les gendarmes et les gardiens de prison, principalement contre des prisonniers politiques, enfants ou adultes. Les prisons de Kürkçüler et de Ceyhan à Adana, de Diyarbakir, d’Erzurum et de Konya connaissent le plus grand nombre d’exactions.
Les méthodes de torture se sont modifiées avec une baisse des sévices laissant le plus de traces, falaka, électrochocs, pendaison palestiniennes, pour laisser place à des formes de torture moins visibles, comme « les gifles répétées, la mise à nu, la privation de sommeil et de nourriture, l’arrosage avec de l’eau froide, les menaces de viols, les simulacres d’exécution, l’isolement, l’exposition au froid ainsi qu’à une musique forte et à des hurlements. Les mêmes méthodes sont utilisées sur les enfants. » Concernant les Kurdes, il s’agit principalement de leur extorquer des aveux susceptibles de les faire condamner pour terrorisme. Enfin les femmes kurdes qui ont subi des viols en détention choisissent très fréquemment de se taire par peur des représailles de leur propre famille qui pourrait avoir recours au crime d’honneur.

L’ACAT rappelle que « l’article 90 de la Constitution donne valeur de loi aux conventions internationales, notamment à la Convention contre la torture ratifiée en 1988 » et que « en tant que membre du Conseil de l’Europe, la Turquie est liée par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Par conséquent, elle est justiciable devant la Cour européenne des droits de l’homme et s’est d’ailleurs déjà fait condamner à plusieurs reprises sur le fondement de l’article 3 de la Convention interdisant la torture. »

Dans sa propre constitution, l’État turc condamne la torture et les mauvais traitements. L’article 94 énonce ainsi : « Un agent public qui effectue, envers une personne, n’importe quel acte incompatible avec la dignité humaine et qui cause à cette personne une souffrance physique ou mentale, affecte la perception de la personne ou sa capacité d’agir sur sa volonté ou qui l’insulte, devra être emprisonné pour une durée de trois à douze ans. » Dans le principe, la peine encourue est de huit à quinze ans si la victime est « un enfant, une personne physiquement ou mentalement incapable de se défendre ou une femme enceinte » ou « un fonctionnaire ou un avocat [visé] en raison de ses fonctions. » Si des violences sexuelles sont pratiquées, la peine est au minimum de dix ans. Dans l’article 95, il est prévu qu’en cas de décès de la victime, la peine peut aller jusqu’à la perpétuité.

Mais un rapport du Comité d’enquête sur les droits de l’homme du Parlement turc, montre qu’entre 2003 et 2008, « aucun des 35 procès intentés contre 431 policiers d’Istanbul pour torture ou mauvais traitements n’a débouché sur une condamnation. » Le plus souvent, les agents poursuivis le sont en vertu de l’article 256 du Code pénal, pour « usage excessif de la force » ou pour « coups et blessures volontaires » (article 86), les peines prévues allant d’un an et demi à quatre ans et demi de prison. Par ailleurs, selon l’article 51 du Code pénal, « toute peine de prison de deux ans ou moins peut être commuée en peine avec sursis. » De plus, la majorité des enquêtes sur les cas de torture sont confiées à la police elle-même et non au procureur. Les policiers, en plus d’entraver les enquêtes, ripostent par des plaintes contre leurs victimes pour « résistance aux forces de sécurité » (article 265) ou pour « diffamation contre la police » (article 125).

9ème Festival du Cinéma turc de Paris



Du 30 mars au 8 avril, à la Filmothèque du Quartier Latin 9 rue Champollion - 75005 Paris.

Programme et détails sur le site de l'ACCORT.

mercredi, mars 21, 2012

Commémoration de Halabja


L’Institut kurde de Paris vous invite à une commémoration du massacre de Halabja, le samedi 24 mars à 16 heures, au 106 rue Lafayette, 75010, Paris.


Souvenir et au-delà
Pour ne pas oublier ce qui s’est passé à Halabja et empêcher un autre génocide

Après-midi musique et de poésies avec Nazand Begikhani lauréate du prix féminin de poésie Simone Landry et Hassan Tabar au santour.


Lire aussi :







mardi, mars 20, 2012

Ensemble Al-Kindi : Transe soufie d'Alep







Mardi 27 mars 2012, à 20 h 30 au Trianon, 80 bd de Rochechouart, Paris 18º, Métro Anvers :

Transe soufie d'Alep, avec l'ensemble Al-Kindi


"La beauté des musiques et des chants du Moyen-Orient et de Syrie intérprétés par le célébre ensemble instrumental Al-Kindi sous la direction de Julien Jâlal Eddine Weiss. Les danses sacrées et le rituel hypnotique des derviches tourneurs ajoutent à la magie de ce spectacle envoutant."
Détail et réservations.


Newroz pîroz be


lundi, mars 19, 2012

Les Gâthas dites de Zarathustra et les origines du mazdéisme




Du mardi 20 au samedi 24 mars à 0h 35, sur France Culture : Les Gâthas dites de Zarathustra et les origines du mazdéisme. Collège de France, langues et religions indo-iraniennes, cours de Jean Kellens. L'Éloge du Savoir.


Présentation de l'éditeur
Que peut-on savoir aujourd'hui de la religion de l'Iran préislamique? Zoroastre, longtemps considéré comme le Moïse de l'Iran antique, que les manuels présentent comme un prophète monothéiste et un réformateur religieux, a-t-il vraiment vécu et accompli son œuvre au VIe siècle avant J.-C. ? Dans ce livre novateur, Jean Kellens propose une histoire des hypothèses échafaudées sur les origines du zoroastrisme. Sans détour, l'auteur nous dit que depuis longtemps il " sentait confusément que quelque chose ne tournait pas rond " au pays des historiens du zoroastrisme. Sceptique envers le modèle d'explication historique faisant de Zoroastre un vrai prophète qui a vraiment vécu ici ou là à tel ou tel moment, il va restituer Zoroastre à sa dimension mythologique. Autrement dit, si l'auteur refuse l'hypothèse des origines prophétiques du zoroastrisme, c'est pour mieux affirmer la créativité littéraire et spéculative des vieux textes zoroastriens. 

Biographie de l'auteur

Jean Kellens est professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de "Langues et religions indo-iraniennes".


 Broché: 154 pages Editeur : Seuil (2 février 2006) Collection : La Librairie du XXIe siècle

dimanche, mars 18, 2012

Pour un instant, la liberté

Lundi 19 mars à 22 h 20 sur ARTE : Pour un instant, la liberté (Ein Augenblick Freiheit) d'Arash T. Riahi, 2008.


 L'histoire Ali et Merdad tentent de fuir l'Iran avec leurs cousins Asy, 7 ans, et Arman, 5 ans, dans le but de les ramener à leurs parents qui vivent en Autriche. Mais ils doivent d'abord passer par la Turquie et attendre un hypothétique visa qui tarde à venir. Ils font alors la connaissance d'autres réfugiés iraniens : un couple et leur petit garçon cherchant à prouver aux pouvoirs publics qu'ils sont persécutés pour des motifs politiques ou encore un professeur et un jeune Kurde qui surmontent leurs difficultés quotidiennes grâce à un incroyable sens de l'humour... Des hommes et des femmes qui attendent désespérément de gagner l'Europe, terre de libertés...

mardi, mars 13, 2012

Newroz 2012

Le 21 mars 2012, 20 h 30,  à l'Institut du Monde arabe, Auditorium Rafik Hariri, l’Institut du monde arabe et la Représentation du Gouvernement Régional du Kurdistan Irakien en France s’associent pour fêter Newroz (Nouvel-An kurde).

À cette occasion deux artistes de renommée et de talent - Hani et Çarnewa viendront avec leur troupe faire découvrir au public parisien la richesse et la diversité des traditions musicales kurdes. 


Hani :





La voix de Hani mêle délicatesse et force. Une voix de femme qui puise son inspiration dans les berceuses de sa mère et de sa grand mère. Originaire du Kurdistan iranien, Hani quitte sa ville natale de Sineh pour se perfectionner auprès des grands maîtres au Conservatoire de Téhéran.
Puis, elle s’installe au Kurdistan irakien pour y bénéficier de l’espace de liberté qui y est offert. Elle atteint rapidement une grande popularité qui traverse les frontières grâce aux médias et à la télévision par satellite.


Suleyman Çarnewa :



Né dans une contrée du Kurdistan frontalière avec l’Arménie, Suleyman Çarnewa renouvelle depuis 20 ans la musique kurde qui était en train de disparaître pour lui donnerune nouvelle voie (voix). Dans sa région, au pied du Mont Ararat, où jadis la vie était rythmée autour des transhumances, avant d’être tourmentée par les aléas de l’Histoire et les modes d’une vie dite moderne, Suleyman a appris que les hauts plateaux et les steppes façonnaient les hommes et leurs modes d’expression. Issu d’une lignée de troubadours, il est créateur de passerelles entre le monde d’hier et le monde d’aujourd’hui. Sa musique chante l’amour, la guerre, le « blues » de sa terre natale.


 Entrée libre sur réservation au 01 40 51 38 14 jusqu'au 20 mars 2012


dimanche, mars 11, 2012

Le Crépuscule des Assad



Lundi 12 mars à 14 h 15 sur ARTE :  Le Crépuscule des Assad, documentaire de Christophe Ayad et Vincent de Cointet (Fr., 2010).

'Portrait du clan al-Assad et de sa longue emprise sur la Syrie. Une enquête subtile qui aide à comprendre les déchirements d'aujourd'hui. Lorsqu'il accède au pouvoir en juin 2000, Bachar al-Assad apparaît comme un homme gauche et sans charisme. Nombreux sont ceux qui le jugent inapte à succéder à son père Hafez. Mais par une série de manoeuvres et d'alliances, un perpétuel double-jeu vis-à-vis des puissances occidentales et une autorité féroce, l'ancien ophtalmologue s'est imposé dans son pays comme sur la scène internationale. Christophe Ayad et Vincent de Cointet, qui ont déjà signé pour ARTE un film sur le conflit du Darfour, reviennent ici sur le règne de Bachar et sur celui de son père, et montrent comment cette famille alaouite - courant minoritaire du chiisme - s'est accaparée le pays. Ponctué d'images d'actualité, de nombreux entretiens - avec des opposants, des politologues, Émile Lahoud, ancien président libanais, les ministres Hubert Védrine et Bernard Kouchner, Stephen Hadley, conseiller du président Bush... - dévoilent l'histoire et les rouages de ce régime opaque. On comprend ainsi la position cruciale au Proche-Orient d'un pays suspecté d'être directement impliqué dans l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, et qui soutient des mouvements terroristes comme le Hezbollah. Débutant et finissant par des images clandestines des émeutes du printemps dernier, le film montre aussi les limites d'un gouvernement héréditaire qui ne se maintient que par la terreur, l'intimidation et la corruption. '

vendredi, mars 09, 2012

Nouvel An kurde

Mercredi 21 mars 2012 à 18 h 30, célébration du Newroz, nouvel an kurde, à la mairie du 10º arrondissement de Paris, en présence de Rémi Féraud, maire du 10º arrondissement et de Kendal Nezan, président de l'Institut kurde de Paris.

Salle des fêtes de la Mairie du 10º arrondissement, 72 rue du Faubourg Saint-Martin, Paris.

Entrée libre.

mercredi, mars 07, 2012

Exposition : Schkak


Du 15 au 31 mars, exposition de peintures de Schkak à l'Institut kurde de Paris, 106 rue Lafayette, 10º.

Vernissage le mercredi 14 mars à partir de 18 h.

Galerie des œuvres en ligne, détails sur le site de l'Institut.



mardi, mars 06, 2012

Pınar Selek



Demain, 7 mars, commence à Istanbul l'énième de Pınar Selek. On peut lire à ce sujet le communiqué pessimiste de son Comité de soutien (qui rappelle aussi cet acharnement judiciaire hallucinant au-delà de toute logique).

Par ailleurs, le 8 mars, à l'occasion de la journée internationale de lutte pour les droits des Femmes, Féministes sans frontière organise une journée de soutien à la sociologue :






lundi, mars 05, 2012

Les déserteurs kurdes syriens fuient au Kurdistan d'Irak

©National Geographic

Depuis 2003, le Kurdistan d'Irak sert de terre d'accueil à beaucoup de réfugiés d'Irak, principalement chrétiens, Mandéens, yézidis, et les Kurdes ayant fui Mossoul. Maintenant, le Kurdistan d'Irak s'attend à des vagues de réfugiés affluant de Syrie. De plus en plus de soldats kurdes syriens désertent et fuient en effet au Kurdistan d'Irak, pour ne pas avoir à tuer ni à être tués. L'un d'eux, qui a déserté les forces spéciales, est interviewé cette semaine dans le Kurdish Globe. Sous le pseudonyme de Berxwedan Selîm, il vit à présent à Erbil, avec son frères et trois autres Syriens, dont l'un d'eux a aussi déserté. Incorporé dans la 15ème Brigade, qui stationne dans le sud syrien, dans la province de Daraa (qui fut la première à manifester et qui a connu aussi les premiers bains de sang) il raconte ses conditions de vie sous le drapeau syrien :

"Nous avions beaucoup de pressions de la part des officiers qui nous commandaient, pour tuer les manifestants. Mon officier nous disait toujours qu'il fallait tuer les manifestants. Il disait que c'était des terroristes armés." Les ordres étaient d'arrêter et de disperser les manifestants en leur tirant dessus, mais Berxwedan donne des indications sur les scissions au sein de l'armée, qui sont un concentré de ce qui divise la Syrie : Les soldats originaires de Homs et de Daraa refusaient de tuer les manifestants, comme les Kurdes et les Arabes sunnites, mais les alaouites et les fidèles du régime le faisaient. Berxwedan Selîm dit aussi que tout soldat qui refuse de tuer est soit arrêté, soit exécuté par l'armée.

"Dans mon unité, deux soldats ont été tués par les fidèles de Bashar. Ces soldats étaient mes amis, Hozan de Qamişlo (un des principales villes kurdes de syrie) et Saleh de Hama. Ils ont été tués parce qu'ils refusaient d'obéir à l'ordre de notre commandant de tuer les manifestants." Leur exécution s'est faire de nuit, et en cachette : selon Berxwedan, les loyalistes du Baath leur ont tiré à chacun une balle dans la nuque et ont ensuite accusé les "terroristes".

Le matin, les officiers nous ont dit : "Regardez, deux d'entre vous ont refusé de tuer les terroristes et maintenant les terroristes les ont tués. Mais nous savions qu'ils avaient été tués par les officiers."

Après 6 mois de service, Berxwedan Selîm a obtenu une permission de 72 heures. Il est retourné alors chez lui, à Amude et de là, a décidé de fuir, recevant de l'aide à la fois en Syrie et de l'autre côté, au Kurdistan d'Irak, pour passer clandestinement la frontière et atteindre Erbil.

Selon lui, l'armée d'Assad est encore forte, mais il croit qu'elle va s'effondrer dans 6 mois, en raison du grand nombre de déserteurs et du fait que les soldats en ont assez.

"Nous n'avions pas assez de nourriture ni de tentes pour dormir, mais beaucoup d'armes nouvelles et de marque russe. Les soldats ont compris que la situation échappait au contrôle d'al-Assad." Il précise aussi que sa brigade était encadrée par des mercenaires, alaouites ou Iraniens.

Ibrahim Bahlawi, membre de l'association des Jeunesses kurdes syriennes, qui tient un bureau à Erbil, évoque un nombre de déserteurs kurdes syriens de plus de 150, pour ces deux derniers mois. La plupart tentent de traverser le désert pour gagner le Kurdistan d'Irak, mais franchir les frontières n'est pas aisé.

"Il y a un mois, un soldat, Hogir Hawar Muhammad a déserté de son poste en Syrie et a traversé la frontière au Kurdistan. Là, il a été arrêté par les autorités kurdes pour avoir franchi illégalement la frontière. Bahlawi a appelé les autorités de Bagdad et du Kurdistan à permettre aux déserteurs syriens d'entrer en Irak.

Il semble que l'appel ait été entendu au Kurdistan puisque le 27 février dernier, le Gouvernement régional du Kurdistan annonçait que le statut de réfugiés allait être accordé à 30 soldats kurdes ayant fui la Syrie.

"Nous les accueillons pour des raisons humanitaires, ils sont sous notre protection et nous leur avons donné le statut de réfugiés" a déclaré Anwar Haji Othman, adjoint du ministre des Peshmergas. "Nous ne les remettrons pas au gouvernement syrien parce qu'ils sont Kurdes et c'est notre droit de les protéger.

Selon Anwar Hajo Othman ces 30 soldats ont passé la frontière entre la Syrie et la province de Duhok. Les premiers chiffres officiels parlent de 15 familles et 130 civils hommes, répartis entre deux camps à Duhok, où vivent déjà 1800 Kurdes de Syrie (sans doute des réfugiés de 2004). Mais d'autres réfugiés vont suivre, selon les estimations du gouvernement kurde. Shaker Yassin, qui dirige le bureau de l'immigration du ministère de l'Intérieur, a ainsi déclaré à l'AFP qu'ils attendaient encore un millier de familles à Duhok et qu'un nouveau camp allait être installé. 

dimanche, mars 04, 2012

Quatre philosophes en Islam : Avicenne, Sohrawardî, Nasiruddin Tûsî, Mula Sadra

Du lundi 5 au jeudi 8 mars à 10 h 00 sur France Culture : Quatre philosophes en terre d'Islam. Avicenne, Sohrawardi, Nasiruddin Tûsî, Mula Sadra. Avec Christian Jambet. Les Nouveaux Chemin de la Connaissance.

vendredi, mars 02, 2012

Loin de chez moi… mais jusqu'où ?


« Si on me demande où j'en suis, je réponds que je tiens bon la barre, que j'ai appris à jouer avec les vents qui m'ont d'abord déroutée. Mais je ne peux pas mettre le cap sur le lieu dont je parle, le pays qui me manque. » « Loin de chez moi... mais jusqu'où ? dit la douleur de l'exil non choisi et, au-delà, l'espérance et le courage d'une femme libre qui a fait siens ces mots de Virginia Woolf : « Mon pays à moi, femme, c'est le monde entier ». 
« Pınar Selek s'est entrainée dès l'enfance à repousser les murs des espaces, réels et imaginaires, qu'elle habitait. Tout en nuances poétiques, son récit explore les tensions entre la nostalgie pour là-bas et l'attirance pour l'ailleurs. Il évoque la familiarité rassurante de la langue et des choses avec lesquelles on a grandi, l'audace qui pousse à se risquer toujours plus loin sur les chemins, et le désarroi devant l'inconnu, après l'arrachement brutal aux êtres et aux lieux. La beauté des rencontres, aussi, et le plaisir pris à tisser des liens dans les marges immenses qui se jouent des frontières. » (extraits de la quatrième de couverture) 


En librairie début mars 2012
Editions iXe, 28 bd du Nord, 77520 Donnemarie-Dontilly
 tél. 33 (0)1 60 67 38 14 - 33(0)6 75 5075 81
ixedit@orange.fr
– www.editions-ixe.fr


jeudi, mars 01, 2012

Festival du film et forum international sur les droits humains



Du 2 au 11 mars à Genève, Maison des Arts du Grütli, le Festival est dédié particulièrement, cette année, à la Syrie. Sera projeté le 2 mars à 20 h 45 le documentaire de Sofia Amara, en présence de la réalisatrice : 


Syrie, dans l'enfer de la répression (France // 2011 // Couleur // 52 français/arabe) 
Sofia Amara se présente comme la première journaliste indépendante à rapporter des images de la répression syrienne. Les médias étant interdits d’entrée depuis le début de la révolte, la réalisatrice nous entraîne clandestinement dans le secret des comités de coordination, parmi les Officiers Libres qui s’élèvent contre un véritable terrorisme d’état. Dans la Syrie de Bachar al-Assad, meurtres de manifestants, enlèvements et torture sont devenus monnaie courante. Même les enterrements sont la cible de bombardements. Mais il n’y a pas que l’horreur. Ce que la réalisatrice nous montre aussi, ce sont d’incessantes manifestations pacifiques ; des places, des villes entières, toutes mues par le même élan de rébellion et d’espoir. Le peuple ne se rend pas. Décrié par le régime, ce reportage relate de l’intérieur la plus grande crise actuelle du monde arabe.

Suivi d'un débat sur la révolte syrienne :


Révolte Syrienne : inertie coupable 2 Mars/ 20h45 / Alhambra / Co-présenté avec Le Temps, Amnesty International et ARTE. 
Intervenants : Anouar Malek | Haytham al-Maleh | Neil Sammonds | Samar Yazbek |
Voilà une année que les Syriens sortent de chez eux pour dire NON à la dictature. Une année qu'ils subissent une répression particulièrement odieuse et pernicieuse dont les enfants ne sont pas épargnés. A Deraa, Homs, Hama, et même Damas, les exactions ne se comptent plus : tueries, tortures, détentions arbitraires, disparitions, viols. Des hôpitaux sont transformés en lieux d'arrestation et de sévice. En décembre, faisant état d'au moins 5'000 morts, la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, a exhorté Damas à « rendre des comptes » pour ce qu'elle a qualifié de « crimes contre l'humanité ». De son côté, le Conseil national syrien, représentant le gouvernement d'opposition en exil, n'a eu de cesse d'invoquer la « responsabilité de protéger », demandant notamment la création de couloirs humanitaires pour venir en aide aux populations. Mais la communauté internationale est restée sourde à ces appels. Pourquoi cette inertie? Le veto imposé par la Russie et la Chine au Conseil de sécurité de l'ONU ne peut expliquer à lui seul ce silence criminel. Le principe d'une intervention en Libye a pourtant été rapidement accepté. Pourquoi ce deux poids deux mesures? Quid de couloirs humanitaires ou des zones tampons pour venir au secours des civils syriens? En décembre, une délégation de la ligue arabe a été dépêchée sur place, mais la légitimité de cette mission sous haute surveillance du régime syrien a été sérieusement écornée. Plusieurs observateurs ont jeté l'éponge, dont Algérien Anouar Malek, qui a dénoncé une « mascarade » et a déclaré ne pas vouloir assister à un « désastre humanitaire ». A l'heure où la perspective d'une guerre civile dans tout le pays est redoutée, se pose toujours la question d'une intervention extérieure. Mais comment mettre en pratique la responsabilité de protéger sans embraser encore plus le pays et la région?


À signaler aussi le 5 mars à 18 h 45 :

Aghet - Ein Völkermord (Aghet: 1915, le génocide arménien) 
Allemagne // 2010 // Couleur // 83 vo. allemand, st. ang/fr Aghet. 
Un mot qui signifie catastrophe en arménien, mais surtout le mot qui désigne le génocide arménien. Un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, déportés, massacrés, exterminés et une nation rayée de la carte de l'empire Ottoman entre 1915 et 1918. Parti à la rencontre de la diaspora, s'appuyant sur des documents d’archives diplomatiques allemandes et américaines, exhumant des témoins de l'époque - à qui des acteurs allemands prêtent leur voix -, le documentariste Éric Friedler illustre la chronique impitoyable de la tragédie arménienne, pour mieux dénoncer les négationnistes. En particulier les autorités turques pour qui le sujet reste tabou. Le prix Nobel de littérature Orhan Pahmuk a été poursuivi en justice pour l'avoir évoqué, et le journaliste turc arménien Hrant Dink purement et simplement assassiné. À l'heure où la France s'attire les foudres d'Ankara pour avoir pénalisé le négationnisme du génocide arménien, Aghet tranche radicalement dans le vif du débat.

Une métamorphose iranienne



Présentation de l'éditeur 
Le cauchemar de Mana Negestani commence en 2006, le jour où il dessine une conversation entre un enfant et un cafard dans le supplément pour enfants d'un hebdomadaire iranien. Le cafard dessiné par Mana utilise un mot azéri, et les azéris, peuple d'origine turque du nord de l'Iran, sont depuis longtemps opprimés par le régime central. Pour certains d'entre eux, le dessin de Mana est la goutte d'eau qui fait déborder le vase et un excellent prétexte pour déclencher une émeute. Le régime de Téhéran a besoin d'un bouc émissaire, ce sera Mana. Lui et l'éditeur du magazine sont arrêtés et emmenés dans la prison 209, une section non officielle de la prison d'Evin, sous l'administration de la VEVAK, le ministère des Renseignements et de la Sécurité nationale... 
Au bout de deux mois de détention, Mana obtient un droit de sortie temporaire. Il décide alors de s'enfuir avec sa femme. Bouleversant, Une métamorphose iranienne est une plongée en apnée dans le système totalitaire kafkaïen mis en place par le régime iranien. 
Biographie de l'auteur 
Mana Neyestani est né à Téhéran en 1973, il a une formation d'architecte, mais commence sa carrière en 1990 en tant que dessinateur pour de nombreux magazines culturels, littéraires, économiques et politiques. Il devient illustrateur de presse à la faveur de la montée en puissance des journaux réformateurs iraniens en 1999. Catalogué comme dessinateur politique, Mana Neyestani est ensuite contraint de faire des illustrations pour enfants. Celle qu'il fait en 2006 conduit à son emprisonnement et à sa fuite du pays. Entre 2007 et 2010, il vit en exil en Malaisie, réalisant des illustrations pour des sites dissidents iraniens. Suite à l'élection frauduleuse de 2009, son travail est devenu le symbole de la défiance du peuple iranien. Il vit actuellement à Paris, en résidence d'artiste à la Cité Internationale des arts dans le cadre du programme international ICORN de soutien à la liberté d'expression.

Broché: 200 pages
Editeur : Editions Cà et Là / Arte Editions (17 février 2012)
Collection : Longues Distances
ISBN-10: 2916207651
ISBN-13: 978-2916207650

Concert de soutien à l'Institut kurde