mercredi, juillet 13, 2011

Maya

Universum - C. Flammarion, Holzschnitt, 
Paris 1888, 
Kolorit : Heikenwaelder Hugo, Wien 1998


Trente ans après mes premières contemplations provençales du ciel nocturne, lorsque je lève encore la tête vers le firmament étoilé, je n'y vois plus la même chose. Vingt années d'interrogation sur la forme de l'espace ont changé mon regard. On ne peut voir dans le ciel que ce qu'on est préparé à voir.
Jen-Pierre Luminet, L'Univers chiffonné : I, La forme de l'espace ; 23, Maya.

Comme cela est vrai de toutes formes de connaissances, que ce soit en sciences humaines ou en sciences exactes, en philosophie comme en religion. Là-dessus, d'ailleurs, les constructions religieuses, qui sont toutes aussi mouvantes et soumises à l'histoire des mentalités que le reste, devraient en prendre de la graine une fois pour toutes, avec l'astro-physique moderne pour modèle, qui n'a cessé de voir bouleversés et remaniés toutes ses bases théoriques, gravité, relativité, univers fini, infini, plat, chiffonné, big bang, les uns balayant parfois les autres, alors que les constructions religieuses sont souvent des dogmes s'ajoutant les uns sur les autres, comme de monstrueux et irréguliers agrégats, desquels il est interdit de rien jeter. 

Un peu auparavant, Jean-Pierre Luminet cite Bertrand Russel : 'ce que les hommes veulent en fait, ce n'est pas la connaissance, c'est la certitude'. En tout, il faudrait, chaque matin, remiser au placard nos certitudes et faire bon visage, à l'avance, à l'inconnu du jour qui va se présenter à la porte, au paysage étrange et étranger qui va se présenter à la fenêtre.

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