mercredi, août 05, 2009

Une bonne crise de rire...

"Les régions formellement déconseillées sont indiquées en rouge. Les régions indiquées en orange sont déconseillées sauf raisons professionnelles impératives."


Comme chaque année rigolons bien en lisant les conseils officiels du ministère des Affaires étrangères sur les voyages au Kurdistan. Déjà, vu la carte, on est prévenu d'emblée : Apparemment les touristes n'ont rien à y foutre. Pas grave, la prochaine fois, on fera semblant de bosser. D'autant plus qu'il y a une légère contradiction dans le texte :

Les voyages touristiques sont formellement déconseillés sur l’ensemble du territoire, à l’exception des principales villes de la région autonome du Kurdistan.

Je me demande ce que le ministère entend par "principales villes", mais il y a des chances que ça ne comprenne pas Amadiyya - et encore moins Komané-Kwané. Je crois que la prochaine fois que je voudrais m'amuser, je dirais à Monseigneur Rabban: "Ah ben non, on peut pas aller dans ton village, paraît que c'est un terrible coupe-gorge à Français..."

Les personnes qui décideraient d’effectuer, sous leur responsabilité, un déplacement en Irak doivent systématiquement se faire connaître de l’ambassade à Bagdad ou du consulat général à Erbil et respecter strictement les consignes de sécurité.

Euh... on a dû zapper un peu les présentations. On nous dit jamais rien à nous !

Dans les trois provinces du Kurdistan
Les voyages dans les trois provinces de la région autonome du Kurdistan (Dohouk, Erbil et Souleymanieh) sont possibles (Ils sont trop gentils de nous donner la permission...). Il est fortement recommandé de se rendre dans la région par l’un des deux aéroports internationaux (Erbil ou Souleymanieh) depuis les capitales régionales ou européennes. L’arrivée par la route depuis la Turquie ou l’Iran est déconseillée (en fait via la Turquie on risque surtout de galérer des heures aux contrôles interminables d'Ibrahim Khalil, et de se prendre la tête avec des connards pro-Touran et anti-Kurdistan plus ou moins galonnés ; on m'a dit qu'il y en avait pourtant des sympas, alors on va pas généraliser). L’arrivée depuis le reste de l’Irak est à proscrire absolument. Les déplacements au sein de cette région doivent être limités aux principales agglomérations, avec un encadrement local. (ça va comme encadrement occasionnel on a eu deux évêques, un Pîr yézidi, et le PDK d'Amedî ou de Salahaddin, mais je me demande si c'est assez. La prochaine fois on demandera un corps de Peshmergas entiers... Sinon il suffit de prendre un taxi et de dire où on veut aller, tout simplement). Les limites de ces trois provinces ne doivent en aucun cas être dépassées (pas vrai on va aussi très facilement à Al-Qosh). La situation demeure en effet très dangereuse dans les provinces limitrophes de Ninive (Mossoul et Tamim (Kirkouk) (En fait, pour revenir de Sulaymanieh à Erbil il y a deux routes : une longue, par Koya, une courte, par Kirkouk. Devinez celle qu'on a prise en 2007. Jamais eu aussi peu de contrôles sur la route, d'ailleurs ; y en a plus entre Erbil et Duhok).

Autres consignes remarquablement suivies seule ou accompagnée depuis 2006 :

* proscrire tout déplacement la nuit (bon il faut le savoir les pervers sexuels se cachent tous sous la profession de taxi chrétien à Ankawa ; suffit de demander à un taxi sa religion...);

* éviter absolument de fréquenter les lieux publics connus pour accueillir des représentants des forces de sécurité irakiennes (policiers, militaires, gardes nationaux) ou de la force multinationale, ou des étrangers en général (donc il faut aussi éviter le consulat si je comprends bien tout).

Eviter en particulier les hôtels (voilà, dormir dans la rue est tellement plus sûr), quelle que soit leur catégorie , les commissariats de police, lieux de culte (églises - la prochaine fois qu'on loupera une messe, penser à dire à Rabban que c'est parce qu'on obéit aux consignes de sécurité du consulat qu'on veut pas entrer*sifflotement*, mosquées), les restaurants réputés recevoir une clientèle étrangère (le Sheraton, Ankawa, et tous les endroits où l'on boit, soyons larges),
tous endroits susceptibles d’être visés par des attentats ou des attaques ;

rester très prudent et discret (qui nous a dénoncées ???) lors de l’utilisation d’appareils photographiques.

Il est souhaitable que les personnes désirant séjourner au Kurdistan recueillent au préalable l’avis du consulat général de France à Erbil.



'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

4 commentaires:

  1. Ils sont tellement drôles aux affaires étrangères que ça fait un moment que j'ai la page dans mes favoris !

    Je me demande s'il arrive aux mecs qui rédigent ce genre d'élucubrations de sortir de chez eux, parce que le meilleur moyen de ne pas avoir de problème, c'est de faire exactement le contraire de ce qu'ils préconisent.

    Bon, rien que pour leur faire plaisir, j'accélère la préparation de mon nouveau site Kurdistan photos pour y mettre quelques une des 15.000 photos que j'aurais dû éviter de prendre dans des églises où on aurait pas dû aller... MDR !!!

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  2. Legleg8:19 PM

    Le routard a un sérieux concurrent en ce domaine...
    J'avais bien rit aussi sur la partie Turquie à propos de la region de mardin et diyarbakir il y a quelques temps

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  3. On attend avec impatience le Guide du Routard sur le Kurdistan d'Irak...

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  4. Legleg9:09 AM

    Faudrait qu'ils remettent à jour leurs infos aussi.
    Je viens de faire un tour sur la fiche Turquie :
    Dernière minute :
    Un double attentat au colis piégé imputé au PKK a été perpétré le 27 juillet 2008 dans un quartier populaire de la partie européenne d’Istanbul, faisant 17 morts dont 4 enfants et 115 blessés. Il fait suite à plusieurs autres attentats meurtriers commis depuis un an et demi, en divers points du territoire turc.

    Même le gouvernement et la tv, ont admis que c'eétait Ergenekon...

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Concert de soutien à l'Institut kurde