samedi, février 28, 2009
TURQUIE : LA LANGUE KURDE ENJEU DES MUNICIPALES
vendredi, février 27, 2009
SULEÏMANIEH : A TROIS MOIS DES ELECTIONS, GRAVE CRISE INTERNE A L’UPK
jeudi, février 26, 2009
TURQUIE : ENQUÊTE SUR DES CHARNIERS A SIRNAK
mercredi, février 25, 2009
ERBIL : POURPARLERS AUTOUR D’UNE POSSIBLE AMNISTIE DU PKK ?
mardi, février 24, 2009
Le Livre des pénétrations métaphysiques
Transhumances kurdes : le site
lundi, février 23, 2009
Toujours Mor Gabriel....
samedi, février 21, 2009
Conférence
A.G.E.C.A. 177 rue Charonne, 75011 Paris. Métro : Alexandre Dumas ou Charonne.
mardi, février 17, 2009
Update : Une mosquée datant de 397 ap. J.C. volée par les Syriaques
Texte français de la pétition :
"Afin de mettre fin à une guerre sale et tout ce qui en a découlé, comme la pollution écologique, des crimes non résolus, des exécutions sans procès, des massacres et des meurtres de masse, nous voudrions vous faire part d'une autre souffrance qui s'ajoute à celle, quotidienne, que connaît la région de Mésopotamie.
Depuis le 19 novembre 2008, les media, et surtout le journal Evrensel, ont publié une série d'articles afin d'attirer l'attention sur le fait que les Assyriens qui vivent dans leur patrie du Tour Abdin depuis 5000 ans vit sous pression et est en danger d'extinction tout comme les Yézidis.
Une fois de plus, au sujet du même pays, nous voudrions faire entendre notre voix, tout comme pour éviter que Hasankeyf à Batman soit engloutie, nous avons élevé nos voix contre la construction du barrage d'Ilisu sur le Tigre. Nous croyons que chaque culture apporte sa variété et que la destruction d'une culture se fait au détriment de toutes les autres ; que la liberté perdue par un seul est une liberté pardue pour tous. Ainsi nous cherchons à résoudre ce problème.
Le dernier scénario en date concerne le monastère Mar Gabriel, vieux de 1600 ans, à Midyat (Mardin), où les responsables locaux de villages, afin de créer une inimitié entre les groupes ethniques de la région (bien qu'ils ne soient nullement en droit de le faire), ont proclamé avoir des droits sur des terres que les habitants eux-mêmes savent très bien appartenir au monastère depuis sa fondation. De fait, ces responsables de villages réclament les terres-mêmes sur lesquelles le monastère a été bâti. Il est évident qu'ils menacent l'existence même de ce monastère. Et le monastère doit maintenant faire face à six procès similaires.
Le monastère de Mar Gabriel est un héritage de l'histoire assyrienne qui nous est transmis à tous. Pensez que depuis des milliers d'années, il est le témoin d'une vie fraternelle menée ensemble, malgré toutes les difficultés. La Mésopotamie a été submergée par des flots de sang, de souffrances, d'anéantissement et de persécutions ; il est maintenant temps, pour elle, de produire les fleurs de la paix. Les Assyriens ne sont pas en faute. Ils ont le droit de vivre dans leur patrie sans peur, comme tous les autres hommes. Nous invitons ceux qui croient qu'aucune nuances des couleurs de cette antique terre ne doit être perdue, de nous soutenir à l'instar du Conseil de la paix d'Izmir, sans souci des croyances religieuses, dans cette campagne que nous avons lancée et qui s'intitule : "D'Izmir à la Mésopotamie"
Cette fois-ci le motif de cette "redistribution" est encore plus gratiné : les villageois prétendent qu'à l'origine, avant la construction du monastère, il y avait une mosquée. Et que donc ces sales giaours ont volé au Dar al-Islâm des terres pour y bâtir dessus leur centre de contre-propagation de la vraie foi... Rappelons que l'église a été fondée en 397, les plus vieux bâtiments du monastère dans les années 400-401, et qu'à l'époque, pour trouver des musulmans, des muezzins et des mosquées dans la région, fallait vraiment chercher... Mais qu'à cela ne tienne, ils ont la preuve : un mur qui enserre les terres et le monastère, qui aurait été, selon eux une mosquée. Le fait que ce mur date en réalité des années 1990 et non 390, qu'il a été érigé pour protéger le lieu, alors en pleine ligne de front entre le PKK et l'armée, ne paraît pas beaucoup ébranler la certitude des plaignants : "Dieu est plus savant que vous sur ces choses, et ça tombe bien, Dieu est avec nous, compris ?"
Mais l'Etat turc n'est pas tout blanc dans cette affaire car conjointement - et la coïncidence dans le temps est curieuse - à la réclamation des maires locaux pour activités anti-islamiques et vols de terre musulmane, les fonctionnaires du cadastre ont voulu, en 2008, redessiner les limites des propriétés d'Etat en décrétant que les terres autour du Mor Gabriel étaient finalement "forêts publiques".
Mais pour le moment, hormis la Région du Kurdistan qui a une politique de réinstallation et de repeuplement chrétien des montagnes, et les Alaouites syriens qui leur fichent relativement la paix, occupés qu'ils sont à chasser et spolier les Kurdes, les Etats qui sont censés abriter et protéger ces citoyens de seconde zone sont assez indolents sur la question, sinon fortement complices.
Selon David Gelen, qui préside la fondation araméenne, les religieux de Mor Gabriel, l'évêque, les moines et les moniales sont actuellement en butte à une campagne d'intimidations et directement menacés par les villageois, si bien qu'ils n'osent même pas se présenter eux-mêmes au tribunal ou se défendre d'une façon ou d'une autre. Ils restent confinés dans leurs murs, ne se sentant peut-être guère assurés d'une protection légitime de la part des autorités locales.
"En Turquie, explique David Gelen, la liberté religieuse est garantie par la constitution. Mais ceux qui ne sont pas reconnus en tant que minorités n'existent pas, en termes pratiques. Les Syriaques, contrairement aux Grecs et aux Arméniens, ne sont pas reconnus comme minorité religieuse, bien qu'ils vivent ici depuis des millénaires. Le but de ces menaces et de ces procès est d'opprimer cette minorité et de l'expulser de Turquie, comme un corps étranger."
Le 11 février, l'Union européenne doit aborder avec la Turquie la question des droits de l'homme et de la liberté de culte pour les minorités non-musulmanes en Turquie. "Nous espérons que nos droits seront reconnus", déclare David Gelen, "mais nous sommes convaincus que pour l'Etat turc, le temps est venu de reconnaître, d'accepter et de protéger la multiplicité culturelle du pays, au lieu de la combattre. La Turquie doit décider si elle veut préserver une culture vieille de 1600 ans, ou anéantir les derniers vestiges d'une tradition non-musulmane. Ce qui est en jeu est le multiculturalisme qui a toujours caractérisé cette nation, depuis l'Empire ottoman."
Comme les Kurdes, les Syriaques de haute Mésopotamie ont été dispersés et divisés entre 4 Etats, la Syrie, la Turquie, l'Irak, l'Iran. Le Traité de Lausanne aurait dû les protéger mais ses différentes clauses concernant la protection des minorités religieuses (Section III, article 37-45) n'ont, en ce qui les concerne, jamais été respectées. Comme les Kurdes, ils sont pourtant fortement unis par la langue, une histoire et une culture communes. Et au rebours des Kurdes, ils sont unis par une seule religion, même si leurs églises sont ultra-fragmentées. Par contre, là aussi au contraire des Kurdes, ils n'ont pas réellement de continuité territoriale dans leur peuplement, et cette dispersion ne s'est pas arrangée avec le génocide. Aussi dépendent-ils du bon vouloir des Etats pour les protéger contre la cupidité locale.
"Comme l'histoire nous l'enseigne, la religion a toujours eu un rôle dominant dans la civilisation, constate Yashar Ravi, président de la communauté syriaque orthodoxe d'Antioche. "La nôtre est sans aucun doute celle d'un peuple très religieux, et nous sommes fiers de parler la langue de Jésus : cette langue qui a été, en termes de diffusion, l'anglais du Moyen-Orient." (Apparu au XII° siècle avant J.C, l'araméen s'est peu à peu répandu en temps que lingua franca, langue de culture, langue religieuse, langue diplomatique et langue impériale avec l'Empire perse. Seul le grec a eu autant de prestige et de diffusion dans l'Antiquité).
Le procès concernant le statut de "forêt publique" que l'Etat turc veut attribuer aux terres du monastère, qui devait avoir lieu le 16 janvier, est reporté au 11 février 2009, le tribunal souhaitant étudier davantage le dossier avant de conclure. Peut-être ont-ils besoin, cette fois-ci, d'expertises sylvicoles pour décider (quand ils auront trouvé les arbres) si c'est une forêt musulmane ou chrétienne ?
(source, Asianews, Zaman).
mardi, février 10, 2009
TV : Où l'on reparle de l'Iran
Mardi 17 février :
- à 23h25 : 1/3 : Khomeiny, l'homme qui a changé le monde.
Mercredi 18 février :
- à 23h00 : 2/3. Un Etat marginalisé.
- à 0h00 : 3/3. Le défi nucléaire.
lundi, février 09, 2009
Présent et devenir des chrétiens d'Irak
Présent et devenir des chrétiens d'Irak
Les raisons d'une Espérance
(Mes notes ont été prises à la va-vite et à la main et donc seront parfois des citations directes parfois un condensé de ce qui a été dit, et parfois ce que j'ai compris et les commentaires que ça m'inspire. Un bloc-notes informel, en quelque sorte, peut-être un peu brouillon, mais les conférences les plus vivantes sont les plus difficiles à retranscrire texto. ).
Tout commence par un cours d'histoire-géo "les chrétiens et le Moyen-Orient pour les Nuls" afin de bien situer l'espace temps des chrétiens et des Kurdes d''Irak, devant une carte projetée de la région. C'est, je crois, une bonne idée, car tous les Français n'ont pas une idée bien exacte du Kurdistan, je peux en témoigner :
A la question "D'où viennent les chrétiens d'Irak et quelles sont les raisons de l'exode ?", devant la carte de l'Irak monseigneur Rabban commence donc par faire un topo pour localiser tout ce monde. Il rappelle aux cancres les pays qui entourent l'Irak, plus ou moins directement, "le Koweit, la Syrie, la Turquie, l'Iran, la Jordanie et ici c'est l'Arabie saoudite, tous ces pays-là côtoient le Kurdistan irakien." Puis s'ensuit la présentation du Kurdistan d'Irak et des principales villes : " Duhok, Amadiyya, là c'est mon village, là c'est Sheikhan, Mossoul, Kirkouk, Suleïmanieh, et voici Erbil qui est la capitale fédérée du Kurdistan irakien".
Passons aux trois diocèses de la Région : Zakho (tenu par monseigneur Patros), Amadiyya, tenu par monseigneur Rabban et Erbil tenu aussi par monseigneur Rabban depuis 2005, après la mort du précédent évêque, "et ainsi je suis entre les deux diocèses, ce qui fait que j'ai plus de 1000 kilomètres de trajet, de villages en villages."
Les exodes passés des chrétiens d'Irak :
En octobre 2008, 2700 familles ont été obligées de s'enfuir et ont quitté la ville. A Bagdad, il reste encore 350 000 chrétiens. Avant les années 70, dans tout l'Irak, on en comptait 900 000. Aujourd'hui, la majorité d'entre eux se trouvent en Amérique, en Australie, en Europe. Beaucoup d'autres attendent depuis quelques années dans des capitales arabes voisines. Ainsi, à Alep, depuis 4, 5 ans, il y a eu un afflux de 50 000 réfugiés chaldéens, qui attendent d'être acceptés (ou non) par un pays, par les Nations Unies.
Mais l'exode n'a pas commencé en 2003. "Avant cela, tous les villages, dès 1961-1962, dans les zones qui échappaient au contrôle du gouvernement (le Kurdistan était en opposition avec Baghdad dès la chute de la monarchie) ont été vidés et les gens déplacés dans des "villages collectifs". Dans mon village, ils ont été ainsi forcés de quitter leurs maisons et leurs terres, et ils ont protesté contre l'éparpillement des familles, dans les "collectivités", le père là, le fils ailleurs, par exemple."
A Mossoul, les chrétiens ont souffert, comme les Kurdes, dans les années 1980, sous Saddam, avec la guerre Iran-Irak, qui a fait que plus d'un million et demi d'Irakiens ont été tués ou mutilés, ou ont fui pour ne pas être enrôlés. Aussi, même parmi les chrétiens, c'est surtout la jeunesse qui est partie. Tous ces jeunes qui refusaient de partir au massacre sur le front ont passé la frontière en Iran et de là ont tenté leur chance pour gagner l'Europe en partie et majoritairement l'Amérique et l'Australie. Avant, tous les Irakiens vivaient dans une grande prison appelée Irak. Mis à part une élite, ils ne pouvaient voyager. Le service militaire durait 10, 15, 20 ans. Ou bien les soldats restaient prisonniers en Iran, ou ne rentraient pas.
En parallèle, il y a eu la guerre et l'Anfal déclenchés au Kurdistan d'Irak par le gouvernement central, qui a touché les Kurdes, musulmans et yézidis, et aussi les chrétiens. Tout cela a entrainé une migration forcée à Mossoul, Bagdad ou à l'étranger. 80% des chrétiens du Kurdistan irakien ont été forcés de partir, ainsi que beaucoup de Kurdes. Même au sud de la Turquie, les Chaldéens ont émigré et ainsi ils forment une communauté en France, à Sarcelles, Lyon ou Marseille. Aujourd'hui, le mouvement s'inverse.
Après la fin de la guerre Iran-Irak, le 8 octobre 1988, les Chaldéens qui avaient fui en Turquie n'ont pas été compris dans l'amnistie des déserteurs. Saddam décimait les villages et en a massacré un grand nombre quand ils revenaient, tandis que les Kurdes étaient déportés de force dans les "Collectivité" (zones concentrationnaires autour des grandes villes comme Kirkouk ou Mossoul). "Petits et grands, femmes, hommes, tous ont été massacrés. On trouve encore aujourd'hui leurs ossements dans des charniers. Plus de 4500 villages ont été rasés, 200 000 Kurdes et chrétiens ont été tués ou déportés au sud de l'Irak. Dans la région de Barzan, 8000 personnes ont été tuées (en 1983, bien avant l'Anfal) et rien que dans la famille de notre président Barzani, 37 personnes." A Mossoul, 5000 chrétiens ont été déplacés de force dans la plaine de Ninive, à Al Qosh, Qara Qosh, Hamdanieh, etc.
Ici interruption de Fulvia Alberti qui se doute que pour le public il vaut mieux préciser de quel président il s'agit : "Quand vous dites président, il s'agit du président du Kurdistan ?"
Haussement de sourcils et mise au point en détachant fermement et clairement les mots en accentuant les points-clefs : "Il s'agit du président fédéral du Kurdistan, Barzani. Mais n'oublions pas que le président de l'Irak est lui aussi un Kurde, Jalal Talabani."
Après cette interruption, on reprend le fil :
Aussi, tout ce passé est cause pour nous tous de grandes difficultés pour faire revenir une deuxième fois ces villageois dans leurs villages, surtout sur la frontière, aussi à cause de la situation des Kurdes qui sont hors du Kurdistan d'Irak, en Turquie, et des bombardements dans cette région, tout cela les empêche de revenir. Mais des maisons ont été reconstruites dès 2003, et puis 2004, 2005, sur toute une ceinture de villages reconstruits pour les chrétiens, aidés par le Gouvernement régional du Kurdistan et Barzani, et aussi le ministre Sarkis Aghajan Mamendu (un chrétien assyrien). Il y a eu des formes d'accords passés avec les diocèses pour les financements, pour qu'ils donnent asile, et aussi qu'ils aident des médecins, des professeurs à trouver un travail à Erbil, Shaqlawa, Duhok, Suleïmanieh. "A Suleïmanieh, où j'étais il y a un mois, il y a même des Coptes qui ont été installés, ils ont émigré et ont trouvé plus de tranquillité. Le Kurdistan est donc un modèle de paix et de fraternité pour toute la Région.
Dans le village de Tell, dans mon diocèse, 70 maisons ont été construites. Les chrétiens l'avaient déserté depuis 40 ans. Lors d'une visite au président Barzani, celui-ci leur a promis que s'ils rentraient, ils pourraient se réinstaller en paix. Dans beaucoup d'autres régions, on reconstruit les villages, mais aussi de petites églises : sur le Khabour, le long du Tigre, etc."
L'exode actuel :
"La chute de Saddam a été comme ôter un couvercle de dessus une casserole, où bouillaient tous les fanatismes, et aussi a fait venir beaucoup d'éléments des pays frontaliers qui sont venus combattre les Américains. A Basra, il n'y a plus que 1500 chrétiens et un prêtre. Avant, ils étaient plus de 8000. On les empêche, par des mesures d'interdictions ou d'intimidations, de tenir boutiques, surtout les boutiques de boissons alcoolisés ou de coiffeurs. Bien sûr, ces mesures sont nouvelles en Irak, elles ne viennent pas de la mentalité irakienne, elles sont importées de l'étranger."
A Mossoul, le fanatisme était plus élaboré et plus préparé par un esprit antérieur, mais qui ne pouvait pas ouvertement se manifester. Après 2003, sans police, sans armée, il y a eu des rapts, des meurtres, pas seulement contre les chrétiens. L'exode a donc commencé à Mossoul dès 2003, et pas en 2008. Plus de 1800 Kurdes civils, qui y vivaient depuis 60, 70 ans, ont été tués. Toutes ces victimes, chrétiens et Kurdes, ont la cible des étrangers qui dominaient Mossoul dans un esprit de fanatisme religieux. En plus des meurtres (plus de 350 chrétiens) en 2008, les menaces ont fait que près de 2700 chrétiens ont fui Mossoul pour Al-Qosh, qui est ainsi passé, en population, de 10 000 à 35 000 Chaldéens.
Les chrétiens dans la Région du Kurdistan :
A partir de 1991, une zone de paix a été instaurée avec la No-Fly Zone au nord du 36° parallèle et dans les trois provinces autonomes, notamment grâce à l'action de la France. Beaucoup de villes et de villages ont été alors reconstruits, grâce à des ONG, dont Mission Enfances. Les Kurdes déplacés, les soldats déserteurs, ont pu rentrer chez eux aussi. Aussi, le climat a été bien différent, et en 2003 il régnait une paix durable dans le Gouvernement régional du Kurdistan.
A Ankawa, quartier à 98% chrétien, 30 000 personnes venues d'Irak sont ainsi venues vivre en s'ajoutant aux autochtones. Ils s'y installent, y travaillent, apprennent la langue kurde et surtout réapprennent la forme vernaculaire de l'araméen, le sureth. "C'est donc aussi un renouveau de la langue syriaque."
Enchaînant sur le renouveau du syriaque, Fulvia Alberti l'interroge sur sa grande oeuvre, son lycée mixte et multi-religieux à Duhok :
"Pour moi, c'est une des choses les plus importantes pour aller contre cette intolérance. En 1992 (dans la zone autonome kurde) il y a eu soudain la possibilité d'étudier en kurde, en arabe ou en araméen. Mais ce que je n'accepte pas, personnellement, c'est que les écoliers soient séparés les uns des autres, pour étudier chacun en leur langue. Moi, j'ai étudié côte à côte avec des Kurdes, des Arabes. Mais s'ils étudient chacun dans leurs écoles, les chrétiens ne connaitront pas de Kurdes jusqu'à leur entrée au lycée, ils ne verront que des chrétiens. De même les Kurdes doivent connaître leurs frères chrétiens et yézidis. Aussi, j'ai eu l'idée, dès 1998-1999, avec Edouard Lagourgue de Mission Enfances, d'une école qui a ouvert en 2002. Une école pour tous, chrétiens, Kurdes, Arabes, yézidis. Comme évêque et comme chrétien, je me suis décidé, avec le ministre de l'Education, à éliminer les programmes (les manuels scolaires du Baath) basés sur le fanatisme, l'histoire uniquement centrée sur les Arabes, et aussi qu'il n'y ait pas d'enseignement religieux, quel qu'il soit. Nous voulions aussi faire la promotion de la francophonie, qui maintenant va s'installer à Erbil aussi, mais nous étions des pionniers, même si nous n'avons reçu aucune aide de la Francophonie !
La majorité des étudiants sont des Kurdes, qui étudient aussi l'araméen ancien, l'araméen littéraire. Ainsi, parfois, je pose des questions de grammaire sur l'araméen ancien à mes prêtres auxquelles ils ne savent pas toujours répondre, ayant un peu oublié depuis le séminaire, alors que mes étudiants lisent et écrivent très bien l'araméen ! L'une de mes étudiantes était la première de l'école en araméen et son père, un mollah, est venu me dire combien il était fier que sa fille ait été la première parmi ceux qui étudiaient l'araméen.
Le Kurdistan doit devenir une oasis et un modèle de paix, disait monseigneur Raphaël Bidawid, mon prédécesseur à Amadiyya. Et aujourd'hui, les ministres irakiens arabes appellent tous les Irakiens à vivre cette tolérance et le respect des religions, des langues, et de l'Autre. Cette école est une réponse : Il faut connaître l'Autre et sa langue. Rappelons aussi que le fanatisme n'est pas toujours celui du terrorisme, il y a aussi le fanatisme du Bien.
Conclusion :
"Aujourd'hui, ce que je vis au Kurdistan, c'est mon christianisme. Nous devons aimer notre pays, là où nous vivons. Nous devons rester, ne pas sacrifier toute une histoire, une civilisation de plus de 2000 ans et même d'avant, en Mésopotamie, pour être attirés en Europe, par ce que montrent les media, et ainsi perdre ce que nous sommes. Celui qui n'est pas fidèle à son pays n'est pas pour un autre pays. Il faut avoir le courage de reconstruire, malgré la souffrance. Pour avoir la démocratie, il faut que du sang soit versé, il faut patienter. Celui qui ne respecte pas son chez soi ne sera pas respecté. Les chrétiens ne sont pas obligés de baisser les bras et il faut refuser ce regard sur nous, qui dit toujours : "Ah, les pauvres chrétiens !" Il y a une fierté, une virilité chrétienne. Les chrétiens doivent vivre avec les autres pour faire ensemble l'Irak.
Aussi, il faut faire pression sur le gouvernement de Bagdad pour qu'il fasse une constitution juste pour les droits des minorités, des Kurdistanî. Ainsi, le président Barzanî a promis que toutes les lacunes qui existent dans la constitution irakienne seront comblées dans la constitution de la Région du Kurdistan (en cours d'élaboration et de vote).
Et moi je crois que la présence du christianisme au Kurdistan sera le lien avec l'Autre Lumière, éblouissante."
Rencontre avec Mgr Rabban
Inscription obligatoire sur le site www.clonline.org/fr ou par tél. 01 53 10 74 44.
lundi 9 février 2009 : accueil à 18h30
conférence et échange de 19h00 à 21h00
Collège des Bernardins, 20 rue de Poissy 75005 Paris (métro Maubert Mutualité)
jeudi, février 05, 2009
TV : Spécial Iran
10h10 : Made in Téhéran 1/10
10h15 : L'Iran, une révolution cinématographique. Documentaire de Nader T. Homayoun : Comment, du shah à la République islamique, s’est construit un cinéma novateur qui a révélé au monde les vrais visages de la société iranienne. Voyage en terre d’images, célèbres et inconnues, en compagnie d’une génération de pionniers.
11h55 : Made in Téhéran 2/10
12h00 : Chic. Spécial Iran, présenté par Isabelle Giordano
Rencontre avec l’architecte d’intérieur et designer Indhia Madhavi ; les herbes aromatiques d’Ali Moshiri ; « petite histoire » du safran ; portrait d’Hadi Teherani, architecte allemand d’origine iranienne ; «que faire avec» du riz basmati, par Ashraf Omidi.
12h30 : Le Dessous Des cartes : L’état de l'Iran, magazine géopolitique de Jean-Christophe Victor : A quelques mois des élections présidentielles iraniennes – prévues pour juin 2009 –, où en est l’Iran ?
13h00 : Architectures : La Mosquée royale d'Ispahan. Documentaire de Richard Copans, France, 2008, 25 mn. Inédit. Construite à la fin du XVI° siècle, la mosquée d’Ispahan est un enchantement de couleurs et de formes. Commanditée par le roi Abbas à l’architecte Ali Akber Isfahani en 1598, la mosquée royale d’Ispahan est un chef-d’œuvre de l’architecture persane. Cet immense bâtiment est doté de quatre minarets entourant une grande cour, une salle de prière protégée par un bulbe, quatre iwans (porches voûtés) monumentaux, des écoles coraniques, des salles pour les ablutions, un observatoire astronomique.
13h25 : Palettes : Miniatures persanes, les Jardins du Paradis. Documentaire d’alain Jaubert. À la découverte de la peinture persane, et notamment de l’une des plus belles pièces conservées au département des manuscrits orientaux de la BNF : un recueil des Cinq poèmes (Khâmseh) du grand poète persan du XIIè Nezâmi du XIIè siècle.
14h00 : Made in Téhéran 3/10.
15h00 : Made in Téhéran 4/10
16h35 : Made in Téhéran 5/10
17h10 : Made in Téhéran 6/10
18h05 : Made in Téhéran 7/10
Warhol, Monet, Van Gogh ou encore Pollock ? Dans les sous-sols du Musée d’art contemporain à Téhéran ! Récit d’une incroyable histoire, par le fils d’Abbas Kiarostami.
20h44 : Made in Téhéran : 8/10
Rafsandjani, Zbigniew Brzezinski, Hubert Védrine, etc.), et qui donne la parole aux Iraniennes et aux Iraniens d’hier et d’aujourd’hui. Un regard croisé, sans préjugés et sans concessions, d’eux sur nous, de nous sur eux.
23h05 : Made in Téhéran : 9/10
0h35 : Made in Téhéran 10/10.
mardi, février 03, 2009
Conférence
Le monde ne s'arrête pas pour autant
Ne se retire pas
Quand tu vas dans le vaste monde
Tu ne deviens pas vaste pour autant
Quand tu te prives de la multitude
Tu n'occupes pas pour autant ta solitude
Tu ne l'élargis pas
Quand tu te chasses du bruit
Tu ne découvres pas pour autant le silence
Quand tu te coupes les branches
Tu n'augmentes pas pour autant
La sève qui irrigue ton front
Seyhmus Dagtekin, Au fond de ma barque :
à 16 h
Rencontre avec Seyhmus Dagtekin
poète, romancier
prix de l'Académie française "Théophile Gautier 2008"
Institut kurde de Paris, 106 rue Lafayette, 75010 Paris.
M° Gare du Nord, Poissonnière, Gare de l'Est
Entrée libre.
- Poche: 93 pages
- Editeur : L'idée bleue (1 avril 2008)
- Collection : Le dé bleu
- Langue : Français
- ISBN-10: 2840312468
- ISBN-13: 978-2840312468
Sephmus Dagtekin est né en 1964 à Harun, village kurde au sud-est de la Turquie. Après des études dans l'audiovisuel à Ankara, il arrive en 1987 à Paris où il réside. Il écrit en français, en kurde ou en turc. Il a publié plusieurs livres au Castor Astral, parmi lesquels Les Chemins du nocturne (Prix international de poésie francophone Yvan Goll) et Juste un pont sans feu (Prix Mallarmé 2007), ainsi que chez Robert Laffont un roman A la source, la nuit (mention spéciale du Prix des Cinq Continents de la Francophonie).
Spectacle : Kurdomania
au Satellit Café
Issa & Youssef Hbeisch
Chants et danses des fêtes Kurdes
Issa : Saz et chant
Youssef Hbeisch : multi instrumentaliste, percussions
Entrée :
8/10€
"Quand on est Kurde il est difficile de passer à côté de la danse kurde. Il est même quasi impossible, voire inimaginable, qu’un Kurde ne sache pas faire deux pas de danse ou pousser une chansonnette…
Certaines personnes cependant sont plus attirées que d’autres par cet art. C’est un peu mon cas. Dès l’âge de cinq ans, je dansais déjà avec les grands ! Je ne quittais pas ma petite guitare en plastique puis la vraie guitare de grand, et enfin le saz reçu à l’âge de 12 ans. Les premières chansons que j’ai jouées venaient des danses traditionnelles kurdes… 24 ans après, j’ai eu envie dans cet album de faire partager le bonheur de mon parcours initiatique et la joie de ce peuple encore si méconnu.
J’aimerais citer ces immenses chanteurs qui ont été ma source d’inspiration « pour cet album »: Youssef Chalabi, Daham, Silê Daham, Mohamed Arif Cizrawî, Hesen Cizrawî, Issa Berwarî, Said Youssef et Sivan Perwer…"
Musicien palestinien né en 1967 dans un village de Galilée, il a étudié la musique et la philosophie à l’Université de Haïfa. Spécialiste reconnu des percussions orientales, il maîtrise en outre des traditions musicales variées (indiennes, cubaines, africaines, latines) dont il mâtine son jeu pour en faire un style unique, subtil et novateur salué par les connaisseurs.
Il a enseigné durant sept ans au Conservatoire Edward Saïd (Palestine). Il enseigne à Beit Al Musica (Shefa Amr), seul conservatoire arabe d’Israël ; et donne chaque année, depuis 2004, un séminaire mensuel au Département des Musiques du Monde de l’université de Göteborg (Suède). Dans les écoles, associations, centre culturels et communautaires, il anime régulièrement des ateliers visant à présenter aux participants les musiques de différentes cultures, à travers leurs rythmes. D’autres ateliers, dans une perspective de thérapie par l’Art, visent à développer l’expression personnelle, l’intercommunication et la dynamique de groupe. Cette pluralité d’expérience lui a permis d’élaborer une méthode d’enseignement originale, pour le rythme et les percussions.
Il est membre de plusieurs ensembles :
En Palestine : Karloma, l’OME (Oriental Music Ensemble) ;
En France : le Trio Joubran, Abed Azrie, l’Ensemble Araméa de Rula Safar (musique baroque), le Quintet Elie Maalouf (jazz oriental) ;
En Suède : duo avec Ahmad Khatib.
Il s’est produit avec Bratsch, L’Ensemble de la Paix de Soeur Marie Keyrouz (musique sacrée), le groupe belge de modern jazz Aka Moon, l’ensemble Saltanah avec Durzaf Himdani, le groupe occitan Lo Cor de la Plana (France), Simon Shaheen (États-Unis), Süleyman Erguner (Turquie), Sameer Makhoul (Israël/Palestine), Issa Hassan, Ibrahim Maalouf (France), ou récemment à l’Unesco avec Jasser Haj Youssef…
Yousef Hbeisch a participé à de multiples festivals : Festival de jazz d’Anvers, Festival des Suds d’Arles, Festival de Théâtre Alternatif de Saint Jean d’Acre, Festival Gnaoua d’Essaouira, Festival de Jérusalem, etc...
Il a composé et joué pour le cinéma et le théâtre : théâtre Al Midan (Haïfa), théâtre Al Laz (Akko) et théâtre Al Nikab (Ussefia).
Il a enfin enregistré avec Soeur Marie Keyrouz, Elie Maalouf, le Trio Joubran, Abed Azrie et Cheb Khaled pour Bratsch.
Youssef vit entre Haïfa, Paris… et les scènes du monde entier.
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"L'Iran est un immense pays de déserts salins ou de steppes arides, de montagnes dénudées, avec quelques points fertiles, oasis où ...
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Le Kurdistan est une mixture unique de différents groupes ethniques et cultures : Kurdes musulmans, Kurdes yézidis, Turkmènes musulm...