Parlons un peu de lui puisqu'il se produit samedi 6 octobre au Cabaret sauvage, pour les Veillées kurdes.
samedi, septembre 29, 2007
Cette semaine coup de projo sur : Nizamettin Ariç
Parlons un peu de lui puisqu'il se produit samedi 6 octobre au Cabaret sauvage, pour les Veillées kurdes.
vendredi, septembre 28, 2007
Etat profond vs Guerilla obscure
Il y a d'abord la parution d'un livre autobiographique J'ai vu la Trahison, d'un colonel turc à la retraite (qui bénéficie d'une certaine immunité et donc peut raconter ce qu'il veut sans avoir à craindre de poursuites, au moins en Turquie).
Erdal Sarızeybek raconte en effet les menées des forces anti-terroristes en Turquie et donc les faits et gestes des acteurs de la "sale guerre", ce qui peut être une révélation pour un certain public turc, mais n'apprendra rien de nouveau aux Kurdes qui ont subi les agissements des barbouzes turcs pendant plus d'une décennie.
Ainsi, à Sedimli (ville qui fut encore récemment le théâtre d'une affaire de faux attentat du PKK et d'un scandale éclaboussant l'armée et les services) : Le brave colonel raconte comment il avait lui-même fait déclencher des tirs d'artillerie et de fusées dans la ville, deux ou trois nuits de suite, et comment ensuite l'armée devait tirer sur les "cibles" qu'elle avait elle-même installées. Ensuite il suffisait de rassembler la population sur la place, le matin, et de leur faire la leçon sur les conséquences qu'ils auraient à essuyer en cas d'aide aux "terroristes". Le colonel conclut que bien que cette situation de guerre mimée puisse sembler un peu folle, il reste très satisfait de son idée, car selon lui elle a évité des dégats plus importants. En fait ces attaques simulées servirent souvent de prétextes à l'armée pour détruire des villes, comme Sirnak, et commencer à vider le Kurdistan de sa population, dès 1992.
Le colonel Sarızeybek confesse aussi avoir entraîné des équipes "déguisées" en guerilleros du PKK : "la nation était en feu. Il ne se passait pas un jour sans opération. Je peux avouer qu'à un moment, nous étions dans une situation désespérée. Nous avons fait plusieurs choses. PAr exemple, nous avons formé des équipes avec des soldats qui portaient la barbe et nous les avons habillés avec les tenues du PKK. Nous les avons placés sur la route, la nuit, avec l'ordre de sécuriser la région."
Moi je veux bien que ce soit uniquement pour ne pas se faire attaquer par la guerilla, mais cela jette quand même une ombre douteuse sur certains massacres de Kurdes par le PKK, qui n'ont jamais eu l'air très clairs, et même celui de petites troupes d'appelés turcs assassinés et "mutilés" d'une façon pas très kurde non plus, mais bon, ils ont pu apprendre ces bonnes manières de l'adversaires, de même que les Peaux-Rouges ont appris le scalp des Blancs... En tout cas l'anathème ressassé jusqu'à plus soif du PKK "tueur de bébés" en prend quand même un coup : qui était qui sous le treillis ?
Si l'on y ajoute les confessions d'un autre commandant retiré des affaires, Altay Tokat, qui avait avoué, lui, avoir jeté une ou deux bombes sur les habitations de juges et de fonctionnaires pas assez coopératifs, ça jette comme un froid. Akin Birdal, ancien président de la Ligue des droits de l'homme en Turqui, qui a lui-même fait l'objet d'une tentative d'assassinat, et actuel député du DTP, accuse : "Il y a eu beaucoup de plaintes et d'indices. On a dit que des soldats ayant revêtu l'uniforme du PKK et se présentant comme membres du PKK faisaient des raids dans les maisons, et demandant aux gens de les soutenir. Et s'ils recevaient de l'aide, les gens étaient alors accusés de complicité et de soutien (à la guerilla). Si les gens refusaient de les aider, ils étaient torturés, maltraités ou tués." Pile je gagne, face tu perds, quoi. (source Kurdish Aspects).
Coïncidence, une autre affaire est rapporté dans le New Anatolian : le PKK, jaloux et vexé du succès de l'AKP aux dernières élections aurait projeté l'assassinat de plusieurs maires du DTP, selon des sources kurdes "émanant de Diyarbekir et Mardin". Le coup aurait été double pour l'organisation : faire porter le chapeau au gouvernement turc en disant aux électeurs kurdes : "Voyez le véritable visage du Parti que vous avez élu", et peut-être, aussi, se débarrasser de politiciens kurdes qui, bien que DTP, sont peut-être jugés trop indociles ou pas assez "dans la ligne" ou peut-être jugés trop intègres ou trop soucieux du bien-être de la popualtion locale, aux yeux des commandants planqués dans les montagnes. De plus, il y a en ce moment, au sein du PKK, un courant qui tend à faire porter la responsabilité de la défaite électorale du DTP sur les maires de ce parti (c'est très PKK ça, de trouver un bouc émissaire, de préférence loin de la hiérarchie). Ce serait donc la piètre gestion de ces élus qui aurait détourné le peuple du Parti, et pas du tout le programme, les volte-faces et altermoiements selon les directives toujours changeantes des bureaux politiques. Il est vrai aussi que sur le terrain, une certaine collusion entre élus, DTP, autorités turques et mafia ne fait guère l'unanimité dans certains districts kurdes.
En tout cas, une détente dans les régions kurdes, une démocratisation et une amélioration de la Question ne peuvent faire l'affaire ni du PKK, ni de " l'Etat profond". Il y a donc des collaborations fortuites qui s'imposent d'elles-mêmes.
Radio, cinéma : Tamerlan, Hallâj, les femmes du mont Ararat
Dimanche 30 septembre, à 15 heures sur France Culture : Tamerlan : le retour. Tout un monde, M. H. Fraïssié.
Cinéma
Sortie depuis mercredi du documentaire d'Erwann Briand Les Femmes du mont Ararat sur les bataillons féminins du PKK. J'ignore ce que vaut le documentaire, qui a les éloges de la critique. Les commandos de femmes sont la vitrine la plus utilisée des bureaux de la propaganda, dès Suleymanieh on peut en approcher donc il n'y aura sans doute pas de révélations très choc ni très creusées sur le PKK ou le PJAk.
Le problème avec ce genre d'entretiens c'est la liberté réelle des propos tenus et surtout la question dirimante de la traduction : qui était l'interprète ? ayant constaté, dans d'autres reportages le gros écart entre les propos réels et les traductions, à voir si possible avec un turcophone ou un kurdophone pour contrôler.
jeudi, septembre 27, 2007
Un pipeline de Kirkuk à Ceyhan ?
Forcément, ce pipe line devra passer par Erbil et Duhok. Ce qui implique trois fois les Kurdes : ce sont eux qui sont en charge de la sécurité des exploitations de pétrole autour de Kirkouk (comme pour les régions de Sindjar, le gouvernement de Bagdad leur a demandé d'assurer la sécurité de la zone avant même que le référendum ait été réalisé) ; évidemment le pipe line passera en plein dans la Région kurde ; et naturellement il passera aussi par la frontière kurdo-turque ce qui implique une pacification de la zone, soit plus d'incursions du PKK et aussi l'arrêt des bombardements turcs. Mais voilà l'Irak a un besoin criant d'exporter son pétrole et faire traverser toutes les régions sunnites plus chiites au pétrole de Kirkouk jusqu'à Basra s'avère sans doute plus problématique. Quant à l'actuel pipe line qui mène à Ceyhan il doit passer dans les régions sunnites de Mossoul, qui sont quand même parmi les plus dangereuses de l'Irak.
lundi, septembre 24, 2007
Qui croirait ?…
Les premiers mots de la préface m'ont touchée, toujours par la même émotion qui me prend quand je reçois par la poste le livre d'un auteur qui écrivit à des siècles de là, dans un autre monde, sur parchemin, avec calame, ave cplume, sur papyrus, sur tablette... et maintenant sur papier et aussi sur écran. Les mots et les propos volent de support en support. "Qui croirait qu'un lettré juif du Sud marocain dénommé Ya'cob Bu-'Ifergan, artisan bijoutier de son état, séjournant à Aqqa, un point géographique que peu de spécialistes seraient capables de situer sur une carte" atterrirait un jour dans une boite à lettre farangî ? Même émerveillement qu'à lire Aristote en poche, ou à écouter sur CD les musique du théâtre d'Euripide, ce sont les petits temps qui se conjoignent dans le Grand Temps, les waqt qui retournent au Zaman.
Photo : Le Shaharzor et les Shahrazorî
samedi, septembre 22, 2007
Cette semaine coup de projo sur : Ghazal
J'adore - mais vraiment j'adore - l'ustadh Shujaat Hussein Khan. Mais à part ça, il y a peu de raisons de parler de lui sur un site kurdistanî. Sauf que... sous le nom de l'ensemble Ghazal, il s'est produit en public et a enregistré plusieurs CD avec le joueur de kemençe Kayhan Kalhur comme je l'avais déjà mentionné. Ces improvisations sont de pures merveilles. Toutes les musiques ne sont pas à fourrer ensemble dans une approximative macédoine, mais entre les musiques iranienne et indienne, il y a un accord subtil, une affinité, juste ce qu'il faut d'éloignement pour que l'on sente toute la différence de monde, et en même temps un secret cousinage. La passion vibrante, parfois poignante du kemençe et la sérénité très lumineuse du sétar de l'ustadh Shujaat se rejoignent dans un clair-obscur envoutant. Viennent s'y ajouter parfois le tabla de Swapan Chaudhuri dont la célérité nerveuse contribue à emballer toute la scène, et bien sûr la voix de Shujaat Khan, vrai chanteur de charme... En dernier et en prime, tiré d'un autre album, un poème du sufi Hazrat Amir Khausrau.
jeudi, septembre 20, 2007
Semaine des Cultures étrangères : programme kurde
Projection du film Aller vers le soleil de Yeşim Ustaoğlu
Salle Prestige du Publicis Cinémas
129, av des Champs-Elysées 75 008 Paris
(Tarif unique à 6 € pour toute la durée du festival
Pass festival 5 places : 25 €
Pass festival 10 places : 40 €)
à l'Institut kurde de Paris
Du lundi 24 septembre 2007 au vendredi 6 octobre 2007
Exposition de Rusen Werdî & archives de l'Institut kurde:
Femmes kurdes : Ecrin du Kurdistan
Vernissage : Samedi 22 Septembre 2007 à 17h00
Entrée libre dans la limite des places disponibles.
Mercredi 26 Septembre 2007
17h- 18h : Cours de civilisation kurde
18h -19h : Cours de kurde
Jeudi 27 Septembre 2007
17h- 18h : Cours de civilisation kurde
18h -19h : Cours de kurde
Vendredi 28 Septembre 2007 à 17h00
Projection du court-métrage Search de Yilmaz Özdil suivie d’une rencontre avec le réalisateur
Documentaire, 25 min, version kurde sous titrée en français
Synopsis : Sans repères et privés de droits, les réfugiés de la ville de Van élisent souvent domicile sur la toile des cafés internet de la ville. Le net semble être pour ces âmes en « quête » le lieu où les frontières sont abolies et où ces individus sont considérés sans distinction de toute appartenance. Le réalisateur bat toutefois en brèche l’illusion créée par la toile, incapable malgré tout d’enfanter un pays virtuel pour ses réfugiés en « search ».
Yilmaz Özdil, originaire de Hakkari, fort de son expérience auprès des réalisateurs kurdes confirmés entant qu’assistant réalisateur, réalise avec ce documentaire un travail personnel et intime autour des réfugiés de la ville de Van.
Samedi 29 septembre 2007 à 16h00
Projection du documentaire : Traces, le peuple du paon
de Binevşa Bêrîvan
suivie d’une rencontre avec la réalisatrice
Documentaire, 52 min, version kurde sous titrée en français
Synopsis: La cinéaste, née à Istanbul puis exilée en Belgique, débarque dans l’Arménie des Kurdes yézidis, longtemps considérés comme des «pestiférés» par les Kurdes musulmans dont elle est issue. Elle sonde l’exil obligé de cette population originaire du Kurdistan, un peuple d’agriculteurs et de pasteurs, nomade ou transhumant. Peuple de mémoire, il transmet l’histoire de sa conversion à l’Islam au VIIe siècle et des persécutions de la minorité qui garda sa religion ancestrale. «Ils ont réussi à nous diviser en mille morceaux». Face à l’assimilation systématique propre à notre siècle, amenant l’exode progressif, un autre village se vide. «Ceux qui ont été éloignés de leurs racines finissent toujours par y revenir». Bercés par les chants traditionnels accompagnés du doudouk, nous voulons y croire, mais l’impression de voir un peuple distinct s’éteindre est indéniable.
Née à Istanbul, Binevşa Berivan est arrivée en Belgique en 1997 en tant que réfugiée politique kurde. Après des études à l’Institut de radioélectricité et de cinématographie de Belgique (Inraci), elle réalise un court métrage intitulé La mélodie du petit château, présenté au Med en 2004, et Avance et tu seras libre.
Les Veillées kurdes II
Au Cabaret sauvage
Samedi 6 octobre 2007 à 20h30
Nizamettin Ariç et ses musiciens
Dimanche 7 octobre 2007 à 17h00
Rojin et ses musiciens
Tarif : 20 euros
Réservation : www.cabaretsauvage.com
plus d'info : Les Veillées kurdes-II
Adresse: Institut kurde de Paris & Salle Prestige du Publicis
Les Turcs, ces grands incompris...
Pas une seule fois Ilnur Cevik ne songe à envisager le problème par l'autre bout : à savoir que c'est peut-être les récentes menaces turques et l'absence de tout assouplissement sur la reconnaissance de la région du Kurdistan en tant qu'entité fédérale, plus les invectives gracieuses adressées aux deux présidents kurdes, ces "chefs tribaux" avec qui il n'est pas question de dialoguer, plus toutes les manoeuvres auprès des Américains et des Irakiens pour faire annuler le référendum de Kirkouk, plus les innombrables tracasseries et mesquineries à la frontière d'Ibrahim Khalil, avec files d'attente interminables, insultes racistes, confiscation de tout objet osant porter la mention d'un nom géographique commençant par "K", nom d'un pays absolument inexistant mais menaçant quand même la Turquie jusqu'aux plus obscurs tréfonds de son nationalisme, plus les reflux de voyageurs kurdes passant par la Turquie, même à l'aéroport d'Istanbul, parce qu'un gamin "osait" porter en prénom le nom géographique qui n'existe pas et qui commence par K, plus le trépignement hystérique, écumant, des autorités maritimes devant un cargo coréen dans le Bosphore qui "osait" indiquer que ses marchandises étaient à destination du pays qui n'existe pas mais dont le nom commence par K, et enfin et surtout le fait que les Turcs bombardent régulièrement depuis l'été des villages frontaliers, forçant les habitants à fuir, mais poussent des hurlements indignés en direction de la communauté internationale pour le moindre geste ou propos un peu agacé de la part de Barzani, surtout quand ce dernier laisse entendre que les Kurdes ne seraient pas enclins à se laisser faire en cas d'invasion...
Il y a quelque chose d'assez typiquement turc dans cette manie d'insulter, de menacer, de hurler à la non-existence des uns et des autres... et puis de hurler trois fois plus fort son indignation quand en représailles, on ose leur retirer le tapis rouge de sous les pieds.
Nul ne peut soupçonner Ilnur Cevik de positions bellicistes envers le Kurdistan. Il a toujours été un fervent partisan d'une reconnaissance, au moins de l'entité fédérale, du Kurdistan, mais la façon dont il dépeint les activités des sociétés turques au Kurdistan peut faire sourire. A l'en croire, ce serait presque du dévouement humanitaire sans aucun souci de profit, un vrai missionnariat :
"Quand les relations entre le KRG et la Turquie étaient assez froides, les sociétés turques ont été un pont amical entre les Kurdes d'Irak et les Turcs. Ils ont bravé les attaques terroristes (lesquelles ?) et même une administration très corrompue (qu'ils ont beaucoup arrosée eux-mêmes) afin de poursuivre leurs efforts pour développer la région du Kurdistan d'Irak."
Bien sûr, tout ceci n'était que pur altruisme et les sociétés turques ne se sont pas du tout taillé la part du lion dans ce grand boom économique... Mais l'éditorialiste poursuit avec chagrin :
"Cependant, récemment, nous avons vu avec inquiétude et tristesse que les sociétés turques commencent de quitter les zones kurdes et que les marchandises turques qui qui étaient vendues dans le nord de l'Irak sont maintenant remplacées par des produits de Jordanie, d'Iran, et d'autres provenances locales."
Déjà ça s'appelle la concurrence, les produits turcs étant assez chers, mais le fait que la Jordanie ou l'Iran ou les pays du Golfe ont beaucoup moins de problèmes avec la reconnaissance du fédéralisme et surtout de l'EXISTENCE des Kurdes, n'y est peut-être pas non plus étranger. Un Kurde d'Irak peut voyager en Egypte ou en Jordanie sans que la mention "Kurdistan" ne fasse écumer les autorités et même si les sociétés turques n'y sont pour rien, d'autant plus que cela va à l'encontre de leurs intérêts, l'insistance d'Ankara pour qu'elles négocient, notamment sur tout ce qui a trait au traitement des produits pétroliers, avec Bagdad et non Erbil, a peut-être contribué à mettre peu à peu les entreprises turques sur la touche.
Cela dit, je serais curieuse de savoir si les entreprises de Kurdes de Turquie subissent le même refroidissement. En tout cas la conclusion de l'éditorial ne manque pas de saveur :
"Les peuples frères de la région devront tôt ou tard réaliser que les seuls amis de la région qui seront toujours à même de leur tendre une main amicale sont les Turcs."
Dommage que pour le moment, la diplomatie turque, jusqu'alors menée par le nouveau président de Turquie, n'ait pas semblé très au courant de ces touchants liens de famille.
mercredi, septembre 19, 2007
TV, Radio : le Prêtre Jean, Topkapı, Iran, Marco Polo, Ibn Tumlûs, Muhanna al-Tawil, Abbas Kiarostami
Samedi 22 septembre à 20h45 sur ARTE : Le Royaume du Prêtre Jean. Documentaire de Martin Papirowski et Heike Nelsen-Minkeberg, All. 2007. Ou l'histoire d'un des plus fabuleux et fascinants canulars du XII°-XIII° siècles.
Lundi 24 septembre à 20h40 sur France 5 : Topkapi, l'âge d'or de l'Empire ottoman. Palais d'Europe, M. Damoisel, Fr. 2007.
Radio :
Dimanche 23 septembre à 9h00 sur France Inter : La société iranienne dans le contexte géopolitique mondiale, reportage de P. Reltien. Interception.
à 15h00 sur France Culture : Marco Polo n'a pas menti. Avec Philippe Ménard, auteur de Marco Polo sur les routes de la soie (Glénat, à paraître) ; l'amiral François Bellec, historien de la Marine et des voyages d'exploration. Tout un monde, M.H Fraïssié.
à 18h10 sur France Culture : Rhétorique et politique. Avec Maroun Aoudad, traducteur du Livre de la rhétorique d'Ibn Tumlûs philosophe et médecin (Vrin). Cultures d'islam, A. Meddeb.
Mercredi 26 septembre à 13h30 sur RCF : Le frère Muhanna al-Tawil, dominicain irakien. Témoin aujourd'hui, L. de Traversay. (rediff. jeudi 27 à 22h).
à 21h00 sur France Culture : Abbas Kiarostami. L'Avventura, L. Adler.
lundi, septembre 17, 2007
Un consulat français à Hewlêr ?
samedi, septembre 15, 2007
Cette semaine, coup de projo sur : Les yeux noirs et les perdrix du Hawraman
jeudi, septembre 13, 2007
Les barbus du PKK
Mais cela n'a pas empêché le gouvernorat d'Ankara d'accuser le PKK. Que faut-il en déduire ? Un nouvel axe PKK-Al-Qaeda ? Les Barbus arabes passant de l'islamisme à l'apoïsme ou bien le PKK troquant les oeuvres complètes d'Apo pour le Coran revu et expliqué par Ben Laden ? Ne manque plus que l'on découvre que c'est un garagiste alévi (donc arménien) qui a fourni la fourgonnette pour que tous les ennemis de la république soit au complet...
mercredi, septembre 12, 2007
des mosaïques romaines découvertes à Hasankeyf
Ainsi le professeur Abdulselam Uluçam qui dirige les fouilles de sauvetage à Hasankeyf a fait état de la découverte de mosaïques murales dans un ancien monument, qui seraient "d'une importance capitale pour l'histoire de la ville."
"C'est la première fois que nous découvrons des mosaïques murales à Hasankeyf. Nous avons découvert que les murs de cette structure monumentale, appartenant à l'époque romaine, étaient couverts de mosaïques qui débutaient à un mètre et demi du sol. C'est une part importante de la culture de Hasankeyf nous permettant de comprendre la période romaine ici et ces oeuvres artistiques, à travers les mosaïcs de pavement précédemment découvertes. On peut prouver maintenant que Hasankeyf n'était pas seulement une base militaire romaines ; ces mosaïques montrent que des ateliers artistiques y avaient été également fondés à la même époque."
Mais voilà, ils ont bien noyé Zeugma, pourquoi les mosaïques de Hasankeyf les arrêteraient ?
Source : Brèves archéologiques.
lundi, septembre 10, 2007
Portrait italien d'un Ayyoubide
C'est al-Malik al-Kamil qui affronta la V° Croisade à Damiette. Les Francs avaient pu s'emparer de la forteresse al-Silsila (de la Chaîne) et puis de Damiette. Mais al-Kamil, entre-temps devenu sultan à la mort de son père, encercla et assiégea les forces franques jusqu'à l'arrivée de son frère al-Ashraf, al-Mu'azzam et enfin d'autres Ayyoubides qui se portèrent à son secours en 1221 (soit 2 ans plus tard, on appréciera la célérité de la solidarité familiale).
Mais ce long siège explique la scène, figurant la visite de Saint François d'Assise au sultan. En effet, dans sa vie de Saint François, Saint Bonaventure raconte :
"S'exposant avec courage aux dangers de tous les instants, François voulait se rendre chez le sultan de Babylone en personne. La guerre sévissait alors, implacable entre chrétiens et sarrazins, et les deux armées ayant pris position face à face dans la plaine, on ne pouvait sans risquer sa vie passer de l'une à l'autre.
Mais dans l'espoir d'obtenir sans tarder ce qu'il désirait, François résolut de s'y rendre. Après avoir prié, il obtint la force du Seigneur et, plein de confiance, chanta ce verset du Prophète: "Si j'ai à marcher au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi".
S'étant adjoint pour compagnon frère Illuminé, homme d'intelligence et de courage, il s'était mis en route traversant la mer et se retrouvant dans le pays du sultan. Quelques pas plus loin , ils tombaient dans les avant-postes des sarrazins, et ceux-ci, plus rapides, se précipitèrent sur eux. Ils les accablèrent d'injures, les chargeant de chaînes et les rouant de coups. À la fin, après les avoir maltraités et meurtris de toutes manières, ils les amenèrent, conformément aux décrets de la divine Providence, en présence du sultan: c'était ce qu'avait désiré François.
Le prince leur demanda qui les envoyait, pourquoi et à quel titre, et comment ils avaient fait pour venir; avec sa belle assurance, François répondit qu'il avait été envoyé d'au delà des mers non par un homme mais par le Dieu très-haut pour lui indiquer, à lui et à son peuple, la voie du salut et leur annoncer l'Évangile qui est la vérité. Puis il prêcha au sultan Dieu Trinité et Jésus sauveur du monde, avec une telle vigueur de pensée, une telle force d'âme et une telle ferveur d'esprit qu'en lui vraiment se réalisait de façon éclatante ce verset de l'Évangile: "Je mettrai dans votre bouche une sagesse à laquelle tous vos ennemis ne pourront ni résister ni contredire".
Témoin en effet de cette ardeur et de ce courage, le sultan l'écoutait avec plaisir et le pressait de prolonger son séjour auprès de lui. Il offrit à François de nombreux et riches cadeaux que l'homme de Dieu méprisa comme de la boue: ce n'était pas des richesses du monde qu'il était avide, mais du salut des âmes.
Le sultan n'en conçut que plus de dévotion encore pour lui, à constater chez le saint un si parfait mépris des biens d'ici-bas.
François quitta le pays du sultan escorté par ses soldats". (source).
Les sources msulmanes ne mentionnent pas cet épisode. Evidemment, il n'a rien d'exceptionnel pour les contemporains égyptiens ou syriens. Les liens et les rencontres entre princes musulmans et les ecclésiastiques chrétiens n'étaient pas rares et si les ordres guerriers, comme celui des Templiers ou les Hospitaliers, étaient traités comme l'équivalent des ghazis musulmans c'est-à-dire sans clémence, les moines non combattants, et surtout celui-là qui devait avoir l'apparence d'un derviche chrétien, n'allait certainement pas inquiéter la cour d'Egypte. Il ne réussit évidemment pas à convertir le vice-roi kurde, mais cet épisode fut longuement relaté dans les sources occidentales et illustré par Giotto dans ses fresques sur la vie de Saint François à l'église d'Assise :
La représentation de Gaddi par contre, même si le sultan a sur la tête une couronne qui fait très européen, montre un groupe de musulmans avec turbans et robes beaucoup plus convaincants,
En tout cas, tout ceci vaut bien mieux que l'horrible "portrait", bien plus tardif, de la Galerie des Offices à Florence, qui affuble le pauvre Saladin d'une coiffe assez gratinée... et que Gallimard s'est cru obligé d'utiliser pour la couverture de sa Découverte, et qui lui donne plus un air de bouffon de cour que de sultan chevalier...
2020928159
dimanche, septembre 09, 2007
Cette semaine coup de projo sur : Djivan Gasparyan
jeudi, septembre 06, 2007
Peu à peu, ça rentre...
Ainsi, on commence comme ça :
"La communauté yézidie est une minorité religieuse de langue kurde installée dans le nord de l'Irak, qui considère le diable comme le chef des anges."
Pour enchaîner tout de suite par :
"Les fidèles de cette religion ésotérique, créée au XIIe siècle par cheikh Adi ben Moussafir (né à Damas et mort en 1160 à Lalish, au Kurdistan), vénèrent principalement Malak Taus, qui dirige les archanges et est souvent représenté par un paon."
Ce qui fait qu'à ce stade, le lecteur plein de bonne volonté et décidé à comprendre doit se demander ce que vient faire cette histoire de paon et d'archanges dans une religion satanique.
L'explication finale vient très vite :
"Chrétiens et musulmans identifient, eux, Malak Taus à Lucifer ou Satan, suscitant une croyance populaire qui fait des yézidis des "adorateurs du diable", bien qu'il leur soit interdit de prononcer le mot "diable"."
Donc si on replace tout ça dans le bon ordre, il faudrait relire : Les fidèles de cette religion ésotérique, créée au XIIe siècle par cheikh Adi ben Moussafir (né à Damas et mort en 1160 à Lalish, au Kurdistan), vénèrent principalement Malak Taus, qui dirige les archanges et est souvent représenté par un paon, MAIS chrétiens et musulmans identifient, eux, Malak Taus à Lucifer ou Satan, suscitant une croyance populaire qui fait des yézidis des "adorateurs du diable", bien qu'il leur soit interdit de prononcer le mot "diable".
Cela dit, quelques rectifs :
C'est Shaytan qu'il ne leur est pas permis de prononcer, pas "diable". Je ne pense pas qu'il aient de taboo particuliers à parler des diw ou démons iraniens...
mercredi, septembre 05, 2007
TV, Radio : Irak, Habib Nestah Bousheri
Mercredi 12 septembre à 22h55 sur ARTE : Le Dessous des cartes - Comprendre l'Irak. J.C. Victor.
Radio
Dimanche 9 septembre à 9h10 sur France Inter : Interception- Irak, le naufrage d'une nation. Reportage de C. Chesnot et J.M. Porcher.
mardi, septembre 04, 2007
Un dangereux complot séparatiste déjoué à Kayapinar
Ce mal élevé de Karatekin ne s'est même pas rendu à l'audience de la Haute Cour criminelle de Diyarbakir (ben oui, c'est une affaire de terrorisme). Les autres accusés, présents eux, ont nié toute l'histoire. Perplexe, le juge a décidé de reporter l'audience jusqu'à ce que M. le Maire se décide à venir s'expliquer sur le sujet. Entre temps, le tribunal a réclamé qu'on lui apporte une carte du Kurdistan pour juger, de visu, si oui ou non la piscine a une forme tendancieuse qui inciterait à la haine, au séparatisme et toute autre activité susceptible de faire voler en éclats l'unité de la République turque une et indivisible, comme chacun sait. Evidemment, les cartes du "Kurdistan" (un pays qui n'existe pas, on vous rassure !) ne se trouvent pas dans toutes les librairies du Diyarbakir. Le juge a donc demandé à la police de Diyarbakir de lui en fournir une. Comme il est peu probable que les Pandore de Diyarbakir aient ce genre de carte affichée dans leurs locaux, le juge a dû s'imaginer que les policiers passent leur temps à confisquer ces épouvantables instruments terroristes, autant qu'Argus Filch accumule les farces et attrapes de fabrication Weasley dans son bureau.
Je n'ai pu trouver sur le Net de photographie de la piscine en question. Je suis bien curieuse de savoir si en plus ils l'ont pavée de carreaux rouges verts jaunes, ce serait le top.
(sources Hürriyet).
Cela dit, ce n'est pas la première fois que le diable kurde se glisse dans le bénitier turc (enfin la piscine). Il y avait déjà eu cette affaire suspecte de hurufisme kurdistanî, encore non élucidée... Et rappelons aussi que dans les années 90, le zélé préfet de Sirnak s'était ému de ce que les feux tricolores de la circulation reproduisent DANS LE MONDE ENTIER les couleurs du Kurdistan. Il avait bien essayé de les changer au moins dans son district mais les grands serviteurs de l'Etat sont souvent incompris, ça n'avait pas eu beaucoup de succès, allez défendre la république après ça...
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"L'Iran est un immense pays de déserts salins ou de steppes arides, de montagnes dénudées, avec quelques points fertiles, oasis où ...
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Le Kurdistan est une mixture unique de différents groupes ethniques et cultures : Kurdes musulmans, Kurdes yézidis, Turkmènes musulm...