vendredi, janvier 05, 2007

Aaah les étudiants...

Quelques cas récurrents où j'adore faire ma Snape, l'oeil froid, le ipod sur les oreilles, laissant dans l'ignorance mon interlocuteur sur le fait de savoir si je l'entends vraiment ou pas, avant de me lever d'un air accablé et prendre trois bouquins dans les vitrines, sans même regarder dans la base de données (histoire qu'il ait l'impression que ce soit au hasard, gnac) :

"- Euh bonjour vous vous souvenez de moi ?

-....

- Je suis étudiant(e), j'étais venu il y a quelque temps, j'avais un exposé à faire sur les Kurdes. Vous nous aviez donné trois livres et euh... il me les refaudrait là, mais je ne sais plus les titres, ni les auteurs... Vous les avez toujours ?

1/ je mange pas les bouquins quand j'ai un creux 2/ trois livres parmi les 7014 de la biblio, bien sûr que je vais les sortir un par un jusqu'à ce que les bons réapparaissent.

"- C'était sur quel sujet, les livres ?

- Ben... sur les Kurdes.

ça c'est un renseignement qui m'éclaire beaucoup, faut dire que cette biblio est consacrée à la découpe du sushi à travers les âges, alors quand je vois un livre sur les Kurdes, dans les vitrines, effectivement j'ai un choc mnémotechnique.

Sinon :

Celui ou celle qui vient travailler en biblio et s'aperçoit juste à ce moment là qu'il ou elle a des notes à prendre et PAS de papier ou PAS de stylo, voire les deux. Maintenant j'ai résolu UN des problèmes en mettant une rame de papier sur la table, ça m'évite d'être dérangé 5 fois par jour.

ou :

celui ou celle qui se pointe à 18h30 sans avoir téléphoné avant pour s'enquérir des horaires, un vendredi soir par exemple, et fait une crise de désespoir en apprenant que la bilbio ferme à 19h : "Mais j'ai un exposé à faire pour lundiiii.... je fais commeeent.... Puisque vous êtes fermés le week-end, en plus !"

Ouais. La semaine anglaise ça date du XII° siècle, c'est dur les avancées sociales. Inutile de laisser entendre qu'un exposé peut se préparer à l'avance, ça risquerait d'être interprété comme des propos fachistes.

Sinon, il y a le nouveau venu :

- Bonjour je cherche des livres sur les Kurdes.

- Quel sujet précisément ?

- Ben tout. Tout ce que vous avez.

- J'ai 7014 volumes sur les Kurdes.

- ...

Et là, j'adore enchaîner sur la question qui tue :

- En quelles langues ?

Parce que souvent, je lis la lueur d'égarement. C'est dingue, d'apprendre comme ça, abruptement qu'en deçà des Pyrénées on édite aussi des livres.

- Euh... bah le français, bien sûr !

(Apprécions le "bien sûr").

Des fois y a des petits malins qui ont un petit sourire et au lieu de me dire quelles langues ils lisent, EUX, font, un peu comme au self :

-Quelle langue vous avez ?

Parce que bon, les étudiants parfois, ça a l'esprit ouvert, avec ERASMUS, tout ça. Ils savent que dans l'UE, on édite aussi des livres.

Là j'adore dérouler avec un air imperturbable : kurde kurmandjî, soranî, zazayî, arabe, persan, turc, arménien, géorgien, grec, magyar....et trois minutes plus tard terminer par l'anglais, l'allemand et l'espagnol.

Finalement j'ai raté ma vocation : j'aurais dû être prof de potions.

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Concert de soutien à l'Institut kurde