dimanche, avril 24, 2005

Echo

L'année dernière, pour rien, par désoeuvrement, ou pour ne pas perdre la main entre deux publications, j'avais pris l'habitude de traduire quelques poèmes kurdes, tirés des nouvelles publications qui arrivaient d'Istanbul ou de Suède, et de les publier ici, histoire de donner aux Français un aperçu de cette poésie contemporaine kurde, si féconde ( la poésie kurde n'a pas, comme ici, perdu les faveurs du public, c'est même un mode d'expression plus naturel et plus spontané que le roman). Reçu un mail cette semaine, d'un des auteurs que j'avais traduit. Il vit à présent à Silêmanî et en surfant est tombé par hasard sur un de ses poèmes. Double surprise, double plaisir : lui de se voir cité et traduit en une autre langue, ce à quoi il ne s'attendait pas du tout, et moi de recevoir l'écho de cette joie en retour, ce qui est aussi une surprise heureuse : c'est ce que j'aime dans la traduction, qu'il s'agisse d'auteur contemporain ou passé, ces poèmes qui courent de langue en langue, de voix en voix, comme les cavaliers sautaient de chevaux en chevaux aux relais de poste.

Ecrire et traduire en même temps : l'échange parfait. On donne, on prend. Il y a un bonheur désintéressé à lancer ses mots sur le monde tout en relayant et portant les voix d'ailleurs et un bonheur tiré de ce désintéressement-même, on se sent très mousquetaire à ne pas se battre pour soi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Concert de soutien à l'Institut kurde