vendredi, juillet 30, 2004

Salauds de séparatistes

Pauvre Erdogan, une nouvelle forme de militantisme séparatiste est apparu dans le ciel de Turquie. Un OVNI a été vu à Mersin (Sud-Anatolie). "Nos agents ont fait savoir qu'un objet non identifié à dominante rouge foncé avec des tons jaune-vert, de forme circulaire, émettant des lumières et constamment en mouvement, a été aperçu (...) dans le ciel pendant deux heures", a déclaré M. Ekizer, directeur adjoint de la police locale. (Anatolia).

Prêt pour la Guerre des Etoiles ?



'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

Assyrian Festival/Festival assyrien

Programme

Si les Kurdes...


Le ministre de l'Intérieur irakien, Felah Elneqîbî a déclaré dans Elsherq Elewsetê qu'ils ne s'opposeraient pas à une indépendance kurde. ”Si les Kurdes décident d'être indépendants nous le respecterons”. Amusant contraste avec les rodomontades furieuses d'Erdogan en Iran, appelant ce pays, et pourquoi pas la Syrie, et pourquoi pas tout le MO à combatre un éventuel Etat kurde. Juste l'énorme différence entre ceux qui ont à gérer une réalité politique dans un pays à moitié détruit et ceux qui appellent à une guerre qu'ils ne veulent pas peuvent pas mener.

mercredi, juillet 21, 2004

La presidence du nouvel Irak

Le nouveau président d'Irak semble être un homme intelligent, l'un des rares sunnites qui a compris que mettre en place une vraie fédération kurdo-irakienne est la plus sûre garantie pour son propre groupe, devant la suprématie chiite ou l'anarchie politique. J'ignore s'il réussira (et à vrai dire, je ne suis pas sûre que l'Irak existe toujours dans dix ou quinze ans). Mais à la place qu'il occupe, et sachant que les Arabes sunites sont ceux qui ont le plus besoin de l'Irak, par rapport aux autres gorupes religieux ou ethniques, il a choisi la meilleure stratégie. Je lui souhaite cependant de ne pas finir comme Bazzaz.

lundi, juillet 12, 2004

Journal d'une exposition

Encore un message gratiné (faut pas croire qu'on ait que ça, mais je ne note que les paroles d'humoristes). Bref, sur le livre d'or, quelqu'un s'étonne que Susan Meiseilas, "humaniste, s'occupe de revendications racistes des Kurdes sur le Kurdistan." Parce qu'il faut comprendre : quand les Kurdes veulent vivre libres chez eux, ils sont racistes. (quand c'est les Palestiniens, c'est normal). Cette même personne ajoute que les Kurdes n'ont rien fait au cours de l'histoire à part massacrer les Arméniens et qu'en fait, ils avaient surtout propagé l'islam. Hors 1/ je ne vois pas en quoi les Kurdes l'auraient propagé plus que les Arabes, les Persans et les Turcs, et 2/, quand même l'auraient-ils fait, est-ce que c'est pire que le christianisme ? Le plus drôle est aussi que pour les islamistes, les Kurdes sont kafirs et pour les anti-musulmans de dangereux cavaliers armés d'un sabre et du Coran. Tout et rien contre eux, quoi.

Ah si, le reproche majeur : être les valets de Bush. Il est vrai que du temps où on ne leur demandait que d'être les valets de leurs voisins-occupants, leur vie était tellement plus rose.
Et ça conclut par "si leurs revendications aboutissaient, quelles horreurs ne verrons-nous pas ?" Pire que l'Anfal ?

samedi, juillet 10, 2004

La perle (turquoise ?) de la semaine

"je n`ai rien contre les kurdes, je ne suis pas antisemite"

Deniz


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.
A part ça merci à Canclaux pour m'avoir mise dans ses Summer first names. ça m'épate toujours que des Français s'intéressent à un blog aussi borné et monomaniaque qu'incoherent thoughts...
"La Turquie a un droit de regard sur ce qui se passe à Kirkuk"
Jalal Talabani.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

vendredi, juillet 09, 2004

Journal d'une exposition

Une vieille dame entre, regarde la salle et m'explique qu'elle vient de l'autre exposition (Depardon) mais qu'elle a été opérée récemment des yeux et que c'était trop sombre, elle ne voyait pas bien. "Alors ils m'ont dit de venir ici. Et ils ont raison c'est mieux, avec toutes ces fenêtres..."

Plus tard, juste avant de ressortir, elle revient vers moi : " Votre petit cinéma était très bien. J'ai beaucoup aimé. La musique était forte, ça m'a fait sursauter, mais j'ai bien aimé... Vous savez, je vais pas vous raconter ma vie, mais je suis née ici. A l'Hôtel-Dieu. Et vous ne me croirez pas mais je n'étais jamais venue ici. C'est la première fois.

ça me fait sourire. L'exposition voulait faire découvrir les Kurdes aux Parisiens, mais pourquoi les Kurdes ne feraient-ils pas découvrir Paris à ses habitants ?

- Et ils paraient qu'ils vont tout changer à l'Hôtel-Dieu. Y mettre le Palais de Justice, qui est trop petit. Je ne verrai pas mon berceau.

***

L'intoxication des esprits par le fanatisme anti-américain et/ou le pacifisme à tous prix mène à entendre des réflexions gratinées. Une femme me dit "Pauvres Kurdes..." Puis ajoute : "Mais maintenant, nous pouvons dire aussi "pauvres Irakiens", vous ne pensez pas ?" C'est le maintenant qui vaut son pesant de cacahuètes. Parce qu'avant, les Irakiens nageaient dans le bonheur et la félicité. Mais maintenant, nous pouvons nous soucier d'eux.

Kalila wa Dimna

"Quand un secret est déposé chez quelqu'un de sûr et de discret, il n'est pas exposé à être divulgué, bien que ce soit préférable de ne pas en parler et que n'importe quel secret ne résiste pas au partage entre deux personnes qui le connaissent et en confèrent continuellement l'un avec l'autre. Si deux en parlent, nécessairement un troisième en sera informé par l'intermédiaire de l'un des deux. Lorsqu'il sera partagé par trois personnes, un grand nombre d'autres le connaîtront et s'occuperont de son éparpillement, de telle sorte que son premier possesseur ne pourra plus le nier et prétendre ne pas être concerné par cela. C'est comme un nuage divisé en un grand nombre de lambeaux dans le ciel. Si l'on veut en nier l'existence, quelqu'un dira : "Voilà un nuage découpé en beaucoup de portions ; personne n'a la possibilité d'affirmer qu'il n'existe pas."
Kalîla wa Dimna, 'Abdallah ibn al-Mouqaffa', trad. René Khawam.

Si j'étais Turkmène en Irak

Je demanderais à la Turquie, qui prétend assurer ma sécurité à Kirkuk : Où étiez vous durant l'Anfal, quand les Baathistes m'ont demandé de décider si j'étais Kurdes ou Arabe, et qu'ayant répondu "Turkmène" j'ai été placée sur la liste d'Ali le Chimique comme faisant des gens devant être éliminés ?



'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

lundi, juillet 05, 2004

Kurdistan : dans l'ombre de l'histoire

" Un jour, quelqu'un se mit à crier : "Venez, venez vite !" Alors nous sommes allés voir ce qui se passait. Quand nous sommes arrivés, l'homme venait d'allumer une radio qu'il écoutait très attentivement. C'était la première radio du village. Beaucoup de monde était là, rassemblé, quand nous entendîmes - chose incroyable - parler kurde à la radio ! Les gens se regardèrent un moment les uns les autres, puis se mirent à discuter dans tous les sens : "Il y a une radio kurde ! Ils parlent kurde !" C'était Radio-Erevan.

Les gens commencèrent à écouter Radio-Erevan. A cause de la propagande du gouvernement turc, beaucoup pensait qu'il était impossible d'écrire et de lire en kurde ou de l'entendre parler à la radio. Même mon père me demanda : "Comment est-il possible que quelque chose soit publiée en kurde ?" Je lui ai montré un article écrit en kurde et je le lui ai lu. Après il m'a cru."

Munzur Cem, écrivain kurde vivant en Suède, 1993.




"Le quatrième corps exhumé était celui de Hamabur Mohammad Hadj Saleh. Son père est vêtu en jamadani, il se tient droit. Le fils est étendu sur une planche, en état de décomposition, aux pieds du père. Le père dit : "Je n'ai pas de photo de moi avec mon fils, s'il vous plait, prenez une photo de nous ensemble."

M. Ghafoor.



Qazi Mohammad, président de la République de Mahabad, devant une carte du Kurdistan, 1946. Photo Archibald Roosevelt.


Exposition : Kurdistan, dans l'ombre de l'histoire. Hôtel de Ville de Paris, du 23 juin au 24 juillet.


Journal d`une exposition

Parfois, des personnes entrant ici, brusquement confrontées a un probleme dont elles ne connaissaient pas l`existence, viennent vers moi et m`exposent leur propre solution, inspiree de problemes similaires, ou qu`ils croient similaires. J`ai ainsi appris comment resoudre le probleme basque, palestinien, corse... Avec beaucoup de ``il faut...`` ``les gens n`ont qu`a...`` ``il est necessaire de...``.Le Kurdistan est un pays si vaste et si enigmatique que chacun peut extraire un bout de verite, de fait, de carte, et les remixer a sa guise.


samedi, juillet 03, 2004

Louvre

La salle du Louvre consacrée aux sculptures étrangères (cette idée de séparer les nations, surtout pour le gothique international, enfin...). Vierges et Christs allemands, italiens, albâtres anglais. Ces Vierge de douleur. Toute la douleur du monde. Tout le silence de la douleur du monde. Quand on est malheureux, il faut être chrétien. L'islam c'est pour les coeurs heureux.

Les peuples sans Etat n'ont pas d'histoire

Extrait d'un commentaire furieux et indigné dans le Livre d'or.

"on parle d'histoire quand il y a une chronologie.
On parle d'histoire quand il y a un pays."

La première chose qui vient à l'esprit est "espèce de dinde, si les Kurdes sont sans Etat, ce n'est pas faute de l'avoir réclamé."

Mais dans ce genre d'exposition, même les remarques les plus ineptes peuvent être matière à réflexion (et en plus ça fait passer le temps).

D'abord, la confusion entre "Etat" et "pays" est intéressante. Privés d'Etat, les Kurdes n'auraient pas de pays, ce qui est faux, ce n'est pas un peuple-diaspora. Mais dans certains esprits, le glissement se fait de façon automatique. Pas d'Etat = pas de pays = pas d'histoire. Bien^sûr que cela semble absurde. Est-ce qu'il n'y a pas eu d'histoire juive entre la chute du royaume des Hébreux et 1948 ? Est-ce que les Arméniens sont sans historie entre le Moyen-Age et les années 1920 ? De même les Palestiniens ?

Mais derrière le non-sens de cette affirmation, cela nous apprend beaucoup sur la condition du passé kurde, privé d'histoire officielle. De fait, jusqu'en 1991, aucun écolier kurde ne pouvait réciter "mes ancêtres les villageois de Jarmo"... jusqu'à son propre récit familial. Il y avait seulement l'histoire des autres peuples, ceux qui réprimaient la mémoire kurde. Or, ce n'est pas parce qu'une histoire n'est pas racontée qu'elle n'est pas racontable, ni que ses protagonistes n'existent pas. Mais c'est cette idée qui a été répétée continuellement devant les revendications kurdes.

Sur le reproche fait de l'absence de chronologie : c'est plus précisément l'absence de chronologie des pays impliqués contre l'histoire kurde qui est soulignée. Or c'est justement la chronologie kurde qui est ici mise en scène, et non l'histoire syrienne, irakienne, etc. Et cette chronologie kurde, il est vrai, est discontinue, non linéaire, ni exclusive à chaque "partie" du Kurdistan :

Les studios ottomans - Les voyageurs : 1880-1912 - Fin de la 1ère GM - Irak 1919-1931.
La République de Mahabad 1946 - L'URSS et l'exil 1946-1958 - Irak 1951-1963 - Turquie 1958-1963 - Irak 1965-1975
Iran 1979 - Anfal Irak 1988-1994- Turquie 1984-1999.

Mais comment en serait-il autrement ? Il suffit de regarder la biographie de Mustafa Barzani : Héros à Mahabad (et donc au Kurdistan d'Iran), figure des Kurdes soviétiques et pour finir chef de la résistance kurde en Irak...

L'histoire kurde est ainsi réassemblée à l'aide de photos, de témoignages, d'articles, comme ces mosaiques dont de larges pans manquent, et que nous devons reconstituer mentalement. La particularité est que ces pièces sont d'origines diverses, et ont été produites avec des intentions très différentes : notes scientifiques, travail de mémoire kurde, ou tentatives de détruire précisément cette histoire et ses sujets.

Oui, l'histoire kurde est dispersée, éclatée, hachée. Tenu la plupart du temps dans "l'ombre de l'histoire" le Kurdistan jaillit quelquefois en taches de lumière, le temps d'une révolte, d'un procès, d'une manifestation, d'un génocide. Et comme le conclut le catalogue : "Comme souvent, des bribes de documents, une photographie ici et là, une lettre, une carte postale, un télégramme, sont les traces périphériques de ce qui a façonnée une histoire réprimée ou détruite." Taches de lumière.


vendredi, juillet 02, 2004

Journal d'une exposition

29 Juin. Quatre jeunes Coréens, habillés comme pour une rude expédition dans Paris : vêtements de voyage, appareil photo, cameras, l'un d'eux a même accroché deux tasses en fer à sa ceinture, et de déplace avec un furieux bruit de gamelles. Il me montre un plan d'Orsay, essaie de m'expliquer quelque chose, tout ce que je constate c'est le coréen sonne un peu comme le turc. En désespoir de cause, il prend quatre brochures de l'Institut et commence la visite.

Quand ils ont fini, le cantinier revint vers moi avec deux plans, de Paris cette fois-ci, un en coréen un en français.Ils voudraient aller à la Conciergerie puis à Saint-Germain. Je leur trace l'itinéraire au stylo sur les deux plans. J'essaie de ne pas trop sourire ni rire car j'ai entendu que c'est un signe de fâcherie pour les Asiatiques. Comment diable fait-on alors comprendre à des Coréens qu'on les trouve sympathiques ? (si vous avez des tuyaux...)

Finalement, pour me remercier, le porteur de gamelle sort d'un de ses sacs une grosse boite blanche, comme une boite de pilules, et me montre l'étiquette : Sugar less gum. « Sugarless » il insiste beaucoup là-dessus, comme si je le soupçonnais de trimballer des matières nocives pour la santé des populations françaises sur lui. Et comme il voit que je suis pleinement rassurée, il m'en offre. j'accepte, et il part souriant (mais je ne crois pas qu'il était fâché). J'ai dans la bouche un goût de pomme verte.

(Kurdistan : dans l'ombre de l'histoire, Hôtel de Ville de Paris).


jeudi, juillet 01, 2004

Télérama kurde

TV

Dimanche 4 juillet à 0h10 sur France 5, documentaire : Le désarmement en Irak, les raisons d'un conflit.

Lundi 5 juillet à 14h, jeudi 8 à 1h35 et à 13h5, Yol, un film de Yilmaz Güney, sur Cinéma Auteur.


Cinéma

Vodka Lemon, de Hiner Saleem : MK2 Beaubourg, jeudi 8 jullet à 11h25, 50 rue Rambuteau, M° Rambuteau. VO.

Le Garçon qui ne voulait plus parler, de B. Sombogart : Eden-République-Temple, mercredi 7 jullet à 15h30, jeudi 8, samedi 10, dimanche 11 à 14h, vendredi 9 à 16h. 18 rue du Faubourg-du-Temple, M°République.

Expos

Kurdistan : dans l'ombre de l'Histoire, Hôtel de Ville de Paris, Salle des tapisseries.

Concert de soutien à l'Institut kurde