lundi, juin 28, 2004

Journal d`une exposition

15h Une famille marrante : Le pere, un Kurde de Turquie qui semble kurmandj. La mere, mi-turque mi-kurde de Tunceli. Le fils, qui parle turc, et sorani ! Le pere bavarde un peu avec nous en kurmandji. J`evoque avec la mere Tunceli, Ovacik, et tous les amis la-bas. Les yeux et les bouches s`aggrandissent de surprise et de contentement. Je les fais rire en leur disant ``ez here were zanim``, une drole d`expression dersimi pour designer le kurmandji.

4 h p.m. Un Tunisien, d`age assez respectable vient bavarder un peu sur les nations sans etats , m`invite a diner, tprend ma main plusieurs fois pour la secouer chaleureusement (j`ai reussi quand meme a la recuperer ), demande mon numero de telephone (sans vergogne je refile le standard de l`Institut ), et promet de me rendre visite a la bibliotheque : un moyen peu orthodoxe de ramener des chalands...

dimanche, juin 27, 2004

Kurdistan : Dans l'ombre de l'Histoire






Ismaïl Besikçi. Sociologue turc. Photo prise lors de son procès en 1981. Collection de l'auteur.

La preuve du crime : lettre adressée à Mme Boulanger, présidente de l'association des écrivains.

"L'idéologie officielle en Turquie continue de prétendre, avec insistance et obstination, qu'il n'existe aucun peuple ni langue qu'on puisse qualifier de "kurde". La caractéristique première de cette idéologie, que l'on peut désinger sous le nom de "kémalisme", est qu'elle est fondamentalement hostile aux Kurdes. Elle est raciste et colonialiste (...).

Le peuple kurde vit dans une nation divisée par des fils barbelés et des mines, qui visent à séparer totalement les Kurdes les uns des autres. Dans de telles conditions, leur reconnaissance politique est inférieure à celle d'un peuple colonisé puisqu'en Turquie, par exemple, c'est leur existence-même qui est niée. Les Kurdes de Turquie n'ont de droit que dans la mesure où ils sont prêts à devenir Turcs. Sinon, c'est la répression, la cruauté, la prison. Face à une telle situation, il serait plus important d'attirer l'attention de chacun sur la liberté dont toute unemation est privée plutôt que sur celle d'un écrivain (...)."

Acte d'accusation : Publication dans un pays étranger dans le but d'affaiblir l'influence et le prestige de l'Etat.




Fille kurde et un noble. Carte postale de Sabah & Joaillier Istanbul, époque ottomane.



Portraits kurdes du Bahdinan. William Croupton. Hôtel de Ville de Paris, Salle de la Prévôté.




Reza. Photographe iranien.
Balles traçantes devant la fenêtre de l'hôtel, au moment des combats entre la police et le PKK. Cizre, 21/3/1993. National Geographic.

"Dans la tradition zoroastroenne, les Kurdes fêtent le Nouvel An le premier jour du printemps : Newroz. 21/3/1993.

La ville de Cizre, au Kurdistan de Turquie, est fermée aux journalistes. Les autorités interdisent les rassemblements et les fêtes (...).

Cette année comme les autres, on brûle des pneus, les enfants dansent autour des feux. La révolte est dans la rue, contre ce Nouvel An répressif. Les tanks achetés à l'OTAN, tentent de disperser les manifestants. La tension monte dans cet univers de boue et de feu.

Je me déplace prudemment de maison en maison. A la nuit tombée, tout le monde rentre chez soi. C'est le couvre-feu. Cizre est alors plongé dans un silence effroyable. Seul dans ma chambre, j'attends. Soudain, les balles sifflent. Je vois le ciel noir et incandescent."

Letter de Reza, 1996.





"Dans les années 92-94, lorsque nous compulsions péniblement dans les US National Archives les 18 tonnes de fichiers du gouvernement irakien entassés dans d'innombrables boites et sacs, il arrivait que de petites photos d'identité glissent et tombent au sol. D'autres étaient encore à leur place, épinglées au haut d'un fichier qui fournissait les données biographiques de la personne interrogées par la police secrète irakienne, l'Amn. (...) En dernirèe analyse, il semble que chaque Kurde, inforamteur, détenu, rebelle présumé, militant politique ou citoyen ordinaire risquait d'être tôt ou tard fiché à l'Amn. Chacun était sans cesse observé par des collègues ou des parents travaillant pour le régime, c'est-à-dire ceux-là même qu'on n'aurait jamais soupçonné de collaboration."

Joost Hillerman, Human Rights Watch. Lettre, 1995.




John Stathatos. 2 réfugiés irakiens tentant de franchir le passage de Haj Omran passage, en Iran. 1975. Collection de l'auteur, London.

(du 23 juin au 24 juillet, Hôtel de ville de Paris).


(from 23th June to 24th July).

samedi, juin 26, 2004

Les Kurdes et le diable

A l`exposition, une militante francaise farouchement anti-Amerique est venue pour me dire qu`elle reprochqit aux Kurdes d`avoir trahi (vous avez bien lu) Saddam Hussein en s`alliant a l`Amerique. Humpf, mieux vaut entendre cela que d`etre sourde.

Elle a meme ajoute qu`un jour ils le paieraient cher et le regretteraient amerement. Elle disait ca avec une telle jubilation...

pour la frappe c`est normal je tape sur un mac pourri.

vendredi, juin 25, 2004

TV, Radio : Yol, un temps pour l'ivresse des chevaux, Zirek, Ali Akbar Moradi, le garçon qui ne voulait plus parler

TV

Sur Cinéma Auteurs, samedi 26 à 9h15, lundi 28 à 0h50, mardi 29 à 17h20 : YOL, de Yilmaz Güney.

Sur Arte, lundi 28, à 15h15 : Un temps pour l'ivresse des chevaux de Bahman Ghobadi.

Radio

Sur France Inter, vendredi 2 juillet, à 15h05 : Dépaysages, avec Zirek, Falih Madhi, Freidoune Sahebjam.


Concert

A l'auditorium du Louvre, du 25 au 27 juin : Ali Akbar Moradi, chants rituels du Kurdistan iranien, Cheikh Salim Fergani, Aïcha Redouane, de Constantine.


Cinéma

Le Garçon qui ne voulait plus parler, de Sombogaart, 1995.

Eden République Le Temple, 18 rue du Faubourg-du-Temple, M° République. Mercredi à 15h30, jeudi et vendredi à 16h, samedi et dimanche à 14 h.

Expo

Kurdistan : Dans l'ombre de l'histoire, du 23 juin au 24 juillet, Mairie de Paris.

Journal d'une exposition

L'une de mes plus grandes fiertés (bête, oui, comme toutes les grandes fiertés) est que lorsque je parle kurde, les Kurdes me disent toujours que j'ai un accent du Botan, ou du bahdinan, ou sorani, ou mardini, enfin rien de français quoi, mais toujours du sud. Et à vrai dire, j'ai toujours eu cet accent boti, même du temps où j'étudiais à l'INALCO alors que je n'y avais jamais encore mis les pieds, comme une sorte de prédestination vers ma ville préférée.

Le public de cette exposition est très amical, très sensible à cette histoire kurde. Mais hier, vers 6 heures, j'ai dû faire face à une protesta désopilante. Une femme est entrée dans la salle, allant droit au Livre d'or sans même regarder une seule photo. Un message politique ? Puis elle s'est dirigée vers moi et a dit :

- J'ai écrit quelque chose, mais ça n'a rien à voir avec l'exposition.

- Ah ? (un message politique ? encore une accusation de pro-américaniste, de pro-sioniste, anti-Turc ou quelque chose dans ce genre ?)

- Oui. J'habite à côté de l'Hôtel de Ville et la rue est très sale, ça fait trois jours qu'elle n'a pas été nettoyée. C'est scandaleux !

- Ah ? Mais vous savez, nous ne travaillons pas pour la Mairie, nous sommes l'Institut Kurde.

- ça m'est égal. J'ai mis une réclamation dans le Livre d'or.

- Ah ? Mais vous savez, le Livre d'or appartient à une photographe américaine qui vit à NY, alors elle n'est pas vraiment concernée...

- ça m'est égal. Et je suis aussi contre cette exposition. Cette salle est une salle de prestige. Les Kurdes n'ont rien à y faire.

- Ah oui ?

- Ils demandent leur autonomie c'est ça ? Mais qu'est-ce qu'ils en feraient ? Ils seraient capables de se diriger eux-mêmes peut-être ?

- Eh bien en fait ils le sont déjà.

- Quoi?

- Ils sont déjà autonomes. Depuis douze ans.

- Deux ans ?

- Non, douze. Et ça va bien.

- Ah ? ... eh ben... quand même !... au revoir !...

Et elle est repartie.

Conclusion : Vous, les Kurdes, le jour où vous demanderez l'indépendance, faites gaffe qu'il n'y ait pas grève des éboueurs à Paris.


jeudi, juin 24, 2004

Kurdistan : une belle lumière sur l'ombre de l'Histoire

Je suis très heureuse de voir que l'exposition à Paris Kurdistan : dans l'ombre de l'Histoire est très belle et très bien faite. Les photographies sont superbement mises en valeur dans les larges salles claires de la Prévôté et des Tapisseries. Un espace de lecture libre, avec plusieurs livres sur les Kurdes, écrits en plusieurs langues, deux bornes de connexion pour le site de l'exposition, des vidéos sur les réfugiés, des portraits, les crimes de Saddam, etc., et le coeur de l'exposition : une histoire des Kurdes à travers la photographie, des cartes postales dans des studio ottomans à l'usage des touristes aux plus récentes images de la guerre et de la libération. Des portraits de leaders légendaires, tels Simko ou Barzani, des portraits de famille de villageois, de peshmergas, sont ponctués d'articles de presse, ou du récit que font d'elles-mêmes les personnes photographiées.

Une histoire rude et remuante mais jamais misérable, juste le portrait d'une nation pleine de vitalité.

Etant présente sur place tous les après-midis, j'essaierai de diffuser bientôt des vues de cette exposition.

lundi, juin 21, 2004

Israël et le Kurdistan

L'article de Seymour Hersh dans le New Yorker, disant que des agents israéliens entraînent des combattants kurdes au Kurdistan n'est pas franchement une surprise, cela arrive juste un peu plus vite que prévu. En fait, c'est l'incompétence américaine à gérer l'Irak actuel qui a dû accélérer les conlusions d'Israël, à savoir qu'un Irak unifié et stable est impossible à obtenir, et qu'ils vont devoir faire face à des factions arabes très en colère. En ce qui concerne les Kurdes, ils ont besoin d'alliances avec de tels voisins, contre toutes agressions islamiste ou pan-arabistes. De plus, conclure un pacte avec Israël et la Turquie est le plus sûr moyen de désarmer les bellicistes turcs et les partisans américains d'un Irak indivisible. (à vrai dire, je soupçonne les Américains de préférer laisser Israël prendre ce genre d'initiative, plutôt que d'avoir à le faire eux-mêmes, même s'ils savent que ce scénario est quasi-inévitable).

lundi, juin 14, 2004

Mieux vaut tard que jamais

Ayant soudain réalisé que le KNK ou Congrès National kurde, n'était, depuis sa création, qu'une assemblée de pantins voués à cautionner la politique d'Öcalan, Ismet Cheriff Vanly, Musa Kaval et d'autres personnalités kurdes ont dénoncé la politique du leader du PKK et ont démissionné. Comme ils ne sont pas membres du PKK on peut supposer qu'ils échapperont à une "étrange" disparition et à un suicide sur commande, pratiques à laquelles Öcalan semble assez attaché, comme dans le cas de Mizgîn Sen.

Pour en savoir plus

vendredi, juin 11, 2004

Histoire du Kurdistan



Le samedi 19 juin, à 16 h, à l'Institut Kurde de Paris, je présenterai "Histoire du Kurdistan", de Giuseppe Campanile.

(Institut Kurde de Paris, 106 rue Lafayette, Paris 10°, métro Poissonière, Gare du Nord, Gare de l'Est ; entrée libre).

Storia della Regione del Kurdistan a été publiée pour la première fois à Naples, en 1808. Son auteur, Giuseppe Campanile, un père dominicain, avait été envoyé en mission au Kurdistan en 1802 et il exerça les fonctions de Préfet apostolique pour la Mésopotamie et le Kurdistan jusqu'en 1815. En 1953, un autre père dominicain, le grand kurdologue Thomas Bois traduisit son essai de l'italien, mais il mourut avant d'avoir achevé et publié sa traduction. Après la saisie et la relecture du tapuscrit, ainsi que quelques corrections et ajouts de notes, la traduction du père Thomas Bois paraît enfin dans son intégralité.

Comme le fait remarquer lui-même le père Thomas Bois dans sa préface, c'est moins une "Histoire du Kurdistan" à proprement parler qu'une description sur le terrain, très complète, très vivante et très partisane, des régions kurdes du début du 19° siècle sous l'Empire ottoman. c'est aussi le premier essai d'un Européen consacré entièrement au Kurdistan. Jusqu'ici les voyageurs qui n'y faisaient que passer ne donnaient que quelques noms d'étape et quelques informations, souvent erronées ou confuses, de la bouche de guides parfois hostiles aux Kurdes. Mais parlant arabe, et exerçant aussi la médecine, le père Campanile put entrer en contact étroit avec les princes kurdes et les pachas, et dresser un tableau assez complet des principautés et tribus kurdes. Il décrit aussi avec soin les différents cultes du Kurdistan, musulmans et chrétiens, mais aussi yézidis et sabéens, en nous donnant de précieuses indications sur ces deux derniers groupes, vivant en marge de l'Empire ottoman, quand ce n'était pas en rébellion ouverte.

Sa vision du Kurdistan, loin d'être tolérante, est celle d'un ecclésiastique né à la fin du 18° siècle, un homme épris de culture classique, donc, et son indignation devant certaines pratiques de gouvernement ottomanes, ou superstitions villageoises, ou ce qui pour lui relèvent de l'hérésie religieuse, est parfois comique, dans son outrance. Mais sa curiosité, tant scientifique qu'historique, lui permet d'accumuler nombre d'observations sur la faune, la flore, les coutumes du pays, ses vestiges archéologiques. Il détaille aussi avec une certaine acuité les rapports de force entre les pachas ottomans et les princes kurdes, souvent plus puissants que les fonctionnaires officiels.

Il conclut son récit par un chapitre intitulé Importance politique, militaire, et commerciale du Kurdistan où il explique de façon prémonitoire l'importance économique et stratégique que cette partie du monde, encore peu connu des Européens, pouvait revêtir dans la géostratégie du Moyen-Orient.


"Leurs demeures ne sont rien d'autres que des jardins fleuris où l'on voit le saule, le figuier et le grenadier s'élever et s'étendre sur els terrasses peu élevées. le ruisseau qui murmure, en courant de-ci de-là, forme ici un étang ensoleillé, puis cache à travers des plants touffus et des fleurs variées une fraîche baignoire odoriférante ; de là, il jaillit en une source limpide, étanche délicieusement la soif des gosiers altérés et manifeste ainsi sa pureté native. De là, en serpentant parmi les herbes aromatiques, il donne au doux zéphyr un parfum réconfortant. La simplicité des édifices, le sol herbeux parfumé, le toit bas de roseaux tressés avec art ; les vases ou de bois rustiques ou de calebasse sèches aux formes multiples ; les corbeilles de jonc artistement entrelacés qui pendent au mur : qui ne dirait que tout cela a été hérité des heureuses chaumières de Philémon et de Baucis ?"

La Principauté de Baba, article VI, Histoire du Kurdistan, R.P. Giuseppe Campanile.




jeudi, juin 10, 2004

Impuretés

Si vous voulez comprendre pourquoi les Kurdes en Irak sont si peu enthousiastes à l'idée de vivre sans aucune garantie d'autonomie sous la gouverne de Sistani, il suffit d'aller voir son site, dont le lien a déjà été pointé par Karda?

Jetez un oeil par exemple sur les 10 choses impures; (et tout particulièrement la 8ème) :


1.L'urine
2.Les fèces
3.Le sperme
4.Le cadavre
5.Le sang
6.Le chien
7.Le porc
8.L'incroyant
9.Le vin
10.La bière (fuqâ')

Maintenant si vous vous souvenez combien de chrétiens, de yézidis, de mandéens, et d'athées vivent au Kurdistan et en Irak, et si vous vous souveniez qu'on peut boire de l'alcool librement au Kurdistan, vous pourrez peut-être mieux comprendre pourquoi, même si Sistani prétend représenter 60% des Irakiens, les Kurdes ne sont pas du tout d'accord pour vivre sous les mêmes lois.

Et si vous lisez la version anglaise vous pourrez constater une différence dans la dixième impureté. A moins que la bière irakienne soit si épouvanbtable qu'on puisse effectivement l'assimiler à "la sueur d'un animal qui persiste à manger de la najasat" ? De la pisse d'âne, quoi ?


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

mercredi, juin 09, 2004

La turquie est-elle un réel danger pour les Kurdes d'Irak ?

Il est évident que si les Kurdes d'Irak voulaient se retirer de ce pays, ils n'auraient pas à se soucier sérieusement d'une attaque de troupes arabes. On peut aussi douter que les GIs bombardent le Kurdistan, tout au moins ne pourront-ils jamais le faire aussi durement que les régimes irakiens depuis 40 ans. .

Le principal danger est, comme chacun sait, celui d'une invasion turque. Mais est-ce réellement dans les intentions de la Turquie ? En annonçant la libération des prisonniers kurdes les plus médiatiques, en ouvrant des programmes TV en langue kurde, en opposant à l'UE sa détermination de se conformer aux critères de Copenhague, comment pourrait-elle décider d'entreprendre à nouveau une sale guerre contre les Kurdes, et ce malgré toute l'opportunité d'échanges économiques dans cette région autonome ? Donner une réponse claire à la Turquie sur son entrée dans l'UE (Oui si vous respectez la Charte) serait une forte garantie pour les Kurdes, qu'ils soient d'Irak ou de Turquie. Rappelons enfin qu'une adhésion à l'UE peut être toujours annulée si un pays viole les principes de la Charte.

mais en ce qui concerne le ton rassurant de Kofi Anann, je conseille vivement aux Kurdes de ne pas y prêter la moindre importance. La Crotie, la Slovénie, la Bosnie, étaient sûres, avant de se faire écraser par la Serbie, que jamais l'ONU ne les laisserait se faire massacrer...

Mieux vaut un bon divorce qu'un mauvais mariage

Les menaces kurdes de se retirer du gouvernement irakien ne sont aps une surprise. Cela se serait produit tôt ou tard. La seule surprise est que cela arrive peut-être un peu plus vite que prévu, en raison du refus bien "rafidi" :) des chiites.

Mais même si les Nations Unies ou les Occidentaux répètent mécaniquement comme un mantra qu'il doit y avoir un Irak uni comme ils ont répété de la même façon dans les années 90 qu'il devait y avoir une "Yougoslavie unie" c'est un fait têtu qu'obliger deux nations à vivre contre leur gré (ou contre le gré d'un seul) dans le même pays, revient à un mariage forcé, dont rien de bon ne peut advenir. Mieux vaut servir de médiateur dans un divorce à l'amiable, qu'arbitrer une seconde "Guerre des Rose."

mardi, juin 08, 2004

Tout vient à point à qui sait insister

Il semble que la notion de fédéralisme en Irak soit en passe d'être acceptée dans le nouveau projet de résolution des Nations Unies selon le site Kerkuk-Kurdistan.

Welcoming the commitment of the Interim Government of Iraq to work towards a federal, democratic, pluralist and unified Iraq, in which there is full respect for political and human rights.

Le projet dans son intégralité peut aussi être consulté Ici


Depuis le refus ferme des Kurdes d'envoyer des troupes turques au Kurdistan pour jouer les "bataillons de la paix" il semble que les Kurdes appliquent avec profit la tactique de la mule de montagne : dire non, freiner des quatre fers et empêcher tout le convoi d'avancer. Jusqu'à ce qu'on se rende à leurs raisons...

lundi, juin 07, 2004

Cracmol

L'annonce qu'a faite le KONGRA GEL concernant la fin du cessez-le-feu unilatéral, vient-elle vraiment d'une décision d'Öcalan ?

S'il n'en est rien, préparez vous à l'entendre gémir sur l'ingratitude de ces gens qui n'hésitent pas un seul instant à le mettre en danger ...

Si cela vient de lui, comment peut-on imaginer qu'un homme qui a peur même de son ombre, qui est prêt à vendre tous les Kurdes en échange de sa propre sécurité, que ce chef, qui est un modèle de bravoure, ait fait une telle déclaration sans avoir eu l'assentiment de ses geôliers ?

Donc la question pourrait être quels sont les projets turcs et américains sur le Nord de l'Irak ?

dimanche, juin 06, 2004

quelques "incoherent thoughts"

En dépit de la frustration kurde causée par leur faible représentation dans le nouveau gouvernement, je ne trouve pas que ce soit une si mauvaise chose. Il n'est pas certain que les leaders kurdes aient intérêt à se compromettre dans une direction politique instable, qui pourrait être incapable de gérer un Etat qui n'en est pas un, un "non-Etat", par ailleurs peu bienveillant envers les aspirations des Kurdes.

Par ailleurs, la colère et les reproches que les Kurdes font à leurs vieux leaders est aussi une bonne chose. C'est un signe de maturité politique de faire pression contre ses prorpes représentants, afin qu'ils se plient à la volonté de leur peuple, et non à leurs propres intérêts. Je me souviens en 1994, durant la guerre civile, de tous ces gens qui étaient pour ou contre Talabani et Barzani, non par idéologie, mais parce qu'ils étaient nés à Zaxo, Shaqlawa, ou Suleimani.

Et je crois aussi que tous les Kurdes devraient être intransigeants sur le statut de Kirkouk et le retour des réfugiés dans leurs foyers. Après tout, la cohésion et la cohérence du nouveau Kurdistan dépendent de cela aussi : une société kurde à double-strate, avec d'un côté les citoyens prospères de Sulaimani ou d'Arbil et de l'autre des réfugiés démunis sur leur propre sol ne pourra rien donner de bon.

jeudi, juin 03, 2004

L'Histoire trouée, négation et témoignage

Le samedi 5 juin à 16 h, à l'Institut Kurde de Paris, Mme Catherine Coquio présentera L'Histoire trouée, négation et témoignage, un ouvrage collectif sous sa direction, qui vient de paraître aux éditions Atalante.

M Mustafa Avayolu présentera sa prorpe contribution à ce travail,Négations de l'histoire kurde.

M Yavuz Aykan parlera pour sa part Des chants kurdes de l'absence


La conférence aura lieu à l'Institut Kurde, au 106 rue Lafayette, 75010 Paris, Métro Poissonnière, Gare du Nord, gare de l'Est.

un débat et un buffet suivront la conférence.

Entrée libre.
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mardi, juin 01, 2004

Ah c'est élégant...

Trente Kurdes irakiens qui s'étaient réfugiés au Liban il y a trois ans ont essayé de rentrer chez eux mais ont été arrêtés et reconduits au QG des Nations Unies par les autorités libanaises (au sud du Liban). Celles-ci ont en effet refusé de les laisser partir, comme cela était prévu depuis mars dernier. Ils doivent attendre encore on ne sait quoi dans un camp protégé par la finul. En août 2001 ils avaient été déjà empêchés de gagner Israël afin de chercher ensuite un asile dans d'autres pays.

Il semble donc que pour le Liban, chercher à gagner Israël ou le Kurdistan revienne au même. A vrai dire, depuis 1967, les nationalistes arabes répètent à satiété que les révoltes kurdes ne sont que des agissements de méchants sionistes :). Aussi, en toute logique, on se doit de les empêcher de faire leur aliyah !

Concert de soutien à l'Institut kurde