mardi, novembre 25, 2003

Fragments d'un puzzle incohérent ou pas tant que ça

La Turquie est dans l'attente d'une fin de ramadan sanglante, mais loin de se laisser décourager, la lutte contre le "terrorisme séparatisme kurde" continue : l'école de langue kurde de Batman n'a toujours pas été autorisée à accueillir enfin ses étudiants.

Par contre à Kirkouk, les trois personnes arrêtées par l'UPK de Talabani et soupçonnés d'avoir trempé dans le dernier attentat dans cette ville, sont bel et bien porteurs de passeports turcs.


Ayant vus sept de leurs membres arrêtés entre l'Iran et livrés à la Turquie, le KADEK vient de lancer un appel solennel offrant aux US leur collaboration contre al-qayda et les réseaux terroristes de la région. Nul doute que les US en ont été plus que soulagés.

dimanche, novembre 23, 2003

Soutien aux Irakiens

Avis à tous les Occidentaux qui se font tellement de soucis pour les "pauvres Irakiens devant vivre sous la botte américaine" : il semble qu'une manifestation soit prévu le 10 décembre en Irak contre le terrorisme.

Ce serait bien que les gens qui défilent depuis des mois sous les bannières "Bush=Saddam=Hitler=Sharon" ou l'inverse, organisent des manifestations monstre à Paris, Londres, Romes, Berlin, Barcelone, pour les soutenir, ces victimes irakiennes.

Non ?



vendredi, novembre 21, 2003

En frappant jusqu'ici obstinément les quartiers Pera-Galata-Beyoglu, ce n'est pas seulement l'Europe ou le judaïsme en Turquie qu'ils atteignent, mais ce qui fait l'essence même d'Istanbul, son cosmopolitisme de ville d'empire, ce qui fait qu'elle est toujours restée la seconde Rome, quoi qu'en ait dit les Moscovites. Autant la Turquie post-kémalisme s'est repliée sur un jacobinisme obtus qui rend l'Anatolie aussi triste qu'une caserne de jandarma, autant Istanbul est restée rebelle à toute uniformité, c'est encore la ville où se pressent toutes les nations et tous les cultes d'Europe orientale et d'Asie Mineure. Et comme le dit si bien encore Rinaldo :


"Dans les victimes, il y a certainement aussi le boucher turc du coin, le garçon du resto russe d'en face, la mémé grecque qui faisait ses courses, l'autre mamie chaldéenne allant à l'église Aya Triada, juste en face du palais, le commis kurde de Tarlabasi qui allait livrer un paquet, la gitane marchande de fleur, le gardien de l'église arménienne du marché aux Poissons, le petit garçon levantin sortant de l'école, le cireur de godasses récemment immigré de Diyarbakir, le marchand juif de légumes.... et bien d'autres."

Et je peux ajouter que cette partie-là d'Istanbul est bien fabuleuse, et qu'être Européen là-bas, c'est être Américain à Paris dans les années trente.

jeudi, novembre 20, 2003

Terrorisme à Istanbul : témoignage sur le vif

Voici le témoignage sur le vif de nos amis du Kapris do Pera .

"Nous n'avons pas entendu la première explosion dans le quartier de Levant qui se situe à 10 km environ du café, ni celle de Goztepe sur la partie anatolienne de la ville, près de Kadikoy.

Celle qui nous a fait vraiment peur était celle de Galatasaray. Nous n'avions jamais entendu une pareille explosion et comme c'était très près, c"était pire que l'attentat de Neve Shalom de Galata, samedi.

Gabi se trouvait au café et moi à la maison. Tout a tremblé après l'explosion, à tel point que j'ai cru que les murs ne résisteraient pas. Selon les spécialistes, cela correspondait à un tremblement de terre d'une amplitude de 7 !!!!

Comme les téléphones ne marchaient plus et que nous n'avions pas de nouvelles l'un de l'autre tout en ne sachant pas vraiment où était le lieu de l'attentat, Gabi est venu très vite à la maison. Il m'a raconté les scènes d'horreur de la rue, avec des gens qui hurlaient, d'autres blessés couraient vers les hopitaux ou les pharmacies....

Gabi pensait que l'attentat avait eu lieu plus haut sur la Grand Rue de Péra, mais d'après ce que j'avais vu de la terrasse, cela venait de derrière (depuis la maison) le lycée de Galatasaray. J'avais pensé au Marché aux Poissons.

Gabi est retourné au café en passant par Galatasaray qui n'était pas encore bloqué et où les ambulances arrivaient de toutes parts. Il a vu un tas de blessés et un membre humain sur la rue. A mon tour, je suis allé au café en passant par Galatasaray, mais comme la police commençait de boucler le quartier, je n'ai pas vu le palais d'Angleterre.

Comme nous n'avions pas de nouvelles de nos connaissances du Marché aux Poissons (entre autres, les gens de la pâtisserie Uç Yildiz), nous avons décidé de nous y rendre par les ruelles du coté de Tarlabasi. Ces ruelles étaient jonchées de bris de glaces, partout les gens balayaient leur vitrines. Les magasins, sur au moins un kilomètre carré, sont fermés. Nous n'avons évidemment pas pu atteindre la confiserie Uç Yildiz, le marché aux Poissons était fermé, ainsi que le passage des Fleurs (Cité de Péra), dont la verrière s'est écroulée. Le boulevard Tarlabasi était fermé à la circulation, mais nous avons pu l'emprunter et contourner le palais d'Angleterre en passant par les Petits-Champs et le Péra Palace. Les maisons de l'autre coté du boulevard de Tarlabasi sont fortement abimées par la déflagration. Depuis cet endroit, nous avons pu voir les immeubles en face du palais d'Angleterre qui sont pratiquement détruits. Coté Péra Palace, les dégâts sur les immeubles s'arrêtent à la hauteur de Odakule (immeuble aussi énorme que laid, sous lequel il y a un passage qui rejoint la Grand Rue de Péra).

Il manque quelques fenêtres au Grand Hôtel de Londres, à l'église grecque Panaya, à St Antoine de Padoue. A la hauteur de la place de Galatasaray, on ne peut pas passer et les dégâts sont importants même sur la place. La poste de Galatasaray est fermée ainsi que le lycée (comme toutes les autres écoles du quartier).

Il y a beaucoup de blessés, parce que, comme je le disais, sur à peu près un kilomètre carré, il n'y a plus de vitres aux fenêtres....

Quand nous avons fini notre tour, nous avions vraiment une triste mine ! Le climat est lourd, aujourd'hui à Istamboul. Les gens ne comprennent pas pourquoi.

Voilà, c'était juste des nouvelles, même si nous ne sommes pas blessés, nous sommes un peu choqués par ce que nous avons vu."

Rinaldo et Gabi, Kapris do Pera.

mercredi, novembre 19, 2003

La Turquie qui pleure ses morts victimes du terrorisme, va-t-elle redécouvrir le sens véritable de ce mot dont elle couvre inlassablement tous les activistes kurdes, quels qu'ils soient ? Les Turcs se rendent-ils compte de ce qu'aurait donné un terrorisme kurde s'il en avait existé un ?

A part ça, l'AFP reprend inlassablement ces histoires de "terrorisme kurde". L'AFP pompe directement ce que raconte l'agence Anatolia. L'acte "terroriste" le plus sanglant imputé au PKK a eu lieu dans le bazar d'Istanbul il y a quelques années. Une explosion, un incendie, plusieurs morts. Des Kurdes arrêtés, jugés, mis en taule. Et plus tard une enquête qui conclut à l'accident au gaz. Mais on n'a pas relâché ceux qu'on avait emprisonnés pour l'occasion.

dimanche, novembre 16, 2003

CON-DI




Au FSE (Forum Social Européen), en gros chez les alter-mondialistes : les mêmes qui partaient en convoi de la paix à Bagdad avant la guerre (mais en évitant les terres kurdes on se demande pourquoi), guidés par d'obligeants employés de l'ambassade irakienne à Paris, dans des bus qui avaient déjà servi à embarquer des mujahid en faisant la tournée des pays frères arabes... Pour les mujahid ils étaient peints en noir, on les avait dotés de couleurs plus attrayantes, plus peace and love pour les boucliers humains qui avaient passé une semaine à Bagdad, dans de confortables hôtel, en bouffant par jour l'équivalent de plusieurs rations alimentaires destinées à une famille irakienne, et pour finir ils s'étaient débinés avant l'attaque. Des boucliers à pattes, fuyant à toutes jambes... Bref au FSE on nous a trouvé les alter-irakiens de services : assyriens, turkmènes, chiites... combien d'entre eux viennent vraiment d'Irak et combien d'entre eux sont en fait des exilés de longue date, je serais curieuse de le savoir... Et en plus ils se sont trouvé un joli : CONDI. C'est magnifique. Déjà que l'ex-PKK nous avait trouvé KON-KURD...

Et à cette occasion, Leila Chahid la représentante de l'Autorité palestinienne, a déclaré en substance que l'occupation irakienne faisait partie d'un plan israélo-américain visant à s'en prendre à tous les Etats-nation laïques du Moyen-Orient. Ah cette bonne vieille laïcité, avec laquelle on a couvert tant de crimes... en Irak, en Turquie, en Syrie, génocidez, étripez, pourvu que ce ne soit pas au nom de l'islam, c'est tout !

J'ignore ce que va donner la future constitution irakienne, mais je me demande si d'ores et déjà Leila Chahid ne pourrait pas comparer la situation réelle des chrétiens en Irak et celle des chrétiens palestiniens, et l'attitude respective de leurs frères musulmans envers eux. Histoire de commencer à balayer devant sa porte... Parce qu'en ce moment je me demande s'il vaut mieux être chrétien à Bethléem que chrétien à Erbil...

'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfied.

Les Kurdes ont un président



Voilà, ça y est, réjouissez-vous les Kurdes ont un président (à défaut d'avoir un état). C'est-à-dire que l'ex-PKK-ex-KADEK... ad libitum... s'est réuni en Congrès du Peuple Kurde. Parce que naturellement des représentants politiques aussi brillants que Mizgin Sen, Riza Altun ou Osman Öcalan SONT le peuple kurde (et si vous dites le contraire vous êtes un traître, corrompu par les forces réactionnaires fascistes internationales...ad libitum....)

Bref le Congrès du Peuple Kurde a élu (démocratiquement, oui, ils ont tous levé la main en même temps) Abdullah Öcalan comme Président du peuple kurde. Oui, de tout le peuple kurde. A la surprise générale.

Rappelons que du temps où le PKK représentait une vraie force politique, qui rassemblait des millions de Kurdes en Turquie et en Syrie, il s'appelait plus modestement le Parti des Travailleurs du Kurdistan. Aujourd'hui qu'il ne représente plus qu'une force fantomatique et que ses rangs ont fondu, il devient le Congrès du Peuple Kurde (et ceux qui disent le contraire sont des traîtres, corrompus par les forces réactionnaires fascistes internationales...ad libitum...). En fait plus ce parti devient minoritaire, plus il gonfle ses titres. Quand ce ne sera plus qu'un club privé réservé à une centaine de nostalgiques clubbers, je suppose qu'on aura droit au Congrès Mondial pour la Paix au Moyen-Orient. Avec Abdullah Öcalan élu pour président. A la surprise générale.

Source : Amude.com.

mardi, novembre 11, 2003

PKK alias KADEK alias...?...

Le KADEK s'est encore auto-dissous. "Le KADEKa été dissous pour ouvrir la voie à une nouvelle structure organisationnelle plus démocratique qui va permettre une participation plus large des représentants des intérêts du peuple kurde." Si ça vous rappelle vaguement quelque chose,c'est normal ils nous font le coup tous les ans. Ils sont juste en retard de quelques mois. Mais un jour à force de se dissoudre et de dissoudre encore, s'ils ne disparaissent pas tout à fait, ils finiront par trouver la démocratie (au fond d'un verre d'aspirine ?). Mais si. N'en doutons pas.

lundi, novembre 10, 2003

Bonne nouvelle


L'éditeur Ahmet Zeki Okçuoglu, a été acquitté, ainsi que l'imprimeur Bedir Vatansever et le traducteur Vahdettin Ince, alors qu'ils risquaient sept ans de prison pour avoir publié en turc Mustafa Barzani et le mouvement de libération nationale kurde, écrit par Massoud Barzani, le dirigeant kurde irakien qui raconte la vie de son père à travers l'histoire de la révolte kurde en Irak.

Les trois accusés avaient été accusés de séparatisme puisque l'ouvrage mentionnait (horreur !) le "Kurdistan turc" au lieu de parler pudiquement de "sud-est turc" et avait commis le crime de lèse-majesté par excellence en Turquie : celui de critiquer le fondateur de la république turque Mustafa Kemal Atatükr, à qui les Kurdes reprochent d'avoir massacré un peu trop des leurs.

Bonne nouvelle donc que cet acquittement, à la faveur des réformes entreprises par la Turquie pour se conformer aux critères de l'Union européenne. Rappelons qu'Ahmet Zeki Okçuoglu vit actuellement en Allemagne où il s'était réfugié en attendant l'issue de ce procès inique. Rappelons aussi que son fils aîné, Sivan Okçuoglu, à qui l'on ne reproche que d'être le fils de son père, s'est vu refusé un passeport par les autorités turques et ne peut donc sortir du pays, même pour rejoindre son père et son frère.




Les Etats-Unis commencent à être déçus par le gouvernement de transition qu'ils ont mis au pouvoir. Ils les accusent de n'être motivés que par leurs intérêts particuliers au lieu de s'atteler tous ensemble et avec désintéressement à la reconstruction du Grand Irak unifié et réconcilié.
Ils finiront bien par se rendre compte un jour que l'Irak n'a jamais encore été un pays mais qu'un agglomérat intsable d'intérêts particuliers et contradictoires.
On vient sur ce site à l'aide des mots-clés les plus divers, mais pour la personne qui est venu chercher des "photos de Salah ad Din" je suis au regret de n'en pas avoir sous la main. cela dit, à ma prochaine visite à Damas, je ne manquerai pas de lui tirer le portrait à ce cher homme, et peut-être même que je lui demanderai un autographe.

vendredi, novembre 07, 2003

On ne plaisante pas avec la sécurité II (Le retour)



Le centre d'enseignement de la langue kurde à Batman (Turquie), qui s'était vu refuser son ouverture à cause de la "largeur non réglementaire des portes" attend toujours l'autorisation de commencer ses cours, avec environ 200 inscrits déjà, bien que le directeur de l'établissement, M. Aydin Unesi ait fait élargir ses portes d'au moins 5 cm. Malgré cela Ankara attend encore "de nombreux autres documents".

C'est vrai, quoi, il reste à mesurer la hauteur des plafonds, faire un contrôle anti-termites, vérifier la présence d'amiante, de plomb dans les peintures, de sécurité anti-tremblement de terre, regarder si le centre ne se trouve pas dans l'oeil du prochain cyclone tropical, s'il est assuré contre la foudre, l'incendie, la peste bubonique, les raz-de-marée et la mousson...

Et naturellement le centre devra aussi fournir les preuves qu'il ne recèle pas d'armes de destruction massive et accepter pour cela la visite d'inspecteurs onusiens, sinon c'est la guerre.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfied.




mercredi, novembre 05, 2003

CONCERT

MIÇO KENDES et ses musiciens



Jeudi 13 novembre à 20 heures

Au Centre culturel suisse de Paris
32, rue des Francs-Bourgeois
75003 Paris
Metro : St. Paul / Rambuteau
Informations : 01 42 71 44 50


Miço Kendes est né en 1966 au Kurdistan de Syrie. C'est un grand barde des récits chantés de l'épopée kurde.

Il a appris à jouer du bozuk> et du tembûr, puis a enrichi sa culture musicale par l'apprentissage du 'oud et l'étude des maqam (ou modes musicaux) à Alep, en Syrie.


Mahmut Demir, est né près de Sivas au Kurdistan de Turquie. A neuf ans sa famille part vivre à Istanbul, et il apprend le saz i> en autodidacte, le violon et le kabak.



Abbas Bakhtiari est né en 1957 à Bandar Shahpour en Iran, d'une famille Lour (peuple d'origine nomade très proche des Kurdes). Son père Javad Bakhtiari était un un maître du ney, la flûte des soufis par excellence, dont les pleurs évoquent celle de l'âme éloignée de la Divinité et de la zorna (clarinette). Il apprit également le zarb ou tombak auprès du maître Hamdawi.

Concert de soutien à l'Institut kurde