jeudi, juillet 31, 2003

L'humoriste du jour.

Ne digérant visiblement pas la possible mainmise des Kurdes sur Kirkouk, Abdullah Gul, le ministre des Affaires Etrangères turc a eu cet imparable argument : "En tant que voisin de l'Irak et à cause de son histoire, la Turquie est bien placée pour se permettre de donner des conseils aux Etats-Unis, a-t-il estimé. "Nous avons dirigé la région pendant des centaines d'années", a-t-il rappelé en faisant allusion à l'empire ottoman".

C'est vrai que vu les bons souvenirs que les Ottomans ont laissé chez leurs voisins, on se demande pourquoi les Arabes, les Assyriens, les Kurdes, les Arméniens ne les appellent pas à cor et à cri pour qu'ils viennent résoudre tous leurs problèmes.

Et puis pendant qu'ils y sont, ils pourraient intervenir aussi activement et efficacement que pour leur problème kurde - personne n'en doute - dans toutes les zones qui furent dirigées par les Ottomans, et où on n'attend qu'eux pour tout résoudre. Ils pourraient ainsi arbitrer :

- le conflit israélo-palestinien;
- le problème islamiste en Algérie et les relations arabo-berbères;
- les mauvaises relations de la Grèce avec la Macédoine ;
- les relations albano-serbe et par extension tout conflit dans les Balkans;
- etc.

Finalement on se demande pourquoi on aurait encore besoin de l'ONU.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

mercredi, juillet 30, 2003

TV...

Samedi 2 août sur Arte, à 20h45, documentaire sur Göbekli Tepe, le plus ancien édifice religieux retrouvé, près d'Urfa.



Le renard. The fox. Rovî.


...et Radio.

Vendredi 8 août, sur France Culture, de 9h05 à 10h30 : Les Kurdes de Turquie, une culture entre modernité et renaissance (rediff.).



12° édition des Nuits Atypiques de Langon.

Finalement, Noir désir n'y sera pas, mais Sivan si, le 3 août. (voir programme).

mardi, juillet 29, 2003

Le 29 juillet 1191, Chihab al-dîn Yahya Sohrawardî "al-Maqtûl" c'est-à-dire l"'exécuté" était assassiné pour hérésie dans la citadelle d'Alep, sur ordre du sultan Salah al-dîn Ayyûb, notre Saladin.

Sohrawardî était né en 1155 dans le Jibal ou l'ancienne Médie, peuplée de nombreux Kurdes et Lours, mais qu'il soit de sang kurde ou non n'a pas grande importance, tant il fut présent, de toute façon, dans le monde de la Djezireh (Haute-Mésopotamie) médiévale. Après avoir étudié à Maragha, en Azerbaydjan, et à Ispahan, il se rendit à Kharput (act. Turquie), ou il dédié un de ses ouvrages à l'émir seljoukide Imad al-dîn, puis à Alep où il bénéficia de la protection du fils de Saldadin, avant d'être emprisonné et exécuté sur ordre du sultan ayyubide. On le voit, son histoire personnelle embrasse les mondes mésopotamien, iranien, anatolien. Il fut aussi en contact avec les zones d'influence chrétienne, sabéenne, et son oeuvre, à portée universelle, tente de renouer via l'islam avec la sagesse de "l'ancienne Perse". Il est le fondateur de ce que l'on appelle les "ishraqiyûn" ou la philosophie de la lumière, ou de l'Orient lumineux.

lundi, juillet 28, 2003

CROHDI, The Committee for the Release of Hostages and Detainees in Iraq (Comité pour la libération des otages et détenus en Irak) lance une pétition adressée à Georges Bush et Tony Blair pour mettre en place une équipe d'enquêteurs internationaux afin de retrouver la trace des milliers de disparus - exécutés ou pris en otages - sous le régime en Irak.


Pétition.

***
CROHDI, The Committee for the Release of Hostages and Detainees in Iraq appeals Georges Bush and Tony Blair "to organise and fund a joint international team of investigators to be sent to Iraq [...] to determine the fate of tens of thousands of people who ‘disappeared’, were held hostage or held as political prisoners under the previous regime. "

Appeal.

dimanche, juillet 27, 2003

Les murmures kurdes contre l'occupation américaine. Quelques échos commencent à se faire entendre, sur les "bavures" inévitables d'une armée peu entraînée à pratiquer le maintien de l'ordre dans une population civile. A vrai dire, c'est le problème de toutes les armées quand elles doivent assurer précisément ce maintien de l'ordre, qui est plus une tâche policière, en le couplant avec une défense contre des attaques sporadiques mais très usantes psychologiquement. Dans ce cas, le harcèlement auquel font face les soldats américains est moins une tactique de guérilla qu'une tactique "terroriste" - au sens où on l'entendait avant le 11 septembre, c'est-à-dire des actions plus spectaculaires que meurtrières en nombre, mais qui amènent les cibles de ces attaques à riposter, faisant ce qu'on appelle en langage militaire contemporain des "dégâts collatéraux" et qui ne sont, en langage policier, que des bavures. Mais ces dérapages amènent la population qui les subit à développer en retour une suspicion et une hostilité qu'elle n'avait pas au départ. D'où un accroissement de tension; d'où une augmentation des risques de bavures, et ainsi de suite.

vendredi, juillet 25, 2003

Le débat sur la Turquie et l'Europe. Le débat sur les frontières de l'Europe, jusqu'où s'arrêtera-t-on ? Les cris d'orfraies à l'idée d'une Europe qui irait jusqu'à Vladivostok et la Haute-Mésopotamie.

En fait, il fait toujours écouter les voyageurs à ce sujet, qui sont les vrais géographes; A la suite de Marco Polo et de Nicolas Bouvier, je dirai donc, que ça n'a aucune importance. Parce que l'Europe n'existe pas,

"Alors que l'Eurasie existe. Hérodote, né près de Bodrum en Asie Mineure, avait bien raison de vouloir réconcilier dans ses Enquêtes les Perses et les Grecs. Alexandre le Grand voyait juste en brusquant un peu ses capitaines macédoniens pour les marier aux filles de l'aristocratie achéménide. Plus tard son successeur Ménandre (II siècle av. J.C.) a pris plaisir à ergoter, au bord de la Yamuna, rivière tributaire de l'Indus, avec les bouddhistes de l'empire d'Ashoka sur la nature du principe vital, le poids atomique de l'âme ou la notion de "l'Illusion". Peut-être fallait-il que les rhéteurs grecs aillent aussi loin pour trouver, en matière d'arguties, des adversaires à leur mesure. Bien plus tard, portés par leurs petits chevaux, les Mongols d'Ogodaï Khan ne sont nullement déconcertés de se trouver aux portes de Trieste, ils continuent simplement à profaner, détruire et brûler - quand ils le peuvent - les attributs de la vie sédentaire, arbres, livres, maisons, comme ils l'ont fait tout au long de leur immense voyage. Et rien ne permet d'affirmer que les émissaires du pape et de Saint Louis à la Cour des Khans mongols aient vu leurs yeux s'arrondir au spectacle de Karakorum, capitale immense et provisoire de tentes de feutre, où on leur témoigne de la curiosité. Bien au contraire. Ils s'empressent de rattacher à la postérité d'une des douze tribus (celle de Cham) ces nomades que neuf siècles plus tôt l'historien Amien Marcellin voyait sortis tout droit des chaudrons du Diable, et ne tarissent pas d'éloges sur leur code moral, le yassaq qui punit sévèrement l'adultère, le vol, le manquement à la parole donnée. Leur compréhension est fille de la lenteur d'une route faite à dos de mules, de yaks ou de chameaux. Cette continuité s'exprime dans le Devisement du monde rédigé peu après par Marco Polo, où je ne sens aucune césure : l'admiration qu'il éprouve ne signifie pas qu'il ait perdu pied ou qu'il divague. Si, ici et là, les naseaux d'un dragon fument, si une licorne passe entre deux bosquets, c'est qu'ils étaient déjà et depuis longtemps dans l'imaginaire eurasien. Les lecteurs vénitiens n'attachent d'ailleurs aucune importance à ces fadaises allégoriques et lisent son livre en bons épiciers, comme on lirait aujourd'hui le Wall Street Journal : prix du lapis, jours de convoyage, mouillages bien abrités : du solide, "la mercadence et la traffique" comme écrira plus tard Montaigne des conquêtes du Nouveau Monde.

Le Bosphore se franchit aisément à la nage. Les cols du Khyber ou du Kunderab (qui donne accès au Turkestan chinois) se passent hiver comme été. Cette continuité existe. Je l'ai ressentie - furtif creuseur sur une fouille en Bactriane - en retournant avec une main terreuse des monnaies du Ier siècle av. J. C. qui portaient des inscriptions - avers et revers - grecques, indiques et chinoises. Et retrouvée, quarante ans plus tard, à Tourfan (Sin-kiang) en écoutant l'admirable musique des Turcs oïgours, ses voix rêches, bourrées de sang, ses accents presque tziganes. Après des années de séjour japonais, je suis inexplicablement rassuré de la percevoir ici." (Journal d'Aran et autres lieux).




jeudi, juillet 24, 2003

Quand les assassins de Daniel Pearl ont filmé son exécution et ont diffusé cela à la presse mondiale, tout le monde a trouvé cela barbare, les Etats-Unis en premier. Quand al-Jazirah a montré abondamment les corps mutilés des victimes irakiennes, ainsi que ceux des soldats américains, ils se sont fait tapés sur les doigts. Mais aujourd'hui les Américains n'hésitent pas à exhiber aux yeux du monde les deux corps des fils Hussein, pour rassurer les Irakiens, sans doute, sur la mort réelle de ces deux-là, mais il y a aussi un côté "voici le scalp de mon ennemi".

Pendant qu'ils y sont, ils devraient planter ces deux têtes au bout d'une pique et les accrocher aux portes de Bagdad, afin que ces Orientaux qu'on a sauvés de la barbarie sachent bien que le temps de la civilisation et de la douceur de vivre est revenu.

mercredi, juillet 23, 2003

Radio

Du 28 au 29 août à 18h15, sur France Culture : Les lumières d'août.

Reportages et rencontres avec des artistes et des intellectuels étrangers en france.

Présence de Bahman Ghobadi, le réalisateur kurde, auteur notamment d' Un temps pour l'ivresse des chevaux.

Violence juvénile et chrétienté

Aujourd'hui on nous bassine avec la "nouvelle violence urbaine", les jeunes "machos des banlieues" influencés par une culture ou une religion "sexiste" (devinez laquelle), enfin bref le phénomène soi-disant si nouveau des "tournantes."

J'ai trouvé ce passage dans le livre d'Alain Demurger, Temps de crises, temps d'espoirs, XVI°-XV° siècle :

"Canalisation de la violence.

La violence, dans la mesure où elle peut conduire au crime, n'échappe pas à la répression. Mais il est des violences tolérées, que l'on s'efforce de canaliser, selon une attitude constante au Moyen-Age : la paix consiste moins à éradiquer la violence qu'à la contrôler. (intéressant de comparer à aujourd'hui, où il me semble que l'on cherche à éradiquer la violence, et où justement on ne la contrôle pas).

Tel est le cas de la violence sexuelle, dont J. Rossiaud écrit qu'"elle est une dimension normale, permanente de la vie urbaine" (ajoutons "et de la vie des campages"). Ce qui est en cause surtout, c'est le viol collectif pratiqué par un groupe d'âge précis, celui des "jeunes", rassemblées en bandes ou "abbayes de jeunesse". Ils s'en prennent aux femmes démunies (les servantes, les veuves); mais aussi, dans la mesure où le viol collectif est une "vengeance sociale" (J. Rossiaud), à la jeune femme d'un homme âgé, à la concubine du prêtre, etc. Le charivari organisé aux dépens de ces mêmes catégories est une version moins brutale d'une même pratique.

Cette violence rituelle est largement tolérée. C'est "Nature" qui est invoquée par tous les théoriciens des moeurs de cette époque. Les abbayes de jeunesse ont pignon sur rue et contribuent par ailleurs à l'animation de la vie civique et sociale de la ville. Mais les notables en craignent les débordements. Le bordel municipal, la "maison commune" qui accueille les "fillettes" ou filles communes, naît de cette tolérance et de cette crainte."
Réellement la mort de ces deux pitoyables canailles (Oudai et Qussai pour ceux qui auraient dormi tard) n'a pas grande importance. Morts ou vifs, cela n'aurait pas changé grand chose, dans l'état de délabrement physique et mental où se trouvait au moins l'un, on les voyait mal conduire une guérilla efficace. Rejetons dégénérés d'un prince sanguinaire, rien de plus. Ils n'auraient pas plus été dangereux que Niku Ceaucescu si on l'avait laissé vivre...


Est-ce que Saddam est, lui, encore un danger ? Non. Il y a peu de dictateurs qui une fois renversés retrouvent l'entrain et la chance de leur jeunesse pour repartir à la conquête du pouvoir. Evidemment, beaucoup d'Irakiens et de Kurdes auraient des comptes à lui demander.

lundi, juillet 21, 2003

Le 17 juillet, Dogu Perincek, le leader de l'IP (petit parti de la gauche turque) a révélé qu'un accord aurait été conclu entre la Turquie et les US. Cet accord prévoit que le Kurdistan de Turquie bénéficiera (dans quatre ans ?) d'un statut fédéral semblable à celui du Kurdistan d'Iraq, lequel serait débarrassé des troupes turques dans les quatre mois à venir. (source PUK ANBA, www.puk.org) La Turquie de plus ne pourrait pourchasser les derniers représentants de la guérilla du PKK en Iraq sans l'accord des USA, ce qui n'a guère d'importance, vu que les USA semblent de toute façon décidés à s'en débarrasser avant (AFP).

En final, si ce plan s'applique, qu'aurait-on ? Les Kurdes du nord comme du sud protégés par le bouclier américain et enfin débarrassés de leur problème turc". Evidemment, devant la menace croissante de l'hostitlité des chiites d'Iraq plus celle des autres nations arabes, les Américains ont tout intérêt à s'appuyer dans la région sur les trois peuples non-arabes et non anti-US du Moyen-Orient : les Israéliens, les Kurdes et les Turcs, en gros, une coalition de trois pays fondamentalement anti-islamistes et ayant tout intérêt à se serrer les coudes devant l'agitation qui ne va pas manquer de s'étendre au sud. Quant à l'Iran, il est encore trop tôt pour savoir s'il va finalement choisir de détendre ses relations avec les US ou bien travailler en sous-main l'opposition chiite du Golfe (ou les deux en même temps).

D'ailleurs les Kurdes pourraient être des partenaires précieux pour les Israéliens et les Turcs, en ce qui concerne la normalisation des relations entre les états qui leur sont hostiles. En effet, pour des raisons différentes, la Turquie et Israël sont assez coupés du monde arabo-musulman, jusqu'ici la greffe a eu du mal à prendre, c'est le moins qu'on puisse dire et il semble qu'ils aient aussi du mal à les comprendre et à s'en faire entendre. Or les Kurdes, malgré ou à cause de leur lutte continue, connaissent très bien les peuples de la région qui les ont si constamment occupés. Ils pourraient finalement s'avérer des intermédiaires précieux en leur servant de drogmans dans un monde encore très tribal, en somme.

samedi, juillet 19, 2003

Rectification pour Israeli guy et ses lecteurs : je suis bien une femme, je suis bien Française, mais pas Kurde (seulement kurdologue), je n'ai qu'un arrière-grand-père étranger, et il venait de Belgique, rien de très exotique quoi...

***
Correction for Israeli guy and his readers : I am a woman, that is right; I am French, that is right too, but not Kurd (only kurdologist). I have one migrant in my family, he was my grand-grand-father and did not came further than Belgium, nothing very exotic :-)..
Match amical entre la Turquie et le KADEK : 5-4

le coup gagnant

promet de faire mieux la prochaine fois
Quand on mettra les cons en orbite, en voilà un qui n'aura pas fini de tourner... Kani Yilmaz explique la recrudescence des persécutions contre les Kurdes de Syrie par le départ de la présidence du PKK de ce pays.

En effet, selon Kani Yilmaz, du temps où Hafez el Assad le Père régnait encore sur le Syrie, la Syrie connaissait une période de démocratie sans précédent, influencée en cela par les conseils éclairés de la présidence du KADEK. Et que la mort de Hafez el Assad a mis fin à cette période de liberté dans l'espace politique syrien.

Rappelons que la Syrie, sous Hafez el Assad, abritait effectivement la présidence du PKK mais surtout dans le but d'embêter la Turquie pas de promouvoir la kurdité, et que les Kurdes qui n'étaient pas PKK n'en étaient pas plus libres. Quant au problème des Kurdes syriens sans papier pour cause d'arabisation de la Jezrireh ne date pas d'hier, c'est de toute façon un problème que le PKK ne s'est jamais préoccupé de résoudre, pas plus que les droits des Kurdes syriens. Les Kurdes syriens n'avaient qu'un droit : celui d'aller se battre contre l'ennemi majeur n°1, alternativement la Turquie ou les "traîtres" du PDK ou de l'UPK selon l'humeur, mais jamais la Syrie. Pour le PKK il n'y avait pas de problème kurde en Syrie, du moins tant que celle-ci hébergeait le Soleil de la Présidence, la villa du Soleil de la Présidence, et la piscine du Soleil de la Présidence.


Si les Kurdes ont bénéficié effectivement d'un allègement relatif de la pression nationaliste arabe, c'est dès la venue au pouvoir d'Hafez el Assad, qui survint dix ans avant la création du PKK. Tout simplement parce qu'étant de confession alaouite, le nouveau clan dirigeant se méfiait de la majorité arabe sunnite et entreprit une purge sanglante des milieux islamiste en 1982. On "gela" donc l'arabisation des Kurdes, mais sans leur accorder des droits réels : une façon de les faire se tenir tranquilles, par cette menace suspendue mais toujours présente... Quand le PKK put s'installer à Damas cela permit aussi d'envoyer les Kurdes un peu trop patriotes se faire tuer commodément hors de Syrie. Bref, c'était une combinaison politique redevable à l'habileté politique de l'ancien dirigeant syrien, et non au prêchi-prêcha démocratique que le PKK aurait soi-disant distillé dans toute la Syrie baathiste.

Par ailleurs, la Syrie était et est encore une dictature où les droits de l'homme sont le plus violés : les prisons turques font figure de paradis comparées aux prisons syriennes, il faut le rappeler. Kani Yilmaz, qui fut détenu plusieurs années en Grande-Bretagne dans les années 90, et qui ameutait alors la bonne volonté des démocrates européens sur le sort insupportable qui lui était réservé, regrettait sans doute de n'avoir pas été arrêté et emprisonné en Syrie. Il aurait bien fait volontiers l'échange de son lieu de détention, personne n'en doute...

Au fait, l'expulsion d'Öcalan de Damas a eu lieu en novembre 1998, date à laquelle Hafez el Assad, ce grand démocrate, vivait encore. Kani Yilmaz laisse-t-il entendre que chasser la Sublime Présidence du sol syrien en lui conseillant d'aller se faire voir chez les Grecs était un acte des plus positifs pour la promotion de la démocratie en Syrie ? Nous n'osons y croire. Ou alors, s'il continue en ce sens, il risque de goûter bientôt aux prisons démocratiques du KADEK.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

mardi, juillet 15, 2003

Un ensemble d'éditoriaux intéressants sur le site du Turkish Daily News, aujourd'hui, montre bien que le pays le plus troublé, le plus déstabilisé par l'après-guerre est bien la Turquie, atteinte au coeur de ses alliances, de ses certitudes politiques, et se trouvant obligée, depuis quelques mois, de régler des questions qu'elle avait constamment tenté de nier ou d'étouffer depuis des décennies (et disons même depuis 1923). Or ce temps de remises en question et d'affrontements ouverts ne peut être que bénéfique dans un pays qui étouffe et se sclérose de ses non-dits. Il serait dommage que que ce soit une fois de plus le statu-quo qui l'emporte. Il est temps que la Turquie règle enfin "son" problème avec les Kurdes, peut-être dans la même foulée, sera-t-elle mûre pour affronter ensuite "son" complexe arménien, sans laisser davantage les autres nations s'en mêler à sa place ?

vendredi, juillet 11, 2003

12 juillet, à 20 h, sur Arte, un Dessous des cartes consacré au Kurdistan.


Bon article du fameux blogger de Bagdad. Sa considération pragmatique sur la flambée du prix du sang conséquence de la présence britannique à Basrah est très drôle.


***

Fine paper of the famous blogger man from Bagdad. His pragmatic comments about the increasing blood price in Basra is quite funny.

jeudi, juillet 10, 2003

Peut-être un voeu pieux, mais tout de même, ça fait plaisir un tabou qui saute, sous la plume d'un éditorialiste américain qui ose enfin associer ces mots : "Kurdistan" et "indépendant" (dans les journaux français il faudra attendre au moins 50 ans).

En lire plus
  • ici
  • Jusqu'au 30 septembre, sur les grilles du Luxembourg, rue de Médicis, Paris 6°, exposition du photographe Reza, Destins croisés.



    L'exposition est aussi visible sur le site
  • Destins Croisés
  • .

    lundi, juillet 07, 2003

    Communiqué de presse - ICOM

  • Liste Rouge d'urgence des antiquités irakiennes en péril



  • Le Conseil international des musées (ICOM) annonce la publication officielle d'une Liste Rouge d'urgence des antiquités irakiennes en péril. Cette Liste Rouge répertorie des catégories d'objets particulièrement en péril et susceptibles d'être volés en Irak.

    Cette Liste Rouge a été dressée dans les plus brefs délais pour endiguer le trafic illicite d'objets pillés du musée d'Irak à Bagdad, et dans les institutions muséales et sites archéologiques du reste du pays. Elle a été établie par un groupe d'experts internationaux lors d'une réunion organisée par l'ICOM au siège d'Interpol à Lyon (France), le 7 mai 2003.

    La Liste Rouge d'urgence des antiquités irakiennes en péril est un outil destiné à aider les douaniers, les policiers et les négociants en oeuvres d'art à repérer les objets provenant d'Irak.

    Elle donne une description des objets les plus prisés sur le marché illégal des antiquités afin qu'ils puissent être identifiés et saisis, mais elle ne prétend en aucun cas être exhaustive. Du fait de la grande diversité du patrimoine culturel irakien, toutes les antiquités provenant d'Irak doivent faire l'objet d'une vigilance particulière.

    Par ce projet, L'ICOM a souhaité lancer une action rapide et concrète ayant un impact immédiat sur la protection du patrimoine culturel irakien et la prévention du recel d'oeuvres d'art sur le marché international. La Liste Rouge d'urgence des antiquités irakiennes en péril se base sur le concept de
    la Liste Rouge de l'ICOM et se situe dans la lignée du travail effectué pour la protection du patrimoine africain et en cours pour l'Amérique latine (publication prévue en septembre 2003).

    L'ICOM exprime sa gratitude au Département d'Etat des Etats Unis (Bureau pour l'éducation et les affaires culturelles) qui, grâce à son soutien financier immédiat a rendu possible la réalisation de ce projet.

    La Liste Rouge d'urgence des antiquités irakiennes en péril est consultable en Anglais sur le site Internet de l'ICOM (et très prochainement en Français
    et Arabe). Elle sera également diffusée, sous la forme d'un dépliant, aux douanes et aux polices du monde entier par le canal de l'Organisation mondiale des douanes (OMD) et de l'Interpol .

    Cette initiative se joint par ailleurs à la nouvelle résolution 1483 adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 22 mai 2003, qui interdit tout commerce ou tout transfert de biens culturels irakiens exportés illégalement après le 6 août 1990.


    L'ICOM est l'organisation internationale des musées et des professionnels de musée qui s'engage à préserver, à assurer la continuité et à communiquer la
    valeur du patrimoine culturel et naturel mondial, actuel et futur, tangible et intangible.

    Grâce à ses 18 000 membres dans 143 pays, l'ICOM constitue un réseau international de professionnels de musée de toutes disciplines et toutes spécialités.

    Créé en 1946, l'ICOM est une organisation non gouvernementale (ONG), sans but lucratif, en relation formelle d'association avec l'UNESCO et jouit d'un statut consultatif auprès du Conseil économique et social des Nations Unies.

    La lutte contre le trafic illicite des biens culturels est un des engagements prioritaires de l'ICOM. La liste Rouge d'urgence des antiquités irakiennes en péril a été dressée pour oeuvrer à la protection du patrimoine irakien et prévenir le recel d'objets culturels. Elle se base sur le concept de la Liste Rouge de l'ICOM et se situe dans la lignée des travaux déjà effectués pour l'Afrique et l'Amérique latine.


    Contact : Valérie Jullien
    ICOM, Maison de l'UNESCO
    1, rue Miollis
    75732 Paris cedex 15 - France

    Tel. +33 (0) 1 47.34.05.00
    Fax + 33 (0) 1.43.06.48.62

  • Email

  • ICOM

  • samedi, juillet 05, 2003

    Pas nous, eux


    Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a accusé les Moudjaiddin d'avoir participé aux massacres de Kurdes perpétrés par Saddam Hussein.

    Parce que la France, elle, n'a jamais soutenu Saddam Hussein, ni matériellement, ni politiquement, et dans l'armée irakienne, on n'aurait pu trouver une seule importation française.
    Tragique confusion...

    Outré. Le Premier Ministre turc est outré. Les forces américaine en Irak ont osé arrêter 11 militaires turcs et 6 employés dans le bureau des forces spéciales dépêchées par Ankara, sous prétexte de terrorisme. Sous prétexte que ces valeureux officiers de la paix venus uniquement protéger les Turkmènes de Kikouk auraient fomenté un attentat contre le gouverneur de Kirkouk, un Kurde, comme par hasard.

    "C'est un événement répugnant, qui n'aurait pas dû arriver", voilà ce que dit à ce sujet M. Recep Tayyip Erdogan, selon l'agence Anatolie. Attention, ne confondez pas. Ce qui est répugnant ce n'est pas d'avoir projeté un attentat contre un gouverneur kurde, non. C'est d'avoir arrêté les hommes de main avant qu'ils aient perpétré leur coup. Et le Premier Ministre d'exiger leur relaxe immédiate. Après tout, ils n'ont encore rien fait, non ? Et de continuer : "Il n'est pas possible d'accepter cela" ce "comportement [...] ne sied pas à deux pays alliés dans une coalition". C'est vrai, quoi. Si on ne peut plus fermer les yeux sur les petits meurtres commis entre amis, où va-t-on ?

    Les Américains sont nuls en politique étrangère depuis le temps qu'on vous le dit. Les terroristes ce sont les Kurdes, toujours les Kurdes. Jamais les Forces Spéciales turques. Apparemment, les GI's n'ont pas tout compris.

    Concert de soutien à l'Institut kurde