vendredi, juin 20, 2003

Hakkari : A propos de ce décor de théâtre aux couleurs kurdes, qui sur dénonciation d'un professeur (le genre à avoir un tas de fumier à la place du cerveau), a provoqué l'ire des représentants de la force publique turque, on peut lire dans l'AFP (jamais en panne d'erreurs et d'inapproximations) que ces trois couleurs, vert, jaune, rouge, sont les couleurs du PKK/KADEK. Or le drapeau kurde a existé bien avant la création du PKK et il existera bien après eux, on peut l'espérer. Ce drapeau aux trois couleurs flottait déjà sur la république kurde de Mahabad en 1946. Quant au PKK il a d'abord pris pour emblème le drapeau rouge avec le marteau et la faucille jaunes dessus. En 1995, abandon des emblèmes du marxisme-léninisme, mais on garde les deux couleurs. Aujourd'hui, que ces couleurs là soient récupérées par le KADEK ne signifient pas qu'elles soient l'émanation du KADEK. D'abord les nationalistes turcs, ultra-dépités de ne pouvoir totalement éradiquer ces trois couleurs au Kurdistan, expliquent maintenant qu'elles ont été amenées en Anatolie par les Seldjoukides, en 1071 (avec le "Nevroz" en prime, je suppose). Donc l'arrestation des comédiens de Hakkari est un complot anti-seldjoukide ?


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

mardi, juin 17, 2003

Les Cin rêves du Scribe

LES CINQ REVES DU SCRIBE

de Bahiyyih NAKHJAVANI

Traduit de l'anglais par Christine Le Bœuf

Présentation de l'éditeur
Vers le milieu du XIXe siècle, un scribe, que sa vie de copiste itinérant a mené de pays en pays dans un Moyen-Orient tourmenté, échoue dans une ville aux confins des territoires des Ottomans, des Qâdjârs et des tsars. Il a jusqu'alors fait route en monnayant son art de calligraphe et a jadis servi bien des maîtres, mais le voici parvenu à des frontières nouvelles... Car le papier se fabrique désormais en Occident à l'échelle industrielle, l'ère des scribes s'achève et, avec elle, bien des pratiques artistiques, politiques, économiques... et même amoureuses ! Aussi le Scribe se met-il à rêver de devenir poète à son tour et de découvrir le mystérieux au-delà caché derrière la surface du papier... Précieux et ouvragé comme une miniature persane mais mené au rythme d'un véritable récit d'aventures, ce roman est une bouleversante allégorie évoquant l'éternelle nécessité, pour l'homme, d'inscrire des mots sur la page blanche de l'inconnu.

Biographie de l'auteur
Née en Iran, Bahiyyih Nahkjavani a grandi en Ouganda avant de faire ses études en Angleterre et aux Etats-Unis. Citoyenne britannique, elle vit désormais en France. Elle est l'auteur, chez Actes Sud, de deux autres romans dans lesquels on retrouve son extraordinaire talent de conteuse : La Sacoche (2000 ; Babel n° 477) et La Femme qui lisait trop (2007).
  • Poche: 354 pages
  • Editeur : Actes Sud (28 septembre 2007)
  • Collection : Babel
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2742769358
  • ISBN-13: 978-2742769353


Les Cinq Rêves du Scribe, de Bahiyyih Nakhvajani vient de paraître aux éditions Actes Sud. Très belle histoire, ayant pour héros principal le papier, sous toutes ses formes et ses avatars, et un Scribe qui recherche désespérément le papier digne de recevoir le poème de sa vie.

L'histoire se passe sous l'Iran des Qadjars, au 19° siècle, dans une ville située près de la frontière russe et ottomane, dont le gouverneur, un Kurde, n'a en fait que peu d'autorité face à sa terrible mère, qui règne avec une main de fer sur les tribus kurdes à cheval sur les trois frontières. Le fils du Chah a demandé la fille du Gouverneur en mariage. La terrible grand-mère refuse. Le Scribe convoite un beau papier blanc qu'un Soufi errant a laissé en dépôt chez un mollah sans âge très occupé à rédiger non pas son testament, mais celui du monde. Un carthographe russe égaré et soupçonné d'espionnage a quelques démêlés avec l'Envoyé du Chah, un eunuque géorgien, qui n'est pas très apprécié par la mère du Gouverneur.


Les premiers mots :

"Le Scribe rêvait dans son délire.

Il rêvait qu’il marchait dans de la neige fondante au bord d’un fleuve. Il marchait immaculé sur un sentier, parmi des fouillis de jacinthes, entre des rangées de cyprès conciliants, et ses pieds se posaient avec délicatesse. C’étaient jacinthes de sagesse — rubis et ambre et bleu de saphir — et les cyprès restaient modestes dans leur magnanimité. Ils inclinaient leurs têtes au-dessus de lui qui marchait, avec un air de remède souverain. Et il remarquait avec une nuance de surprise que les eaux du fleuve coulaient à son côté avec la douce camaraderie du lait et que l’air autour de lui avait la pureté de l’argent martelé."


lundi, juin 16, 2003

Le premier ministre turc Abdullah Gül vient d'annoncer que l'autorisation d'émissions télévisées en langue kurde pourrait être finalement refusée, en raison des multiples objections qui sont faites à ce projet de loi au Parlement Turc. Il semble que l'idée, ou le soupçon de l'idée que la langue kurde pourrait devenir un jour la seconde langue nationale de la Turquie épouvante la classe politique et les militaires turcs. Nous rappelons à ce sujet que le français, parlé par quelques milliers de Levantins (catholiques) est une des quatre langues officielles de la Turquie, mais le kurde, au grand jamais, non ! Après tout ils ne sont que quelques dix-quinze millions, non ?

Faut-il que l'identité turque soit si peu fiable, si fragile, pour qu'elle se sente menacée par toutes ces langues, kurde, arménien, arabe, grec, araméen, syriaque, que l'on parlait bien sûr en Anatolie des milliers d'années avant la bataille de Mantzikert qui ouvrit l'Anatolie aux Turkmènes ? Peuple le plus récemment arrivé au Moyen-Orient, peuple qui s'est déraciné du Moyen-Orient en 1923 et qui n'a toujours pas réussi à s'imposer en tant qu'Européen, les Turcs auraient besoin d'une bonne psychanalyse anthropologique.

samedi, juin 14, 2003

Le CAFECS (Carrefour pour une Europe Civique et sociale) et le CIPMF (Centre international Pierre Mendès France), organise un débat

" la Turquie et l'Europe : un débat au coeur de l'identité européenne"

le 20 juin de 9h00 à 12h00 avec Bayrou, Rocard et Thierry Zarcone (chercheur CNRS)

au 18 rue de Varenne, RDC Paris 7ème, métro Sèvres-Babylone ou Rue du Bac

Pour plus de renseignements :

tél : 01 45 49 06 58
fonda@wanadoo.fr

jeudi, juin 12, 2003

Iran, terre d'accueil.

La dernière de l'ayatollah Khamenei (lLe guide suprême d'Iran) à propos de l'agitation politique à laquelle il doit faire face : vitupérer contre les "mercenaires à la solde de l'ennemi".

Parce que les mercenaires du hezbollah libanais que l'Iran emploie comme tontons macoute ne comptent pas, eux. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas à la solde de l'ennemi, eux, mais à celle des bénins mollahs ; ça change tout, donc.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

dimanche, juin 01, 2003

Hurufisme




Enis Alkan, un étudiant kurde en Turquie a été renvoyé de l'université d'Erzurum parce que la forme de sa signature constituait un acte de propagande pour la "kurdité" (kürtçülük" en turc).

Voici l'acte du délit :

Pour ceux qui savent le kurde et veulent en lire plus, allez sur Kerkuk-kurdistan

Ceux qui ne savent pas le kurde et voudraient bien savoir en quoi cette signature est une incitation à la "kurdité" pourront toujours se consoler en se disant que les kurdophones cherchent aussi.


'Stupidity, however, is not necessarily a inherent trait.'
Albert Rosenfield.

Concert de soutien à l'Institut kurde